L'art imite-t-il la nature ?

« 6,FICHE --- interprété, conçu et construit à partir de l'observation des multiples facettes de la nature.

• La création de ce type ou de ce modèle peut ainsi passer (et passe 1- souvent) par la déconstruction de la perception commune.

Pour faire : ressentir à chacun la tristesse de Dora Maar, Picasso ne peut pas se .J contenter de reproduire le visage de la femme qu'il aime.

Car il n'en saisira alors qu'un aspect, figé dans l'espace et dans le temps.

En déformant en revanche la perception instantanée, il crée un tableau représentant la tristesse de Dora sous toutes ses facettes à la fois, et ce tableau est «plus vrai» qu'une photographie, pourtant plus ressemblante.

Il n'imite pas son modèle, mais l'interprète et le trans­ figure.

Ill.

La nature comme imitation de t•art •On comprend bien en quoi la prétention de l'art à imiter la nature s'avère rapidement vaine : «l'art restera toujours au-dessous de la nature et pourra être comparé à un ver faisant des efforts pour égaler un éléphant» (Hegel, Esthétique).

Rien ne sert de chercher à refaire une seconde fois ce qui existe déjà dans le mondè extérieur.

Car l'art n'arrivera alors qu'à une« caricature de la vie».

• Ce regard porté sur la création artistique a des répercussions sur la façon de considérer la nature.

Si l'homme préfère entendre .le chant du rossignol, plutôt que l'imitation d'un rossignol par un homme, c'est parce qu'il retrouve alors dans la nature l'imitation de l'humain, de sa liberté et de sa spontanéité.

• Ce n'est donc pas l'art qui imite la nature, mais notre perception de la nature qui est transfigurée et même commandée par la créa­ tion artistique.

Dans le Déclin du mensonge, Wilde explique ainsi qu'après avoir goûté aux œuvres de Cézanne, on ne peut plus regar­ der un paysage de Provence de la même manière.

Il y a par ailleurs des époques ou des lieux que l'on ne« connaît» qu'à travers l'art: le 1 x1x' siècle à travers les romans de Zola et les brouillards impression­ nistes, par exemple.

•L'art ne peut donc être réduit à la simple reproduction passive, fût­ elle parfaite, de ce qui existe déjà.

Certes on apprend en imitant.

C'est le lot de tout élève des Beaux-Arts.

Mais le génie ne crée pas d'après des règles préexistantes : il forge les siennes, pour devenir à son tour modèle pour d'autres.

> Flash bac p.

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