Le Blues à partir de 1945 (histoire de la musique)
Publié le 17/01/2022
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Parallèlement aux orchestres de «jump
blues», des formations plus petites, en général
composées d'un pianiste, d'un guitariste et d'un
bassiste, se produisaient dans les night-clubs .
Leur musique, essentiellement d'ambiance,
calme et policée, allait bien au-delà du blues.
Le
chanteur et pianiste Charles Brown , par exemple, pouvait aussi bien c hant er une vieille chanson
populaire que du blues.
Cependant , son mor
cea u Drifting Blues (1946), mé lan colique et lent,
captiva l'imagination des auditeurs noirs dans
tout le pays.
Il leur rappelait, en effet , leur propre
histoire dans l'Amérique de l'après-guerre, «déri
vant et dérivant comme un bat eau en mer> >.
Des perspectives limitées
La popu la tion noire, que ce soit dans le Sud ou
dans les ghettos du Nord , fut la première touch ée
par la fin de la guerre, qui ré duisit brutalement
les offres d'emploi .
Chaque semaine, des milliers
de Noirs quittaient le Sud pour parcourir les rues
grises et venteuses d e Chicago à la recherche
d'une
vie me i lleure .
Ils devaient accept er des
emplois très durs , notamment dans des aciéries
e t des conserveries de viande.
L'un d'entre eux, Mudd y Waters , étai t récem
ment arrivé du Mississippi.
Le week-end, il rôdait
autour
des clubs de musique, espérant pouvoir
c hanter
ou jouer de la guitar e.
Les artistes de
~ Le guitariste de rock britannique , Albert Lee , fit la tournée des clubs londoniens pendant de nombreuses années avant de s'installer aux États-Unis .
'
BuddyGuy, l 'un des plus grands guitaristes des années 1960 , est une star mondiale depuis 1985.
Mais il n'est toujours pas apprécié à sa juste valeur dan~ son pays natal, les Etats-Unis.
blues de la vieille garde de Chicago, à l'instar de
Big Bill Broonzy et Memphis Minnie , aidaient
autan t qu'i ls le pouvaient les jeunes talents, mais
les clubs de blues étaient rares et il é tait diffi c ile
de ne vivre que de sa musiqu e.
En fait, Muddy Waters et ses pairs bénéfi
c
iaient d 'un avantage sur les musi cie ns établis de
Chicago: l'existence de leur propr e public .
Celui
ci é tait constitu é par les nouveaux venus du Sud.
Entendre la musique qu'ils venaient de laiss er
derrière eux les rassurait.
Ce n'était pas le blu es
produit à la chaîne et poli cé des grands artistes
des années 1930, mais une musiqu e plus rud e et
moins conservatrice.
C'était plutôt le genr e de
~ Little Walter fut l 'un des plus grands joueurs d 'harmonica de son temps.
Après sa mort , ce sont des joueurs blancs tels que Jerry Portnoy et Kim Wilson qui prirent la relève.
L'harmonica fut popularisé en Europe par le bluesman blanc John Maya//.
blues que les jeunes musi c ie ns jouaient dans les env iron s de M emp his , par exe mpl e, en amplifiant
le
son de leurs guitares e t d e le urs harmonicas, rivalisant ainsi avec le niveau sonore des juke-box dans les bars de province .
Ces joueurs de blues des États du Sud trans plantés à Chicago et, à une échelle moindre, à
D etroit ,
conn ure nt une popularité nationale dans
les années 1950.
Muddy Wate rs, Howlin ' Wolf, Sonny Boy Williamson , Elmor e J ames, Jimm y
R
eed et d'autres enco r e renouvelèrent le style et
la technique du vie ux blues , hurlant ou chantant d'une voix languissant e d es chansons dans les
quelles il était question d e sexe , de magie, d'al
coo lism e, sur un fond de guitares perçantes,
d'harm onicas stridents et de batt eries aux tem
pos vio le nts.
L 'o rchestre du début des années
1950 de Muddy W a ters , qui comprenait le joueur
d'harm onica Little Walt er et l e guitariste Jimmy
Rogers , devint le mod èle de la f ormation idéale
d e blues.
Les titres de Muddy Wat ers tels que 1 Got
My Mojo Working, Hoo c hi e Coochie Man et 1 Just
Want to Make Love to You, ceux d 'H owlin' Wolf,
tel Smok estack Lightning, et d' Elmore James, tel
Dust My Broom , con stitu aient la pierre angulaire
du style de Chicago, qui domina le blues pendant
de nombr e uses années.
Le blues de Chicago acquit son image de
marque non seulement à travers les artistes qui le
chantai ent et l e jouai ent, mais aussi à travers les
petites mai sons de disqu es loca les qui en fai
saie nt la promotion.
L'une des grandes diffé
rences e ntr e le blues d'après-gu erre et celui de la
période antérieur e résid e dans le paysage phono
grap hiqu e.
Dans les années 1920 et 1930 , trois
grandes firmes contr ôla i ent presque tout le mar
ché, que ce soit pour la pop ou des formes plus
spécia lisées ou régionales telles que le blues et le
count ry.
Le lab e l indépendant exis tait à peine.
Mais tout c hang ea au milieu des années 1940..
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