Le Baptême du Christ : LE GRECO

« 1600 Peintre espagnol Analyse ~ Ce tableau fait partie d'un ensemble destiné au collège Dona Maria de Aragon à Madrid.

Le retable du maître-autel était composé de trois tab leaux, L'Annonciation , L'Adoration des bergers et Le Baptême du Christ.

Le Greco a ordonné ses différentes toiles selon une lecture verticale.

Dans la partie supérieure du Baptême du Christ , le Père éternel est entouré d' anges et esquisse un geste de bénédiction.

De sa figure émane un torrent de lumière qui se focalise, au centre, sur la colombe .

Celle-ci , symbole de l'Esprit-Saint, semble marquer le point de ren­ contre entre le ciel et la terre.

Le Christ, dans la partie inférieure, est protégé par un groupe d ' anges.

Il reçoit le baptême des mains de Jean Baptiste, les mains jointes et le genou fléchi dans une attitude de soumission.

Son visage reflète une douceur profonde et une grande sérénité.

La ligne fluide et délicate de son corps contraste avec la figure énergique et anguleuse de Jean Baptiste .

Le Greco a voulu illustrer , dans ce tableau, la totale obéissance de Jésus-Christ à la volonté du Père.

L'idéalisme de l'artiste atteint ici une ten­ sion extrême , et c'est en termes visionnaires qu'il Huile sur toile 350 x 144 cm traite ce sujet traditionnel.

Dans cette oeuvre, comme dans le reste de sa production , le Greco exprime un e forte émotion religieuse qui envahit le sujet de manière poignante.

On remarque éga lement son souci constant d'innover dans la recherche chromatique.

L'œuvre C Cet ensemble pictural fut réalisé par le Greco pour le Colegio de Nuestra Senora de la Encarna­ cion , souvent appelé - du nom de la donatrice - Collège de dona Maria de Aragon.

Celle -ci fonda ce collège avant de mourir en 1593.

Le collège fut dirig é ensuite par le second recteur Francisco de Rojas et l'exécuteur testamentaire, Jeronimo Oraa de Chiriboga.

Ce dernier , parmi d 'autres , recom­ manda le Greco pour l'exécution de ce retable.

Le Greco reçut la commande du Conseil royal de Castille à la fin de l'année 1596.

L 'œuvre fut achevée en 1600, un an avant la date stipulée dans le contrat pour l' inauguration de l'église et la fonda­ tion de la chapelle funéraire .

D'autres toiles de cet ensemble ont été identifiées , dont La Crucifixion, La Résurrection et La Pentecôte, toutes conser­ vées au Prado.

Le Greco et la vie culturelle à Tolède + La ville de Tolède, bien que n'étant plus la capitale de la Castille depuis quelques années déjà (1561), restait un centre culturel très vivant.

Le Greco y trouva une atmosphère très propice à son travail.

Sa bibliothèque rassemblait, d'après les inventaires de Jorge, des oeuvres des classi­ ques grecs et latins, des ouvrages philosophiques , des traités de peinture et d'architecture mais aussi des textes historiques , des romans et des nouvelles de la littérature espagnole.

On peut imaginer que le peintre ne demeurait pas isolé , menant une vie austère dans le recueillement religieux, mais qu 'il fréquentait aussi les écrivains et les poètes comme Alons-De-Covarrubias , Pedro Salazar de Mendoza, Paravicino, Angulo et peut-être Cervantès.

Du même peintre : PIC TO 277 à 284 Photo José Martin .

Madrid .

© Nardini Editore, 1993.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française 1993 25-08. »