L'art copte au musée du Louvre

Un art populaire aux multiples facettes E n dépit d'obstacles consi-dérables (thèmes nou¬veaux, techniques inadap¬tées, moyens misérables, ori¬gine populaire et surtout ab¬sence de directives venues d'en haut), les coptes ont dé¬ veloppé un art décoratif au service de la vie quotidienne et de la nouvelle religion chrétienne. La galerie d'Art copte propo-se une muséographie consis-tant à grouper les objets dans des vitrines indépen-dantes par technique ou par source iconographique com-mune, la chronologie nous amenant jusqu'à l'Égypte copto-arabe. Cette présenta-tion permet d'embrasser les différentes origines de l'art copte. On découvre ainsi un art dans lequel cohabitent thèmes païens et figures liées au christianisme naissant. Les coptes, tributaires d'un lourd passé, intègrent l'héritage égyptien et la mythologie grecque, déjà assimilés par les Romains. Cependant, les Encensoir en bronze de l'époque copte provenant de la nécropole de Ballana Qustul, en Nubie (Paris, musée du Louvre). images chrétiennes envahis-sent rapidement tous les do-maines de la vie quotidienne. L'utilisation de thèmes païens est variée, soit pure¬ment décorative, soit que le thème choisi se vide de son symbole pharaonique ou my-thologique pour adopter la symbolique chrétienne. En-fin, certains sujets perdurent, mais simplifiés au point de perdre la compréhension des modèles recopiés. On rencontre des céramiques à l'engobe — enduit terreux sur lequel sont appliquées les A la confluence de civi-lisations prestigieuses, l'Égypte copte est plus qu'un bref passage entre les arts pharaonique, gréco-romain et isla¬mique. Elle correspond à cette période qui voit la fin du monde païen et la naissance du monde moderne.