Devoir de Philosophie

L'art de l'affiche

Publié le 23/12/2011

Extrait du document

CHERET, LAUTREC, STEINLEN

W alker semble bien avoir ainsi deviné mieux que la plupart des

théoriciens de l'époque vers quelle voie s'orientait nécessairement l'art

dans une société dominée par le développement du capitalisme. Plus

qu'à Walker, mort prématurément en 1875, c'est à Jules Chéret qu'il

appartiendra de tracer le chemin de l'art fonctionnalisé.

Né en 1836, Jules Chéret travaille comme apprenti chez un lithograveur

et suit des cours aux Beaux-Arts. En 1858, il dessine une

affiche pour «Orphée aux Enfers«, d'Offenbach. Patronné par le

parfumeur Rimmel, il fonde bientôt son propre atelier d'affiche et

cannait un succès considérable. Profitant de l'urbanisme de Haussmann,

l'art de Chéret, que Degas appelait le «Watteau des rues«, applique

les mêmes techniques et le même genre de dessin à des sujets dont il

excelle à rendre le caractère plaisant. Il est le premier à accorder la

sensualité d'une jolie femme avec les qualités d'un pétrole de siîreté

ou une bicyclette.

Au contraire, les affiches de Toulouse-Lautrec (1864-1901) obéissent

moins à une commande qu'au souci de cerner la réalité psychologique

d'un personnage ou le trait révélateur d'un milieu social. Maitre

incontestable de la lithographie en couleur, Lautrec se sert de l'affiche

pour décrire la vie quotidienne de son époque. Avec sa vision cruellement

lucide, il offre à la bourgeoisie l'image exacte d'un monde qui

2 ne peut concevoir l'art sous d'autres formes que le profit.

« s i l'affiche appartient avant tout à la rue, il est permis de lui attribuer comme origine les enseignes peintes et les graffiti qui attirent l'attention du passant sur un produit, un commerce, un événement ou une idée.

La mosaïque du « squelette aux cruchons » désignant un restaurant de la Rome antique, le signe phallique guidant le promeneur vers les lupanars de Pompéi, l'annonce imagée d'un combat de gladiateurs et le.

poisson gravé servant de ral­ liement aux chrétiens primitifs participent d'une même volonté de propager une connaissance dans un but de profit matériel ou spirituel.

Le développement de l'imprimerie va répondre plus précisément au souci de produire en série et de répandre partout une même image de marque.

On tient généralement pour la plus ancienne affiche l'annonce de William Caxton, qui date de 1477 et mentionne en fin de texte les mots « supplico stet cedula », c'est-à-dire «prière de ne pas arracher l'affiche».

Au XVIIe siècle, l'affichage clandestin, souvent dirigé contre la monarchie et le clergé, est sévèrement réprimé et, dès 1633, l'affichage d'inscriptions sans autorisation fait l'objet d'une interdiction en France.

Dans son «Nouveau Tableau de Paris», Louis-Sébastien Mercier constate vers 1791 : «Dans les orages révolutionnaires, l'affiche, c'est le tocsin : elle assemble les factions, elle fait trembler les gouverne­ ments, elle enflamme l'opinion et chaque écrivain mural tient un bran­ don dans sa main.

» A peu près à la même époque, à Munich, Aloys Senefelder décou­ vrait une méthode d'imprimerie commerciale à bon marché, la litho­ graphie, qui allait se développer en France dès le début du XIXe siècle.

Daumier, qui compta parmi les maîtres de la lithographie, des­ sinera en 1855 pour le dépôt de charbon d'Ivry une affiche qui servait encore en 1898.

De même, Gavarni réalise plusieurs affiches, aujourd'hui très 1. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles