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L'ART FUNÉRAIRE ÉTRUSQUE

Publié le 14/09/2014

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Le motif si fréquent du banquet n'est pas une simple décoration, ni une évocation doulou­reuse du bien-être terrestre, car les Étrusques croient en la survie du mort dans l'au-delà, où il poursuit exactement la même existence que celle qu'il menait sur terre. Le banquet est alors à la fois un rappel du banquet des funé­railles, une affirmation de l'immortalité sans nul doute bienheureuse et un soutien pour aider à la survie matérielle du défunt. Et c'est seulement lorsque s'amorce le déclin de la civilisation étrusque que les divinités infer­nales commencent à envahir les tombes pour entraîner les banqueteurs. Mais cet univers de banquets est le privilège de gens assez riches pour décorer leurs tombes : il représente 2 % seulement des tombes de Tarquinia.

« Portrait réel ou retouché 7 Ce réalisme s'arrête·t-il à la couleur des che· veux de l'époux ? Car nous ne savons pas si ses cheveux blonds, qui contrastent avec sa barbe et ses sou rcils, représentent la cou leur réelle de sa chevelu re, ou bien s'il s'agit d'une perruque , du reflet d'une mode locale condui· sant les hommes à se teindre en blond ou encore d'u ne fantai sie décorative de la part de l'artiste.

On ne connaît que trois hommes b lo nds dans tout !'ar t é trusque, cette couleur étant réservée aux femmes et aux jeunes gens.

La con v ention détermine à cou p sûr, en tout cas, le choix de la couleur de la peau, plus foncée pour l'homme ainsi que le veu t la tra· dition.

Sans doute explique+elle également le traitement irréaliste des corps.

Les bustes, relevés presque à angle droit, semblent déso· La technique des peintres étrusques Les artistes étrusques utili sen t la techniqu e de peinture à fresque , ils peignent leur motif sur un enduit frais et humide (fresco ), constitué d'une couche préparatoire étalée sur la roche ou le mur soigneu seme nt poli au préalable.

Cette couche , épaisse d'environ 2 cm, est faite d'argile et de chaux, auxquels se mêlent parfois de minuscules fibres de tourbe.

L 'artiste peut graver au stylet son dessin sur /'enduit avant de poser les couleurs.

Il délaie celles-ci avec un liquid e plus ou moins adhésif, gomme ou jaun e d'œuf par exe mpl e, qui permet de les (txer sur le support enco re humide.

Assez n ombreu ses, elles sont d'orig ine végétale ou miné­ rale : l'ocre pour le jaune et le rouge , la chaux et le charbon pour le blanc et le noir, /'oxyde de fer pour le rouge , le lapis-lazuli pour le bleu.

Une telle technique a facilité la conservation des pein­ tures en ces lieux durablement fermés.

Mais , au XX' s iècle, l'ouvertu re au public a produit une variation du microclimat intérieur qui a entraîné d 'importantes détériorations.

lidarisés des jambes, qu'écrase le drapé soi· gné des manteaux.

Ces corps, représentés dans le style gréco-oriental à la mode de cette époque, ne semb lent avoir ni chai r ni sang, à l'opposé des visages.

Le sarcophage illu stre, en revanc he, par faite­ ment la con dition de la femme étrusque.

Celle-ci, aux côtés de son épo ux, participe au banquet comme à tous les aspects de la vie publi que étrusque.

L es tombes en portent témoignage.

Banquets et divertissements Un des motifs favoris des artis tes chargés de décorer les tombes est la représentation du banquet offe rt en l'honneur du mort .

À l'apo · gée de l'a rt étrusque, au début du V' siècle avant notre ère, le banquet orne la paroi du fond de la chamb re funé rair e, tandis que jeux et danses sont peints sur les côtés.

À Tarquinia , la tombe du Triclinium, chef · d' œuvre de cette période à divers titres, est ain si décorée.

Jeux , musique et danses s'y déroulent au milie u d'u n jardin fleu ri d 'arbustes d'es pèces variées, sur lesquels sont perchés toutes sortes d'oiseaux; danseurs et musiciens alter · nent avec les danseuses au visage plus clair.

Si les personnages sont encore figu rés de profil avec l'œil de face , comme le veut une longue tradition, le mouvement a atte int sa perfec· tion , ainsi que la palette des couleurs et la sûreté du dessin, souligné par un contour noir.

D'autres personnages , les convives des ban­ que ts, hom mes et femmes, p euplent les tombes.

Dans la •tombe des Biges •, toujours à Tarqui nia, des jeux en l'honneur du mort sont peints au-dessus du banquet funèbre, figuré sur fond rouge.

Ils forme nt une frise historiée , remarquable documentation sur les spor ts étrusques.

L'un d'ent re eux nous étonne, le combat d'un homme masqué contre des chiens.

Sur les murs latéraux, à droite et à gauche des athlètes, des specta· teurs et des spectatrices bavardent, assis sur des estrades et pro tégés du sole il par une Danseurs et musiciens , détail d'une fresque de la •tombe du Triclinium • à Tarquinia.

Les Étrusques Prédé cesseur s de s Roma in s dans la partie centrale de l 'It alie , le Latium et la Toscane , les Étrusques restent un peupl e mystérieux dont nou s ignorons l'origine et les mœurs , faute de pouvoir déchiffrer leur langue.

Leur civilisation s'épanouit brus· quement vers 700 avant notre ère, atteint son apogée au cours du v1• sièc le et se trouve progressive · ment abs orbé e par Rom e entre le ve et le milieu du ni-siècle .

Les bijou x, les sarc ophage s, les fresque s retrouvés dans les tombes é tru sq ues apportent le principal témoignage sur une culture qu i semb le avoir aimé la vie et go Oté le lux e ave c pa ssion , en même temps qu 'e lle croyait sans aucun doute possible à une surv ie des ê tre s dan s l'au-delà.

tente.

Sous les tribunes, des enfants jouent et regardent aussi le spectacle.

L e motif si fréquent du banquet n'est pas une simple décoration , ni une évocatioi;. »

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