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TPE: L'utopie à l’épreuve de la réalité

Publié le 13/07/2012

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Charles Fourier était un fils de drapier, né à Besançon en 1772. Dés la révolution de 1789, il fait preuve d’étonnantes ambitions pour l’humanité. Il veut changer la société. Il expose ses projets en 1796 aux membres du Directoire qui se moquent de lui. Contraint de travailler dans le commerce, Charles Fourier poursuit néanmoins sa recherche sur la société idéale qu’il décrira dans les moindres détails dans plusieurs livres, dont Le Nouveau Monde industriel et sociétaire. Cette société idéale, Charles Fourier la nomme Phalange, en rapport avec le “Phalanx”, qui est un corps d’armée d’élite dans l’Antiquité. La Phalange est une communauté qui se compose exactement de 1620 personnes, 810 femmes et 810 hommes pour une stricte parité des sexes. La Phalange doit remplacer la famille car sans famille il n’y a plus de rapports parentaux et par conséquent plus de rapports d’autorité. Contrairement à Rabelais, Fourier pense qu’il faut un gouvernement pour chaque Phalange, mais qu’il doit être restreint au strict minimum. Chaque Phalange est logée dans une maison-cité que Fourier appelle le Phalanstère, association de Phalange et de monastère. C’est, dit-il, une sorte d’hôtel coopératif. Fourier décrit dans Le Nouveau Monde industriel et sociétaire son Phalanstère idéal, avec une immense précision :

« - les enfants sont généralement pris en charge par l'Etat dès leur plus jeune âge et recoivent leur éducation en commun- les journées de travail sont réduites à environ six heures, en alternant avec quelques heures d'études quotidiennes, qui sont jugées tout aussi importantes pour lesadultes que pour les enfants.

On remarque également que dans la plupart des utopies le travail est considéré comme fondamental.

En effet, le bon fonctionnement descités utopiques repose sur l'organisation du travail et la technique.

De plus, aucun métier n'est considéré comme vil ou noble en lui-même, c’est son utilité qui luiconfère une certaine noblesse.- il n’existe pas de privilèges, car cela détruit la cohérence des sociétés basées sur le principe de l’égalité entre les individus, même si très souvent ces sociétés sontfortement hiérarchisées.- les loisirs sont soumis à une haute surveillance : " toujours exposé aux yeux de tous, chacun est obligé de pratiquer son métier ou de s'adonner à un loisirirréprochable" (Utopie, de Thomas More) Dans le passé, de nombreuses utopies ont été pensé et parfois même mises en œuvre.

Nous en avons séléctionné quelques unes, parmis les plus célèbres, en nousconcentrant sur le phalanstère de Fourier, pour sa dimension économique, ainsi que sur la société Amish, pour sa dimension religieuse. Utopie de Thomas More :Thomas More est né en 1478 à Londres, il était un humaniste et un ami d' Erasme.

Dans son livre intitulé Utopie, il décrit une île merveilleuse qu'il nommeprécisément Utopie, et où s'épanouit une société idyllique qui ignore l'impôt, la misère, le vol.

Il considérait la liberté comme la première qualité d'une sociétéutopique.Il décrit dans ce livre son monde idéal : 100 000 personnes vivant sur une île.

Les citoyens sont regroupés par familles.

30 familles constituent un groupe qui élit unmagistrat, le Syphogrante.

Les Syphograntes forment eux-mêmes un conseil, qui élit un gouverneur à partir d'une liste de 4 candidats.

Le prince est élu à vie, mais s'ildevient tyrannique, on peut le démettre.

Pour les guerres, l'île emploie des mercenaires, les Zapolètes.

Ces soldats sont censés se faire massacrer avec leur ennemispendant la bataille : l'outil se détruit dès l'usage pour qu’il n’y ait aucun risque de putsch militaire.

Sur Utopie, il n'y a pas de monnaie, chacun se sert au marché enfonction de ses besoins.Toutes les maisons sont identiques.

Il n'y a pas de serrures aux portes et chacun est contraint de déménager tous les dix ans afin de ne pas se figer dans les habitudes.L'oisiveté est interdite.

Pas de femmes au foyer, pas de prêtres, pas de nobles, pas de valets, pas de mendiants.

Ce qui permet de réduire la journée de travail à sixheures.

Tout le monde est tenu d'accomplir un service agricole de deux ans pour approvisionner le marché gratuit.

En cas d'adultère ou de tentative d'évasion de l'île,le citoyen d'Utopie perd sa qualité d'homme libre et devient esclave.

Il doit alorstravailler beaucoup plus et obéir à ses anciens concitoyens Voici un extrait de l’oeuvre, qui se situe au moment où le héros arrive en Utopie, et nous décrit la ville qu’il découvre :“Les rues ont été bien dessinées, à la fois pour servir le trafic et pour faire obstacle aux vents.

Les constructions ont bonne apparence.

Elles forment deux rangscontinus, constitués par les façades qui se font vis à vis, bordant une chaussée de vingt pieds de large.

Derrière les maisons, sur toute la longueur de la rue, se trouveun vaste jardin, borné de tous côtés par les façades postérieures.Chaque maison a deux portes, celle de devant donnant sur la rue, celle de derrière sur le jardin.

Elles s'ouvrent d'une poussée de main, et se referment de même,laissant entrer le premier venu.

Il n'est rien là qui constitue un domaine privé.

Ces maisons en effet changent d'habitants, par tirage au sort, tous les dix ans.

LesUtopiens entretiennent admirablement leurs jardins, où ils cultivent des plants de vigne, des fruits, des légumes et des fleurs d'un tel éclat, d'une telle beauté que nullepart ailleurs je n'ai vu pareille abondance, pareille harmonie.

Leur zèle est stimulé par le plaisir qu'ils en retirent et aussi par l'émulation, les différents quartiers luttantà l'envi à qui aura le jardin le mieux soigné.

Vraiment, on concevrait difficilement, dans toute une cité, une occupation mieux faite pour donner à la fois du profit etde la joie aux citoyens et, visiblement, le fondateur n'a apporté à aucune autre chose une sollicitude plus grande qu'à ces jardins.” Thomas More, Utopie, 1515. Hippodamos à MiletEn 494 avant J-C, l'armée de Darius, roi des Perses, détruit et rase la ville de Milet.

Les anciens habitants demandent alors à l'architecte Hippodamos de reconstruired'un coup leur cité tout entière.

Il s'agit d'une occasion unique dans l'histoire de l'époque.

Jusque là, les villes n'étaient que des bourgades qui s'étaientprogressivement développées dans la plus grande anarchie.

Être chargé d'ériger dans sa totalité une ville de taille moyenne, s'était se voir offrir l'occasion d'ériger LAville idéale.

Hippodamos saisit l'aubaine.

Il dessine la première ville pensée géométriquement.

Il ne veut pas seulement tracer des rues et bâtir des maisons, il estconvaincu qu'en repensant la forme de la ville, on peut aussi repenser la vie sociale.

Il imagine une cité de 5040 habitants, répartis en 3 classes : artisans, agriculteurs,soldats.

Hippodamos souhaite une ville artificielle, sans plus aucune référence avec la nature.

Au centre, une acropole d'où partent 12 rayon la découpant tel ungâteau en 12 portions.

Les rues de la nouvelle Milet sont droites, les places rondes et toutes les maisons sont strictement identiques pour éviter toute jalousie entrevoisins.

Tous les habitants sontd'ailleurs des citoyens à part entière.

Ici, il n'y a pas d'esclaves.

Hippodamos ne souhaite pas non plus d'artistes dans sa ville.

Les artistes sont selon lui des gensimprévisibles, générateurs de désordre.

Poètes, acteurs et musiciens sont bannis de Milet et la ville est également interdite aux pauvres, aux célibataires et aux oisifs.Le projet d'Hippodamos consiste à faire de Milet une cité au système mécanique qui ne tombera jamais en panne. Pour éviter toute nuisance, pas d'innovation, pas d'originalité, aucun caprice humain.

Hippodamos a inventé la notion de "bien rangé".

Un citoyen bien rangé dansl'ordre de la cité, une cité bien rangée dans l'ordre de l'état. Propagé par Alexandre le Grand (notamment utilisé à Alexandrie), le plan Hippodamien eut un succès considérable dans le monde hellénistique avant d'être reprispar les Romains qui l'utilisèrent systématiquement dans la fondation de leurs colonies.

Ce plan est aussi appelé, compte tenu de sa forme, "en damier".L'abbaye de Thélème dans Gargantua, de Rabelais En 1534, François Rabelais proposa ce qu’il pensait être la société utopique idéale qu’il décrit à la fin de Gargantua, l'abbaye de Thélème :Il ne veut pas de gouvernement car, pense-t-il : "comment pourrait-on gouverner autrui quand on ne sait pas se gouverner soi-même ?"Dans l’abbaye de Thélème, la devise est : “fais ce que voudras”, les thélémites agissent donc "selon leur bon vouloir", sans gouvernement.

Pour que l'utopie réussisse,les hôtes de l'abbaye sont triés sur le volet.

N'y sont admis que des hommes et des femmes bien nés, libres d'esprit, vertueux, beaux et "bien naturés" .On y entre à 10 ans pour les femmes, à 12 pour les hommes.

Dans la journée, chacun fait ce qu'il lui plaît, travaille si ça lui chante et sinon, se repose, boit, s'amuse…Les horloges ont été supprimées, pour éviter toute notion du temps qui passe.

On se réveille à son gré, on mange quand on a faim.

L'agitation, la violence, lesquerelles sont bannies.

Des domestiques et des artisans sont installés à l'extérieur de l'abbaye et sont chargés des travaux pénibles.La construction serait en bord de Loire, dans la forêt de Port-Huault.

Il comprendrait 9332 chambres.

Rabelais ne prévoit pas de murs d'enceinte car il dit que lesmurailles "entretiennent la conspiration", on y trouverait de nombreuses bibliothèques, un parc comprenant un labyrinthe et une fontaine au centre.

Chaque bâtimentserait haut de 6 étages et un tout-à-l'égout déboucherait sur le fleuve.Cependant, Rabelais n'était pas dupe.

Il savait que son abbaye idéale serait forcément détruite par la démagogie, les doctrines absurdes et la discorde, ou toutsimplement par des broutilles, mais il était convaincu que cela valait quand même la peine d'essayer.

Finalement, son abbaye ne sera jamais construite. Phalanstère de Fourier Charles Fourier était un fils de drapier, né à Besançon en 1772.

Dés la révolution de 1789, il fait preuve d’étonnantes ambitions pour l’humanité.

Il veut changer lasociété.

Il expose ses projets en 1796 aux membres du Directoire qui se moquent de lui.

Contraint de travailler dans le commerce, Charles Fourier poursuit néanmoinssa recherche sur la société idéale qu’il décrira dans les moindres détails dans plusieurs livres, dont Le Nouveau Monde industriel et sociétaire.Cette société idéale, Charles Fourier la nomme Phalange, en rapport avec le “Phalanx”, qui est un corps d’armée d’élite dans l’Antiquité.

La Phalange est unecommunauté qui se compose exactement de 1620 personnes, 810 femmes et 810 hommes pour une stricte parité des sexes.

La Phalange doit remplacer la famille carsans famille il n’y a plus de rapports parentaux et par conséquent plus de rapports d’autorité.

Contrairement à Rabelais, Fourier pense qu’il faut un gouvernementpour chaque Phalange, mais qu’il doit être restreint au strict minimum.

Chaque Phalange est logée dans une maison-cité que Fourier appelle le Phalanstère,. »

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