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L'art imite-t-il la nature?

Publié le 15/02/2013

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  L’œuvre d’art consiste-t-elle en une imitation de la nature ? Hegel a dit dans l’Esthétique que « l’art, quand il se borne à imiter, ne peut rivaliser avec la nature et qu’il ressemble à un ver qui s’efforce en rampant d’imiter un éléphant «. Ce jugement, très sévère apparemment, affirme à la fois l’impossibilité et le peu d’intérêt d’un « art « qui se limiterait à imiter simplement la nature. La nature aurait, selon cette vue, un pouvoir créateur bien supérieur à celui de l’homme. Il est vrai que le mot « imiter « peut, certes, avoir le sens de copier, de reproduire servilement quelque chose existant déjà antérieurement ; mais il est également vrai que l’on accorde volontiers à de très nombreuses œuvres le rang d’œuvre d’art alors que celles-ci semblent bien reproduire quelque chose de la nature. Un portrait, par exemple, ou un paysage, en peinture ou en photographie, ne sont-ils pas des œuvres qui n’existent que parce qu’il y a imitation d’une « nature « prédonnée ? C’est pourquoi il est nécessaire de se demander dans quelle mesure une imitation de la nature peut être qualifiée d’œuvre d’art. Pour répondre à cette question, il est nécessaire de s’interroger sur l’essence de l’œuvre d’art : qu’est-ce qui fait qu’une œuvre est une œuvre d’art ? Pour commencer, il convient de s’interroger sur la capacité qu’a l&rsquo...

« reproduit apparemment fidèlement (objectivement, serait-on tenté de dire) la nature n'offre pas les mêmes sensations que le fait d'être réellement face à la nature.   Bien plus encore, on peut se demander quel serait l'intérêt d'une oeuvre issue d'un tel « art ».

En effet, en admettant qu'il soit possible de façonner une copie strictement conforme de la nature, quel en serait l'intérêt ? Pourquoi ne pas aller plutôt directement dans la nature, la vraie ? Y aurait-il quelque intérêt, quelque authentique plaisir esthétique à la pure artificialité ? Il est vrai qu'une telle copie permettrait au spectateur d'admirer la maîtrise technique de l'auteur.

De plus, ce type d'oeuvre pourrait avoir une fonction informative, comme de nombreuses oeuvres d'art existantes.

Cependant, est-ce cela qui fait l'art ? L'art est-il l'art par sa fidélité au modèle ? L'oeuvre d'art n'existe-t-elle que pour représenter quelque chose qui existe déjà dans la nature ?   Il semble qu'au contraire l'art n'est art que lorsqu'il porte la marque de son auteur.

Il n'y a pas d'art sans une subjectivité qui s'exprime.

Ainsi, l'artiste peut tout à fait représenter la vision que son esprit a de tel ou tel aspect de la nature, ou se saisir d'un aspect de la nature comme prétexte à l'expression d'un aspect de sa personne.

Il prend alors la nature pour modèle, il l'imite, certes, mais tout en réalisant une oeuvre personnelle portant la marque de sa propre subjectivité.   L'on voit donc que si la finalité d'une reproduction conforme et impersonnelle paraît peu intéressante, il semble possible de produire une oeuvre d'art dans toute sa dimension en imitant la nature au travers de la subjectivité de l'artiste.

Ainsi, l'artiste nous montre la manière dont il perçoit la réalité.

De plus, l'artiste peut faire passer un message au travers de son oeuvre.

C'est souvent ce que l'on appelle « l'art engagé ».

Un exemple célèbre d'art « engagé » est celui de Pablo Picasso qui dénonce la guerre d'Espagne.

Ce tableau (Guernica) représente un village durant un bombardement.

L'on peut donc dire que c'est une imitation de la nature.

Cependant, il est évident qu'il y a quelque chose de plus, et d'autre que l'imitation servile de la réalité physique.

De même, lorsque Vincent Van Gogh peint des paysans, il fait passer beaucoup de sentiments (les siens) qui renseignent. »

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