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La ville, utopie, réalité ou enfer

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

I. Étude des utopies

A. François Schuiten, Benoît Peeters – Les cités obscures – Rennes – 1999

B. Atelier Bow Wow – House Tower – 2006

C. André Juillard – Trente-six vues de la Tour Eiffel – Christian Desbois – 2002

D. Maurice Rosy – La villa du long cri/Tif et Tondu – Dupuis – 1964

II. Vers une représentation de la réalité

A. Juanjo Guarnido, Juan Diaz Canales – Arctic Nation/Blacksad – Dargaud – 2003 

B. Vittorio Giardino – L’Atomium et M. Hulot – Champaka – 2003

C. Marjane Satrapi, Vincent Paronnaud – Persépolis – 2007

III. La ville, un enfer

A. Lorenzo Mattotti – Pendant l’orage – Les villes illustrées/CCCB – 1997

B. Jano – Kebra – Charlie Mensuel – 1979

C. Jano – Le HLM infernal – Métal hurlant – 1982 

« 2 Thomas HOSSEN – 2e6 nées 1950.

Juanjo Guarnido a utilisé une palette de couleurs allant du blon d à la terre de sienne et au noir.

Il a dessiné au pre mier plan un chat à l’allure de détective : il fume, porte un costume et une veste.

Derrière lui se trouve un paysage typique de l’Amérique de l’après -guerre : de nombreuses 2CV , deux panneaux publicita ires et quelques gratte -ciel à l’arrière plan.

New York est une « icône » de la bande dessiné depuis sa cré ation, à la fin du XIX e siècle, dans les journaux du dimanche.

La plupart des auteurs de bandes dessinées ont, jusque dans les années 1970, choisi l’ Amérique comme lieu « d’activités » pour leurs super -héros et leurs « héros ordinaires ».

Si l’on excepte l’anthropomorphisme des personnages, l’image rendue de New York est parfaitement réaliste et reflète bien les tran sformations urbaines de l’époque. B.

Étude de L’Atomium et M.

Hulot , du dessinateur italien Vittorio Giardino né le 24 décembre 1946 , édité en 2008 par Champaka dans la collection Jean -Marc Théve net .

Après avoir exercé le métier d’ingénieur électronique pendant 10 ans, Vittorio Giardino se l ance dans la bande dess inée en 1978, où il traite principalement de l’histoire : en 1982, il traite des aventures d’un espion juif français peu avant la Seconde Guerre Mo ndiale dans Orient Express .

Et dès 1993, dans Jonas Fink , il raconte l’histoire d’un j eune tchéc oslovaque des années 1950 oppressé par le régime communiste. Vittorio Giardino s’intéresse donc particulièrement aux événements qui se sont déroulés de 1930 à 1960 , une époque marquée par la Seconde Guerre Mondiale et la Guerre Froide .

Ainsi, dan s L’Atomium et M.

Hulot , il illustre la rencontre entre deux symboles des années 1950 : pour dessiner, Vittorio Giardino définit des contours noirs très clairs et des aplats de couleurs vives : c’est la mode de la « Ligne claire », qui attendra son apogée dans les a nnées 1980, une époque particulièrement dynamique pour la bande dessinée européenne.

Sur l’illustration, on peut voir des maisons traditi onnelles bruxelloises et quelques arbres avec, au premier plan, un homme sur son vélo portant un chapeau et f umant la pipe, suivi de son chien.

À l’arrière plan, on distingue l’Atomium, monument érigé à l’occasion de l’exposition universelle de 1958 à Bruxelles.

L’Atomium représente neuf atomes de f er, de structure crista l- line cubique centrée.

L’auteur présente d onc un contraste entre une vision nostalgique de la capitale et une référence à un futur « moderne ».

Seule l’image futuriste incarnée par l’Atomium peut sembler utopique : cette illustration présente une image tout à fait ré aliste du Bruxelles des années 1950 .

C.

Étude de Persépolis , de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, diffusé en 2007. Depuis une décennie, à l’heure du numérique, la bande de ssinée de quarante -huit pages couleur a laissé place à d’autres formes de graphismes.

Désormais, la bande dessin ée n’est plus contrainte aux structures cla s- siques de la narration : l’auteur peut maintenant se permettre des allers -retours entre la bande dessinée et une œuvre cinématographique par exemple.

L’image gagne ainsi en dynamisme .

Marjane Satrapi est élevée d ans une famille iranienne de Rasht très progressiste , dont de nombreux membres et amis sont envoyés en prison pour leur soutien au communi sme .

Son père lui donne à lire des bandes dessinées sur l' histoire du marxisme .

Ses parents, des intellectuels très engagés, décident rapidement de se sépar er de leur fille unique et de l’ envoy er en E urope, dès l'âge de 14 ans afin de lui épargner l'oppression d'un régime islamique alors à son comble.

Elle vit d'abord à Vienn e, Strasbourg puis à Paris .

Dans Persépolis , Marjane Satrapi a dessiné, de 2000 à 2003, son enfance en Iran.

En 2007, les quatre tomes de la bande dessinée sont adaptés en long -métrage par le cinéaste français Vincent Paronnaud.

Les deux œuvres racontent, tel un récit autobiographique, les éléments qui ont bouleversé la vie de Marjan e Satrapi, ainsi que les conséquences de la révolution islamique de 1979, qui a abouti à la chute de l’État impérial du Shah d’=ran.

L’œuvre de Marjane Satrapi est donc une réflexion sur la crise d’identité et le passage de l’adolescence à l’âge adulte, mais, par extension, une réflexion sur l’=ra n actuel.

L’=ran est aujourd’hui une dictature qui menace la paix dans le monde à cause de la fabrication illégale d’armes nucléaires. III.

La ville, un enfer A.

Étude de l’œuvre Pendant l’orage , de l’illustrateur italien Lorenzo Mattotti né le 24 janvier 1954, édité en 1997 par Les villes illustrées/CCCB dans la collection Tommaseo Triste (cf.

annexe 3) .

Figure majeure de la bande dessinée, Lorenzo Mattotti est avant tout un illustrateur de talent .

Très tôt, sa sensibilité le pousse à s'intéresser à l' art et il entame des études d'architecture à Venise avant de se tourner vers le graphisme .

A m esure qu'il découvre la bande dessinée, sa passion pour ce moyen d'expression très riche grandit.

Désireux de modifier le langage de la bande dess inée, il développe un style marqué par une étonnante maîtrise de la co uleur et des contrastes en noir et blanc.

Lorenzo Mattotti dessine par ailleurs des affiches et travaille pour la presse. Son œuvre Pendant l’orage est très atypique : elle est un assemblage de six vignettes qui forment une sorte de tableau.

Le noir est omnipr é- sent.

La couleur se présent e sous la forme de gribouillis, symbolisant l’orage.

Le spectateur ne peut distinguer à travers ce paysage cha otique qu’un pont et quelques immeubles.

Seule la cinquième vignette est différente des autres : Lorenzo Mattotti a dessiné une silhouette sur une rambarde, o b- servant l’orage apocalyptique.

Ce paysage infernal ne peut être attribué à une banlieue définie.

Et pour cause, l’artiste a s ouhaité représenté une ba n- lieue anonyme, afin de donner l’idée d’une généralisation et d’une identific ation : cette ba nlieue pourrait se trouver dans n’ importe quelle partie du globe.

Les banlieues ont en effet connu dans les années 1990 un véritable essor, en particulier dans les pays en développemen t, à cause de l’importance de la croissance urbaine. B.

Étude de Kebra , du dessinateur français Jano, de son vrai nom Jean Leguay, né le 22 août 1995, édité par Charlie Mensuel en 1979.

De la banlieue parisienne, dans Kebra , jusqu'à ses carnets de voyage d’Afrique et d’=nde, avec Keubla et Kami , Jano illustre avec comique ses œuvres.

=l traite égal e- ment le futur, comme dans Gazoline et la planète rouge ou encore le passé, avec Les fab uleuses dérives de la Santa Sardinha .

Il a même écrit quelques livres pour enfant tel Le Pygmée et les Géants .

C’est avec Kebra que Jano rencontre ra le succès dès les années 1980.

Sur la vignette de Kebra est repr é- senté au premier plan le héros éponyme Kebra, un petit rat anthropomorphe à la tenue vestimentaire marginale.

Il joue de la g uitare dans un terrain vague, accompagné d’une bande d’autres r ats qui jouent de la batterie ou du tambour derrière lui.

Dans ce terrain hostile se trouvent de vieilles aut o- mobiles aux vitres brisées et de nombreuses bouteilles d’alcool vides.

L’arrière plan est constitué de dizaines d’:LM délabrés et de quelques pann eaux publicitaires.

Cette illustration , en noir et blanc, montre une image chaotique de la banlieue parisienne, à l’heure d’un grand projet d’urbanisation.

En effet, dès 1965, une politique de création de « villes no uvelles » est décidée.

De 1969 à 1973, d es villes comme Évry ou Marne -la-Vallée sont construites autour de Paris, à des endroits autrefois peu habités.

À l’origine du projet, ces villes nouvelles devaient répondre à la cro issance démographique impo r- tante de la région parisienne.

Mais peu à peu, ces villes ont été habitées par « des reclus de la société que la ville ne pouvait pas, ou plus, accepter ».

Ces villes nouvelles sont donc devenues des zones de non -droit, et c’est ce pa ysage infernal que Jano veut présenter au lecteur. C.

Étude du HLM in fernal , du dessinateur français Jano, de son vrai nom Jean Leguay, né le 22 août 1995, édité par Métal hurlant en 1982 dans la collection du Musée de la BD, exposée à la Cité internationale de la BD et de l’image d’Angoulême. Pour cette illu stration, Jano a utilisé des aplats de couleurs vives.

La planche est scindée horizontalement en six vignettes, représentant les six étages du HLM.

Il traite, comme avec Kebra , le thème de la ville extra -muros, et en particulier la banlieue parisienne.

Les six vignettes présentent des scènes de violence et de débauche.

La première v ignette montre une coupe de deux appartements, séparés par la cage d’escalier.

Alors que l’appartement de gauche est cambriolé, celui de droite est utilisé comme studio de radio pour diffuser d u rock, musique considérée comme marginale avant le milieu des années 1980.

La v ignette du dessous montre, à gauche, une babysitteur « prise en otage » par des enfants déguisés en =ndiens.

À droite est représentée l’appartement du cambrioleur, meublé par l es biens du ménage du dessus. En dessous, à gauche, une bande d’amis jouent de la m usique ; et à droite est présenté une scène d’adultère.

À l’étage du dessous , à gauche, une personne tient un fusil pour « calmer » ses voisins du dessus, trop bruyants.

Dan s l’appartement de droite se trouve le cadavre d’une pe rsonne âgée, ainsi que six chats.

Dans la cage d’escalier sont représentés des policiers.

Au premier étage, dans l’appartement de gauche, deux hommes r epeignent les murs, alors que dans celui de droite , quatre personnes ivres discutent autour d’une table.

Enfin, dehors, Hano a dessiné une scène de viol et, à droite, un entassement d’ordures.

L’auteur nous dépein t donc une image catastrophique, infe rnale et repoussante de ces HLM, en accord avec la condi tion socio politique mondiale : c’est en effet le cœur de la Guerre Froide, avec la reprise des tensions entre le bloc de l’Ouest et celui de l’Est : cette période , de 1975 à 1991, est appelée la « Guerre Fraîche ».. »

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