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Le cubisme et le futurisme (Histoire de la peinture)

Publié le 16/11/2018

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histoire

UN UNIVERS DE MAGIE ET DE SEDUCTION

 

Deux hommes, Georges Braque et Pablo Picasso, sont à l'origine du cubisme, mouvement artistique dont l'influence sur l'art du xx' siècle est sans rapport avec la durée effective de son existence (1907-1914). Véritable révolution artistique, il a contribué à remettre en cause la représentation picturale classique, dominante depuis la Renaissance. Le cubisme a ouvert la voie à d'autres avant-gardes avec, à leur tête, le futurisme, qui fait sien le principe de la déstructuration de l'image en formes géométriques, pour rendre compte du dynamisme de la vitesse, valeur montante en ce début de siècle.

LES GRANDES CATÉGORIES DU CUBISME

• « La peinture est chose mentale », disait Léonard de Vinci.

 

Pablo Picasso (1881-1973) et Georges Braque (1882-1963), peintres initiateurs du cubisme, reprennent cette maxime à leur compte et s'opposent à l’obsession de la lumière de l'impressionnisme comme aux débordements colorés du fauvisme.

 

La conception, nourrie d'ordre, de rigueur et d'analyse, prend le pas sur la sensation. Entre leurs mains, l'art cesse d'être au service d'une nature extérieure visible ou d’une nature intérieure exprimable : «le but n'est pas de reconstituer un fait anecdotique, mais de constituer un fait pictural » (Georges Braque).

 

L’objet, fragmenté en un réseau de facettes emboîtées, offre plusieurs angles de vision en même temps. L’œil du spectateur est sollicité pour compléter, déchiffrer ce qui est représenté. Car le cubisme est, selon un critique d'art de l'époque, «la création d'une représentation nouvelle d'un monde non plus vu, mais entièrement imaginé ».

 

Employé d'abord sous forme

 

de boutade, le terme de «cubisme» est dû à une exclamation d'Henri Matisse devant un tableau de Braque, reprise en 1908 par le critique Louis Vauxcelles.

 

La chronologie du cubisme est découpée en trois périodes.

 

Ce découpage ne s'applique qu'aux œuvres de Braque et Picasso. Les autres peintres cubistes n'entrent dans aucune de ces catégories.

Le PRÉCUBISME CÉZANNIEN (1906-1909)

•«Traitez la nature en termes de sphère, de cylindre et de cône», tel est le conseil que donne Cézanne au jeune peintre Émile Bernard et que suivront à la lettre Braque et Picasso.

 

Cette période, au cours de laquelle sont fondées les bases du cubisme, est marquée par le remplacement des formes naturelles par des formes géométriques. C’est l'œuvre du maître d'Aix et son concept de construction de l'espace qui servent de référence.

 

L'originalité de Picasso consiste à s'inspirer également des sculptures ibérique et africaine. C'est ce qu'il fait dans les Demoiselles d'Avignon (1906-1907, Muséum of Modem Art, New York), revisitant la notion d'espace et fragmentant les formes. Le sujet de cette grande toile s'efface ainsi pour laisser la place aux seuls dispositifs picturaux.

 

• Picasso, rejoint par Braque, entre alors dans une période de réflexion fondée sur la construction d'un nouveau langage pictural. Dans les paysages peints à l'Estaque par Braque au printemps 1908 l'Estaque, Musée national d'Art moderne, Paris), la réalité se résume au cadre rigide de verticales et d'horizontales, brisé par les diagonales des arbres et des toits. Dans celui de Picasso, Usine à Horta de Ebro (1909, Musée russe, Saint-Pétersbourg), les volumes sont traduits par des contrastes de clair et d'obscur et combinent plusieurs points de vue sur le sujet

 

À force de recherches analogues nourries d'apports mutuels, le style de Braque et de Picasso s'affirme : la prédominance est donnée au volume au détriment de la couleur. Verts éteints, gris froids violacés et ocres conduisent les deux peintres à une véritable ascèse formelle.

 

Les premiers tableaux cubistes de Braque sont refusés au Salon d'automne de 1908 mais exposés à la galerie Kahnweiler. C'est à propos de ces toiles que Louis Vauxcelles écrit dans la revue Cil Blas l'article où il emploie pour la première fois le terme de « cube », qu'il reprend à Matisse : « M. Braque est un jeune homme fort audacieux. (...) Il méprise la forme, réduit tout, sites, figures et maisons, à des schémas géométriques, à des cubes... »

Les Demoiselles d'Avignon de Picasso Refus des tableaux de Braque au Salon d'automne Compotier sur la table, débuts cubistes de Léger Parution du Manifeste futuriste dans Le Figaro Premiers collages et sculptures de Braque et Picasso Exposition futuriste à la galerie Bernheim Première Guerre Second futurisme

LES FUTURISTES RUSSES

L'idéologie globale du futurisme a impliqué de nombreux domaines de la création. Parti de la littérature et de la peinture, il a englobé la musique, la photographie, la sculpture, l'architecture, les arts décoratifs et même la vie quotidienne (cuisine).

 

Bien que profondément nationaliste, le mouvement s'est même « exporté » en Pologne (formisme ou zonisme), en Espagne (vibrationnisme), en Angleterre (vorticisme)..., mais c'est surtout en Russie, où est publiée, un mois seulement après sa parution à Paris, une traduction du Manifeste de Marinetti, que son impact est le plus profond.

 

L'avant-garde russe organise nombre d'expositions et de spectacles qui témoignent de cette influence. Natalia Sergueïevna Gontcharova (1881-1962), Mikhaïl Fedorovitch Larionov (1881-1964), Vladimir Tatline (1885-1953), Kazimir Severinovitch Malevitch (1878-1935) sont attirés par la vision sociale et subversive du mouvement italien dont ils développent des tendances propres («cubo-futuriste» de Malevitch ; « rayonnisme » de Mikhaïl Larionov et Natalia Gontcharova).

 

En sculpture, le futurisme russe est illustré par Alexander Archipenko (1887-1964) qui a travaillé à Paris entre 1908 et 1920 avant de se rendre à Berlin puis aux États-Unis où il s’est fait naturaliser.

Sa Femme en marchant (1912) comme sa Tête (1913) reflètent sa maîtrise des figures géométriques aux formes évidées.

histoire

« • là où Picasso et Braque s'astreignent à une palette limitée de teintes sourdes, léger fait éclater les tons vifs qu'il dit être «un tonique nécessaire n.

!:année qui suit le voit se consacrer à la théorie des contrastes qui conclura définitivement sa période cubiste.

ne commence peindre qu'en 1911, sous la double influence de Cézanne et du duo Braque-Picasso.

Analyste rationnel, cet artiste un peu plus jeune que les précédents cherche avant tout à «rationaliser n les expérimentations de ses devanciers et à donner au langage cubiste des lois de construction, directement inspirées par les mathématiques.

• Ses compositions apparaissent d'abord comme des architectures colorées : «Céz anne va vers l'architecture, déclarait-il, moi j'en pars.

n Six mois après l'invention du collage, il intègre un fragment de miroir dans la plus célèbre de ses œuvres, le Lavabo (1912).

• Assez éloigné de l'esprit d'ortho- est quant à lui, plus poétique.

Caractérisées par la déconstruction des volumes, ses toiles traduisent ses capacités d'observation des phénomènes de la lumière sur les formes et sa passion des couleurs distribuées, comme dans une mosaïque, en petites ���:�••n touches juxta­ posées (la Ville de Paris, 1910-1912, Musée national d'Art moderne, Paris).

• Bientôt totalement autonome, la couleur se situera d'ailleurs de plus en plus au cœur des recherches du peintre.

« la couleur est le seul dessin.

Il n'y a pas comme dans Léger un dessin et de la couleur dessus n, affirme-t-il (Disque, 1912, coll.

part.).

• Ses recherches et celles de sa femme, Sonia Terk-Delaunay (1885-1979), à l'origine de formes inédites (Hommage à Blériot, 1914), seront appelées, en 1913, «cubisme orphique n, ou «orphisme n, par le poète Guillaume Apollinaire.

AUTRES AIITISTES ·A lbert Gleizes (1881-1953), Jean Metzinger (1883·1956), Roger de la Fresnaye (1885·1925), Henri le Fauconnier (1881-1946), lhote (1885·1962), au damier, 1912, Musée national d'Art moderne, Paris) ...

sont des peintres qui se sont plus servis du cubisme qu'ils ne l'ont enrichi.

• leur manière de peindre a fini par donner naissance à un cubisme qu'on pourrait qualifier d'académique, très éloigné de l'œuvre révolutionnaire de Braque ou de Picasso.

LA DIFFUSION DU CUBISME l'INFLUENCE SUR LES AUTRES AIITS • le cubisme ne se contente pas d'influencer les peintres et les sculpteurs de l'époque mais dépasse bientôt les frontières de l'art plastique pour atteindre celles de la mode, de l'architecture (le Corbusier ou Mallet­ Stevens) et du design (Rietveld et Breuer).

C'est ainsi qu'on a pu évoquer l'émergence d'une culture cubiste dès le début du mouvement.

LA DÉSAGRÉGATION IIAI'IDE • Le scandale du Salon d'automne de 1908 et le précieux soutien du marchand de tableaux Daniel Henry Kahnweiler ainsi que celui de théoriciens sont à l'origine du succès rapide du cubisme : la Première Guerre mondiale lui est fatale.

En dehors de Juan Gris qui reste fidèle au mouvement, le cubisme se désagrège.

Après 1925, certains cubist es se dirigent vers l'abstraction.

d'autres s'orientent vers la figuration, ou encore vers le mouvement dada.

QU'EST-CE QUE LE FUTURISME? FUTURISME ET CUBISME • Si le futurisme se rapproche du cubisme sur le plan de la fragmentation des formes, il est en est très éloigné pour ce qui est du fond.

• Inspirés par Friedrich Nietzsche (1844-1900) et par Gabriele D'Annunzio (1863-1938), attirés aussi bien par le fauvisme que par l'anarchie, les futuristes ne se donnent pas pour but de disséquer la réalité, mais d'exalter la vitesse et l'action, la beauté de la machine, la violence virile, voire celle de la guerre.

• Révolutionnaires en politique comme en peinture, ils sont souvent plus proches de l'esprit des dadaïstes que de celui des cubistes qui, bien qu'artistiquement d'avant-garde, peuvent être perçus comme trop rationnels et platoniques.

UN MOUVEMENT LITTÉRAIRE ITALIEN • le futurisme, qui fut d'abord un mouvement littéraire italien, naît paradoxalement en France, le 20 février 1909, avec la publication du Manifeste technique de la littérature futuriste du poète et théoricien italien Filippo Tommaso Marinetti (1876-1944) dans Le Figaro.

Ce texte fait bientôt des émules auprès des peintres italiens qui rédigent à leur tour le Manifeste des peintres et sculpteurs futuristes (1910), suivi la même année par le Manifeste technique de la peinture futuriste.

• Ce courant, volontiers provocateur et violent, embrasse alors aussi bien la peinture que la sculpture, la poésie, la musique, l'architecture et le théâtre.

Dans tous ces domaines, on retrouve les mêmes leitmotive : quête de la nouveauté, apologie de la vitesse et de la violence et écœurement devant le passé prestigieux de l'Antiquité et de la Renaissance italiennes.

W FUTUIISŒS ITALIENS • Sur un plan formel.

les peintres futuristes s'inspirent de l'avant-garde parisienne : le néo-impressionnisme et le cubisme.

Du premier, ils retiennent la touche divisée et la couleur exacerbée.

Au second, ils empruntent la géométrie et l'éclatement des formes.

• leurs apports essentiels résident dans le rendu dynamique des. »

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