Devoir de Philosophie

LA MUSIQUE BAROQUE

Publié le 11/04/2012

Extrait du document

 QUELQUES REPÈRES HISTORIQUES

 

L'époque baroque[1] couvre en Europe une période d'environ 150 ans, comprise entre 1600 et 1750. Elle succède à la Renaissance (16e siècle) et correspond à une période féconde en innovations techniques et stylistiques. Sur le plan musical, elle débute en Italie avec la création de l'opéra au début du 17e siècle, et se termine avec les contemporains de Jean-Sébastien Bach (1685-1750) et Georg Friedrich Haendel (1685-1759) au milieu du 18e siècle. 

 

À cette époque, être au service de l'Église, d'un noble ou d'un roi était la condition courante du musicien baroque. Les compositeurs avaient un statut proche de celui de laquais, touchant un salaire fixe et créant de la musique "à la demande" pour leurs riches commanditaires. Jean-Sébastien Bach, par exemple, par sa fonction de maître de chapelle, était tenu d'écrire une cantate pour chaque dimanche de l'église de Leipzig. 

 

 

 1600 : L'école italienne

 

Dans les années 1590 à Florence (en Italie), une communauté littéraire et musicale nommée la Camerata mit au point un nouveau genre musical, l'opéra, drame musical chanté par plusieurs personnages accompagnés par un orchestre et représenté sur une scène avec des costumes et des décors.

Quelques années plus tard, le compositeur Claudio Monteverdi (1567-1643) donna à l'opéra sa cohérence artistique en combinant une puissante déclamation théâtrale à des effets d'orchestre marquants. Son premier opéra L'Orfeo[2] (1607) scelle symboliquement le début de l'ère baroque en musique.

 

Tout au long du 17e siècle, l'Italie joua aussi un rôle clé dans le développement de la musique pour instruments à cordes[3]. Le premier âge d'or de la facture d'instruments de la famille du violon, illustré par des luthiers renommés comme Nicolo Amati (1596-1684) et Stradivarius (1644-1737), s'accompagna du développement d'un style d'écriture musicale propre à ces instruments. La diffusion de ce nouveau style instrumental italien fut rapide et considérable, s'opérant à la fois par l'émigration de musiciens italiens et par le développement de l'édition musicale : Venise, Amsterdam, puis Londres devinrent à cette époque de grands centres d'édition musicale, et la popularité des oeuvres italiennes fut telle que l'on choisit la langue italienne pour désigner, dans l'Europe entière, les indications de tempos (adagio, andante, allegro...), de nuances (piano, forte, crescendo...) et d'expression (dolce, marcato, espressivo...) de la musique.

« l'émigration de musiciens italiens et par le développement de l'édition musicale : Venise, Amsterdam, puis Londresdevinrent à cette époque de grands centres d'édition musicale, et la popularité des oeuvres italiennes fut telle que l'onchoisit la langue italienne pour désigner, dans l'Europe entière, les indications de tempos (adagio, andante, allegro...), denuances (piano, forte, crescendo...) et d'expression (dolce, marcato, espressivo...) de la musique.

1650 : La concurrence française Durant la deuxième moitié du 17e siècle, les deux pôles de la musique baroque sont l'Italie et la France, dont les stylesconnaissent de fortes oppositions malgré des influences réciproques.

La France est sans doute le pays qui résista le plus à ladomination italienne, dont le farouche opposant était Jean-Baptiste Lully (1632-1687) — Italien d'origine maisnaturalisé français — qui occupa la fonction de surintendant de la musique sous le règne de Louis XIV.

L'opposition desstyles français et italien était telle que beaucoup de musiciens de l'une des écoles allaient jusqu'à refuser de jouer desoeuvres provenant de l'autre. La musique baroque italienne[4], plus sensuelle, se caractérise par une grande recherche expressive et undéveloppement de la virtuosité, alliant une harmonie riche à des mélodies volubiles et ornementées.

Dans l'opéra, cela setraduit par le développement du "bel canto" ("beau chant") qui désigne un type de chant fondé sur la recherche d'une grandevirtuosité vocale : ornements, vocalises, chromatisme, extension de la tessiture, etc.

Poussée parfois à son paroxysme, cettemise en valeur des capacités vocales des interprètes ira cependant jusqu'à se faire au détriment du texte et de l'actionscénique...

voire du bon goût ! Face à un art italien de plus en plus tourné vers le plaisir des sens, la musique baroque française[5] vise aussi àstimuler l'émotion mais en veillant toutefois à ce que celle-ci ne l'emporte jamais sur la raison : l'accent est mis sur la clartédu discours, avec des mélodies ornementées mais simples, une harmonie sans complications extrêmes et une expressionretenue.

Par opposition à l'opéra italien, la tragédie lyrique française prône le respect de la vraisemblance, le refus de toutexcès, avec un style mélodique beaucoup plus sobre et toujours au service de la déclamation du texte.

1700 : Le baroque tardif Vers la fin du 17e siècle, en Angleterre, Henry Purcell (1659-1695) a incorporé à sa musique des éléments des styles français etitalien tout en développant un style typiquement anglais[6], réalisant une subtile alchimie entre le goût italien pour larichesse expressive, le goût français pour la clarté du discours et le goût anglais pour le mélange des genres.

Durant la première moitié du 18e siècle, une synthèse entre les styles français et italien apparaît aussi dans la musiqueallemande, qui emprunte à ces différents courants et culmine dans l'oeuvre de deux compositeurs nés en 1685, Jean-Sébastien Bach et Georg Friedrich Haendel.

Tous deux furent célèbres à leur époque comme virtuoses de l'orgue et duclavecin, le premier en Allemagne et le second ayant émigré en Angleterre.

En tant que compositeurs, ils firent évoluerquasiment tous les genres majeurs de la période et personnifient de nos jours l'apogée de la musique baroque.

L'ESSOR DE LA MUSIQUE INSTRUMENTALE Au Moyen-Âge (jusqu'au 15e siècle), la musique européenne était essentiellement vocale et l'usage des instruments était leplus souvent restreint à un rôle d'accompagnement (voire strictement interdit dans la musique religieuse).

En revanche, àpartir de la Renaissance (16e siècle), la musique instrumentale connaît en Europe un essor considérable : les instruments nese contentent plus d'accompagner ou de compléter une polyphonie essentiellement vocale, la virtuosité instrumentale sedéveloppe et les airs connus sont sujets à de nombreuses variations improvisées notamment au luth et à la viole degambe[7].

Au cours de la période baroque, la musique instrumentale s'émancipe véritablement.

Si elle emprunte encore, au début du17e siècle, ses formes à la musique vocale, elle ne tarde pas à s'en éloigner pour élaborer un langage spécifique à chaqueinstrument : on ne compose plus de la même manière pour les voix, le violon, le clavecin, le luth, la trompette ou la flûte.Toutes les possibilités techniques et expressives propres à chaque instrument sont exploitées.

Des instruments s'effacent, d'autres apparaissent ou prennent leur forme définitive, pendant que la facture d'instrumentsfait de nombreux progrès et que les techniques d'exécution se stabilisent et se codifient.

Les principaux instruments à vents Employées comme instruments solistes, les flûtes à bec alto et soprano seront peu à peu détrônées au 18e siècle par la flûtetraversière[8], introduite dans l'orchestre au 17e siècle par Jean-Baptiste Lully (1632-1687).. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles