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L'art baroque

Publié le 25/11/2018

Extrait du document

Chapelle de la Sorbonne (1635-1642) par Jacques Lemercier. Commande de Richelieu. La façade sur cour allie les éléments classiques et baroques.

Hôtel Lambert (Paris, 1640-1644) par Louis Le Vau. Sa façade sur cour évoque les baroques italiens. La façade aux ailes incurvées de l'actuel Institut de France est son œuvre.

 

Val-de-Grâce (Paris, 1645-1710). François Mansart adapte au classicisme français les principes monumentaux du baroque. La façade reçoit un portique et son deuxième niveau est encadré de volutes.

En Angleterre

Le Royaume-Uni reste marqué par le classicisme d'Andrea Palladio et d'Inigo Jones. Cependant, le baroque compte une grande signature : Christopher Wren.

• Cathédrale St Paul (Londres, 1675-1711) par Christopher Wren.

Avec ses deux tours à lanterne en façade et sa coupole, elle est directement inspirée du baroque romain. Le Greenwich Hospital (1695) fut achevé par les élèves de Christopher Wren, ainsi que le Versailles anglais, Hampton Court (1690-1696), en brique rouge et pierres de taille.

LA PROFUSION POUR ÉBLOUIR

 

L'art baroque, qui succède à la Renaissance dans sa phase maniériste, a pour vocation d'être total. Il conjugue architecture, sculpture et peinture, pour célébrer la prospérité des monarchies et de la noblesse et le triomphe de l'Église et de la Contre-Réforme. Rome est le creuset de cette nouvelle effervescence artistique qui prend corps à la fin du xvie siècle et va rayonner jusqu'au xviie siècle, et pas seulement dans les contrées catholiques de l'Europe.

Art triomphant et investi d'émotions, le baroque invite l'observateur à entrer en communion avec de fastueuses scénographies.

L'ARCHITECTURE

Les arts ne se contentent plus de raconter, mais cherchent à édifier par l'émotion. Impostes, cimaises, volutes, candélabres, pendentifs, médaillons, statues, balustres constituent un langage infini, comme l'ordre des colonnes et leurs styles. Les croix latines ou grecques des églises ne sont souvent conservées qu'à défaut : l'ovale est souvent retenu. Les transepts subsistent, mais souvent « aplatis » dans le corps de l'église. Les façades sont concaves ou convexes. Les frontons triangulaires, galbés, voire découpés, alternent avec des équivalents cintrés. Les entrées d'églises reçoivent des éléments qui sortent du registre chrétien. Le recours aux voûtes est systématique.

En Italie

Les travaux de restauration et de rénovation urbaine de Rome sont importants au xviie siècle.

Santa Maria délia Salute (Venise, commencée en 1630) par Baldassare Longhena. Venise ne fit pas bon accueil au baroque, car les conceptions classiques d'Andrea Palladio (1508-1580) s'y étaient imposées. Mais il y eut au moins une exception : S. Maria délia Salute comporte deux espaces à coupoles, un octogone à déambulatoire et un espace carré privatif avec deux absides ; sa façade blanche, ses dômes à lanternes, ses volutes colossales appuyant son tambour sont dans toutes les mémoires.

Église Saint-Luc-et-Sainte-Martine (à côté du forum romain, 1635-1650). L'œuvre de Pierre De Cortone est plus modeste que celle du Bernin mais riche en enseignements. Il mena à bien la reconstruction de l'église : plan en croix grecque, usage savant des colonnes, richesse décorative des voûtes et de leurs pendentifs, façade bombée.

« Au PORTUGAL Le baroque portugai s correspond à la Restauration et au règne de Jean V (1707-1750 ).

Le Palacio du marquis de Fronteira à Benfica (1667 ) est le premier exemple baroque , recourant aux azulejos .

• Le monostère de Mofro , • Les chemins de croix la bibliothèque royale de Coimbra (1728 ) ou l'église de Sâo Roque témoig nent de cette ambit i on.

Au nord du Portugal , à Lamego , est construit par le Siennois Naso n i un sanctuaire avec grand escalier qui est à lui seul un décor .

Plus extravagant, le sanctuaire Born Jesus do Monte à B r aga (1784-18 11) associe les motifs chrét iens et païens .

EN SUISSE • Eglise des Jésuites de Soleure (commencée en 1680) par Heinrich Mayer .

D 'u ne grande fi nesse de décoration , elle est inspirée des principes de l'école du Vorarlberg (l'architecture est ornementa lisée et le stuc crée l'architecture ) .

• Abbaye d'Einsiedeln (1691-1735 ) par Kaspar Moosbrugger.

L'abbaye bénédict ine et sa chapelle des Grâces sont par leurs couleurs et l'organ isation de son espace un ouvrage remarquab le .

• Abbatiale de Saint -Gall (1721 -1770 ).

Co-réalisée par Kaspar Moosbrugger , Michael Beer et Peter Thumb , elle laisse une impression d'ampleur peu commune .

UiW@hll EN ITALIE • Soint Sébostien (Venise ) par Alessandro Vittoria .

Entre 1563 et le début du XVII' siècle, Vittoria a réalisé p lusieurs statues de saint Sébastien .

Il abandonne la position classique du contrapposto (debout , poids du corps appuy é sur une jambe ) pour une torsion réaliste visant à l'émotion .

• Sointe Cécile (Rome, basilique du Trastevere , 1600 ).

Stefano Maderno traite ses sujets de manière purement émotio nnelle : le corps de la martyre est présenté dan s un sarcophage ouvert .

• Tombeau du pape Alexandre VIl (Saint-Pierre de Rome , 1673-1674 ) par le Bernin.

Mettant en scène le sarcophage, cette sculpture inspirera toute la statuaire funéraire baroque .

Ses quatre marbres de la villa Borghèse (R o m e, 16 18-1625) adoptent la torsio n maniériste et ont plusieurs angles de vue.

Il réalise les stotues du pont Soint·Ange (Rome , 1667 -1669 ).

L'Extase de sainte Thérèse (Rome , S.

Maria della Vittoria, 1645-1652) est une œ uvre phare .

• Fontoine de Trevi (Rome, palais Poli, 1732-1751 ) par Nicola Salv i.

En arc de triomphe avec niche concave centrale abritant la statue de Neptu ne, portée par des animaux marins.

La fontai n e m ar que la fin du baroque romain .

EN ALLEMAGNE ET EN AUTRICH E • Fontaine d'Hercule (Augsbourg.

1596-1602 ) d'Adriaen de Vries .

Statuaire de bronze incarnant les libertés de la ville .

L'Homme de douleur du même sculpteur ( 1607), inspiré de Dürer , a marqué l'art européen .

• Retable d'Überlingen (v.

1613 ) de Jorg Zürn .

Les Allemands reprennent à leur compte la tradition a lpestre du bois brut ou polychromé.

Ce re table en tilleul (1613) en est u n des plus beaux exemple s.

• Soint Roch (abbaye de Mondsee , bois polychromé, 1682) de Meinrad Gugge nbichler.

U n reprèsentant de cette tradition remonta nt au Moyen Âge, traitée selon les canons esthétiques d u baroque .

• Saint Georges (abbaye de Weltenburg.

1721) .

L'œuvre de deux grandes figure s du rococo allemand : les frères Asam .

L e stu c doré et argenté sert une sculpture illusionniste , en fusion avec les éléments archit ecturaux .

On leur doit également L'Assomption de la Vierge de l'abbaye de Rohr (1723).

Pietà (Kircheise lfing-bei-Wasserb urg, 1758) .

Franz lgnaz Günther a conçu trois pietà en bois polyc hromé qui annoncent la fin du rococo dont il fut le maître .

EN ESPAGN E Vallado lid fut un haut-lieu de la sculpture baroq u e sur bois .

On y sculpte le paso, groupe statuaire destiné aux processions .

• L'Éiévotion de Jo Croix (Valladolid , 1604 ) de Francisco Rinc6n .

Paso mémorable , saisissant de réalisme et de mouvement qui comprend sept person nages.

• Christ de Clémence (cathédrale de Séville, 1605 ) de Juan Martinez Montaiiés .

Le rendu anatomique et l'expressivité e n font une œuvre unique .

Surnommé le « dieu du bois », Marti n ez Montaiié s a sculpt é des pasos et un saint Jérôme (Sévi lle, 1611 ).

• Le Crucifix de l'amour (Sévi lle, 1618) de Juan de Mesa .

L'œuvre la p lus célèbre du sculpteur .

Son Jesus del Gran Poder (1620) exposé à Séville est une figure naza réenne, portant la croix .

Toutes ces réalisatio n s sont en bois polychromé .

• Lo Descente de Croix (1623-1625) de Gregorio Ferna ndez.

Paso d 'une humanité criante et pathétique .

• Soint Pierre ti'Aictintoro (Valladolid, Museo Nacional de Escultura, 1633 ) de Pedro de Mena.

Dans la lignée d'un baroque ém ou vant mais tendant vers une forme de sobriété ascét ique.

Cette œuvre frappe par son dépouillement.

EN FRANCE • Apollon servi por les nymphes (Versailles , 1666-1675) de François Girardon .

Ce groupe, ainsi que L'Enlèvement de Proserpine (1677 - 1699), destinés aux jard ins de Versailles, sont l'expressio n d'un e évolution vers le classicisme .

• Milon de Crotone (Versai lles, 1672- 1682) de Pierre P u get Œuvre d'une grande finesse qui adopta le pathétique baroque du Bernin .

Puget a aussi sculpté le magnifique relief Alexandre et Diog ène (Louvre , 1692 ).

• Mausolée d 'Henri-Claude d'Harcourt (Paris, 1714 ) de Jean-Bap tiste Piga lle.

Un représentant de la transition entre rococo et class icisme .

La mise en scène du mausolée à Notre-Dame prend des distances avec la littéralité de l'émotion propre au baroque .

EN ANGLETERRE • Tombeau de Lady Elizabeth Carey (Stowe-Nine -Churches, 1617 -1618 ).

Stone Nicholas l'Ancien s'adonna au genre funéraire .

Ce marbre est un modèle de réalisme .

• Tombeau de Joseph et Lady Elizabeth Nightingale (Westm inste r Abbey , 1760) de Louis François Roubi liac.

Le sculpteur baroque anglais le p lus re nommé fut un Français né à Lyon.

Regroupant troi s personnages ~e mari, son épou se et la Mort ), ce marbre est un modèle de théâtra lité.

marbre et la statuaire de bronze .

Son choix de coule u r est une curiosité .

• Chaire de la cathédrale de Bruxelles (1695 -1699 ) de Frans Hendrik Verbru ggen.

Décoration végéta le abondante, personnages en nombre , effet de dais, évocat ion de la fragilité humaine et d 'une Vierge rédemptr ice et combattante.

lt:Mi@lj!j EN ITALIE Rome est le centre artistique de la peinture baroque.

Dès le pontificat d'Urbain VIII, les commande s affluent.

• Collerio Fornese (Rome , 1595-1605) d 'Annibal Carrache .

Chargé de réaliser la voûte à fresques mythologiques (inspirée de la chapelle Sixtine ) de la galleria Farnese (6 rn x 23 rn), Carrache ouvre le chemin du baroque : la profusio n pictura le, la vigueur du traiteme n t les faux éléments décoratifs dorès et stuquès entraînent l'observateur dans un tourbillon de sensations qui confine à l'illusionnisme .

• Conversion de soint Poul (Rome , chape lle Cerasi , 1601 ) du Caravage.

Avec Carrache , un précu rseur de l'école romaine .

Sa princ ipale commande à Rome fut la décoration de la chapelle Cerasi (1600 ) .

Il y exprime le drame mys tique dans une atmosphère terrestre soulignée par le clair-obscu r (Crucifixion de saint Pierre, 1601) .

Sa Madone du Rosaire (Vienne, Kunsthistorisches Museum , 1607) est l'archétype du tableau d 'autel baroque .

• Chemin de croi x de soint André (Rome , San Gregorio Magna, 1609) de Guido Reni.

On a reproché a u tableau un manque de lisibi lité narrative .

Cette fresque centre ses effets sur un paysage tourmenté et une scénographie quasiment anecdotique .

Les sentiments qui traversent les toiles de Reni , telles que Le Massacre des Innocents (Bologne , Pinacoteca Naziona le , 1611 ) sont délibérément excessifs .

• Judith et Holopherne (Nap les, G a lleria Nazionale di Capodimon te , 1630) d 'Artemisia Gentileschi .

Scène de Judith assassinant Holopherne déchu de sa puis sance .

Clair-obscur intense et luminosité des couleurs .

• So//e des planètes (Florence, palais Pitti, 1637) de Pierre D e Corto ne .

D ' un baroque flamboyant , les fresq ues sont consacrées aux quatre âges de l'humani té .

• Galleria Pamphili (Rome , 1651 -1655 ) de P ierre D e Cortone .

U ne fresque très expressive , avec une prof usion de personnages , évoque les pérégrinations du héros troyen Énée .

EN BELGIQUE ET AUX PAYS·BAS • Bouquet de fleurs (Milan , Pinacoteca Ambrosiana , 1606) de Jan Bruegel.

Les Flamand s mènent à son apogée le genre de la nature morte, tableaux qui souli gnent à la fois le faste des commanditaires et leur crainte de la mort.

Le tableau de J.

Bruege l Allégorie du Goût (Madrid , Prado , 1618) se situe dan s cette même thématique .

• Le Silène ivre (Munich , Alte Pinakoth e k, 1618 -1 626 ) de Pierre Paul Rubens .

Dans le Silène , Rubens dépeint la bestialité de l'homme et la dégradation par l'ivresse .

Formé à la pensée humaniste, diplomate de grand talent, il eut une carrière exemp laire.

Peint r e de l'amour, de la volu pté (la Petite Pelisse, 1635-1640 ), il fut aussi un peintre politique (Le Débarquement de Marie de Médicis , 1625 ; Les Malheurs de la guerre , 1637-1638) .

Ses qualités de coloriste , ses mises en scène fastueuses le dési g nent comme le plus grand baroque hollandais .

• Noture morte ou nautile (Madrid, coll.

Thyssen , 1662 ) de Willem Kali.

Son citron demi -épluché est un classique.

Le nombre d'objets est restreint pour mieux s'attac her aux textures et à la portée symbo lique .

EN ESPAGNE • Le Triomphe de Bocchus (Prado , 1629 ) de Diego Velazquez.

Le p l us célèbre des peintres du Siècle d'or.

Son style mêle dive rses influences et dépasse les conventio n s baroques par sa nouvea uté.

• Sainte Marguerite (Londres , Natio na l Gallery, v.

1635 ).

Francisco de Zurbaran réalisa trois séries hagiographiques où il se refusa à séparer les p lans terrestre et céleste .

Il alla jusqu 'à représenter la martyre Marg uerite en costume de bergère .

Ce procédé de portrait fut caractérisé par l 'expression retrato allo divino .

• Apollon et Marsyas (Naples , Museo Nazio n ale di San Martino, 1637) de José de Ribe ra .

Ses coloris lumine ux et ses dégradés subti ls dan s la tradition du Titien et de Véron èse ont servi à traiter cette scène de personnages mythologiques .

• La Sainte Famille à l'oisillon ( Prado, v .

1650) de B artolom é E steban Murillo .

La douceur qui émane de ce tableau réaliste est confo ndante .

Inspiré par Caravage, Murillo peignit les figures espagnoles de la Contre- R éforme comme saint Thomas de Villanueva , o u sainte Thérèse.

EN FRANCE • L'Apparition de Jo Vierge Îl soint Bruno (Naples, églis e San Martino, 1626 ) de Simon Voue t.

Atmosp hère extatique et compositio n en d iagonale très marquée .

Vouet introduisit les principes du baroque en France de retour d'Ita lie, ayant connu L e Caravage et Guido Reni .

Beaucoup de ses œuvres d'un baroque sans outrance furent réalisées à Rome.

• Le Mossocre des Innocents (Cha ntilly, m usée Condé, 1627- 1633) de Nicolas Poussin.

Le Massacre et L'Enlèvement des Sabines (1637- 1639) traitent d e sujets où la tension dramatique est portée à son paroxysme, chaque personnage devant livrer au spect ateur son émotion particulière au sein d'u ne scénographie très savante .

• Coupole du Val-de-Grâce (1663 ) de Pierre Mignard .

La fresqu e de la coupole (Le Paradis) fut la commande baroque la plus importan t e de Paris.

Formé à l'école bolonaise (Caravage , le Dominiquin), Mignar d resta fortement italianisé.

Son Persée et Andromède ( Louvre , 1679 ) souligne son attachement aux compositions héroïques pleines de mouvement et riche s en couleurs .

• Portrait de Louis XIV (Louvre , 1701) de Hyacint h e Rigaud .

Emblémati que de la vocation baroq ue à encenser les puissants , son Portrait de Louis XIV ( L o u vre, 1701) assura à Rigaud une grande popularité.

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