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La porcelaine européenne

Publié le 07/05/2012

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En France, la production de pâte dure commença beaucoup plus tard que dans les régions allemandes. En effet, c'est seulement en 1768 qu'on découvrit un gisement de kaolin près de Saint Yrieix. La fabrication de la porcelaine tendre, ou pâte tendre, s'était développée à un tel point, que l'on continua à employer le procédé. Peu après la tentative des frères Poterat, de Rouen, d'imiter la porcelaine des Médicis, Pierre Chicaneau entreprit un nouvel essai à Saint-Cloud. Au départ, on produisit un bleu sous couverte pas tout à fait réussi, ensuite, une porcelaine tendre sans décoration, selon le modèle du "blanc de Chine". La matière est sans nul doute transparente, mais moins dure que la véritable porcelaine. De jolies pièces polychromes furent aussi produites dans cet atelier qui subsista jusqu'en 1766...

« A droite : Petit plat o riginaire de Meissen, fabriqué vers 1735.

Ce plateau a une forme euro ­ péenne et une décoration japo­ nai se "Kakiemon".

Le "Kakie­ mon" de Meissen est parfois assez difficilement discernable du " Kakiemon" japonais .

Vic­ toria and Alb e rt Mu seum, Lon­ dres .

L'Electeur était un collectionneur passionné de porcelaine chinoise, occupation malheureusement coûteuse pour les fmances publiques.

Aussi, pour équilibrer quelque peu la balance économique de son pays, il fonda à Dresde, en janvier 1710, une usine de porcelaine.

Avec le savant Ehrenfried von Tschimhaus (1651-1708), qui avait étudié précédemment la fabrication de la faïence à Delft, Bôttger entreprit une série d'expériences afm de découvrir le secret de la fabrication de la porcelaine.

Vers 1708, il réussit à fabriquer une sorte de grès rouge-brun très dur, identique à celui du Delftois Ary de Milde, suivant le modèle des pots à thé chinois .

Les recherches furent menées dans le plus grand secret, de telle sorte que l'on ne peut savoir avec précision à quel moment elles furent couronnées de succès_ Mais on admet généralement que Bôttger décou­ vrit la composition de la pâte dure en 1708.

Le kaolin, assez rare en Europe , fut trouvé dans le sol de la région de Colditz, et c'est grâce à cette découverte que Bôttger réussit à fabriquer de la porcelaine.

L'usine de porcelaine, fondée à Dresde, fut déplacée après quelques mois et installée à Meissen, au château Albrecht, dont l'isolement garantissait mieux le secret de la fabrication de la porcelaine .

Bôttger resta cependant à Dresde, où il perfectionna son procédé.

Ainsi, une production assez régulière de porce­ laine blanche transparente, au vernis pratiquement inco­ lore, apparut peu à peu à Meissen.

Cette porcelaine fit son entrée sur le marché à la foire de Leipzig, en 1713.

Bien que tout fût mis en œuvre pour conserver le secret de fabrication de la porcelaine, il était inévitable qu'il fmirait par s'ébruiter.

Ainsi, dans toute l'Europe, commença une chasse au secret.

Des travailleurs qui s'étaient rendus à l'étranger mon- nayèrent leur connaissance, même incomplète, du métier, en la proposant au plus offrant.

Plus d'une pièce d'or dis­ parut dans les poches d'aventuriers sans scrupuleS qui, se prétendant alchimistes, affmnaient détenir le secret tant convoité .

Meissen fut concurrencé sérieusement pour la première fois en 1718, lorsque l'empereur Charles VI donna l'auto­ risation au F1arnand Charles du Paquier de créer une usine de porcelaine à Vienne.

La production de la deuxième usine européenne de porcelaine fut prise en main, grâce à l'aide des connaissances de deux ouvriers de Meissen qui avaient été achetés.

Joharm Gregor Heroldt fut nommé peintre sur porcelaine de l'entreprise, qui, au départ, ne disposait que d'un four.

Mais, comme la qua­ lité de la porcelaine viennoise laissait passablement à dési­ rer, un nouveau renfort venu de Meissen se laissa séduire : Samuel Stôlzel.

Ce chef d'atelier allemand jouait cependant double jeu, car, après quelque temps, il retourna à Meissen avec Heroldt, non sans avoir fait quel­ ques ravages dans l'entreprise viennoise.

Du Paquier dut faire face à des difficultés fmancières croissantes et, en 1744, son usine fut reprise par l'Etat.

Christoph C.

Hunger, peintre porcelainier de l'usine vien­ noise, créa en 1720, à Venise, le troisième atelier de porce­ laine établi en Europe, et s'associa aux frères Vezzi, qui y produisaient déjà de la pâte tendre.

A partir de cette manufacture porcelainière vénitienne, se développèrent un grand nombre d'autres entreprises céramistes.

Hunger rentra à Vienne en 1725.

A partir de ce moment, la production de porcelaine se développa et, partout en Europe occidentale, des ateliers de porcelaine furent créés.

Mais toutes ces fabriques ne réussirent pas, tant s'en faut, à produire de la pâte dure.

Certaines d'entre. »

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