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Les grands compositeurs français (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 14/11/2018

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DU GRÉGORIEN À LA MUSIQUE CONCRETE

Souvent louée pour sa clarté ou sa finesse, la musique française a joué en Europe un rôle prépondérant du Moyen Âge à l'époque classique.

Entrée dans une phase de décadence au milieu du xvm' siècle, à de rares individualités près, elle renaît de ses cendres à partir de 1850. Elle connaît un nouvel âge d'or, entre 1880 à 1920, grâce à la trinité Fauré, Debussy et Ravel, avant de prendre une part active dans le développement de la musique contemporaine.

CHANT GRÉGORIEN ET RENAISSANCE

Une musique uturcique

La musique en Occident, en particulier en France, est solidaire de la liturgie chrétienne. Le chant grégorien constitue le répertoire de base de l'Église latine médiévale.

Monodique (à une voix ou à l'unisson pour les chants collectifs), le chant grégorien ressortit à deux genres : le récitatif ou chant psalmodié et le chant mélodique ou orné.

À partir du ixe siècle, les chants collectifs comportent une mise en scène un peu plus élaborée et se détachent peu à peu des règles propres au contexte liturgique. Ils aboutissent à la naissance de la polyphonie, musique où se font entendre simultanément plusieurs parties ou sons différents.

Dans cette évolution, la France joue un rôle déterminant. Aux xiie et xiiie siècles, l'organum (une improvisation à deux voix), le conduit (chant latin non liturgique) et le motet (composition à voix indépentantes chantant chacune des textes différents) deviennent les grands genres polyphoniques, grâce à une pléiade de compositeurs regroupés au sein de l'école de Notre-Dame (construite à partir de 1163). Ses deux figures de proue sont deux organistes de la cathédrale de Paris : Léonin et Pérotin.

Trouvères et troubadours

Parallèlement à l'évolution du chant grégorien naît une musique profane, qui en procède, où la langue vulgaire remplace le latin. Ce sont surtout des chansons populaires, d'amour, à boire ou à danser, telles que les colportent, à partir du xie siècle, les troubadours (le poète qui « trouve » - troba en langue d'oc -les vers) au sud et à partir du xiie siècle, les trouvères (forme d'oïl de « trouveur »), au nord de la Loire.

La plupart d'entre eux sont des seigneurs, comme Guillaume IX d'Aquitaine. Le plus ancien troubadour dont on a conservé plusieurs œuvres, comme le célèbre « Amour de loin », est le Bordelais Jaufré Rudel. Le plus célèbre des trouvères, qui créent leur propre genre, en écrivant sur le thème de « la fine amor », est Adam de la Halle (1245-1287). Sa pastorale, le Jeu de Robin et de Marion, est un théâtre profane à vaudeville qui est l'ancêtre de l'opéra-comique.

Les xive et xve siècles

Avec le déclin des troubadours puis des trouvères à la fin du xiiie siècle, la musique et la poésie, jusque-là intimement liées, se détachent.

Au xive siècle, à l'Ars antiqua de l'époque de Pérotin s'oppose Mrs nova codifié vers 1325 par l'évêque de Meaux et compositeur Philippe de Vitry (1291-1361). Les nouveautés concernent surtout la notation et la rythmique, qui devient plus complexe.

■ La musique de Guillaume de Machaut (1300-1377), le grand maître de l'Ars nova, qui aura une influence considérable en Europe, ainsi que celle de ses disciples est en majorité profane. Machaut est le premier compositeur dont le nom est inséparable de ses œuvres et le premier à avoir composé une messe complète. Principales œuvres : la Messe Notre-Dame, 323 motets, 242 ballades, 222 rondeaux.

Au xve siècle, l'école franco-flamande inaugure un premier âge d'or de la musique française. Guillaume Dufay (v. 1400-1474) s'impose par la grandeur de son œuvre religieuse (9 messes) et le naturel de sa musique profane (ballades et rondeaux), privilégiant dans les deux cas l’expression sur la forme. Principales œuvres : 83 chansons, virelais et rondeaux, (« Donnez l’assaut à la forteresse », « la Plus Mignonne de mon cœur »), Messe de l'Homme armé.

Gilles Binchois (v. 1400-1460) divertit par ses chansons profanes qui évoquent l’amour courtois, sur des poèmes d'auteurs parfois célèbres, comme Christine de Pisan. Principales œuvres : 54 chansons polyphoniques.

Josquin des Prés (1440-1521), maître du contrepoint (superposition de mélodies chantées simultanément), met science architecturale et mysticisme musical au service de sa foi religieuse, l'imprimerie assurant à ses œuvres une vaste diffusion en Europe. Principales œuvres : messes Ponge Linguo et Hercules Dux Ferrarie, 80 chansons profanes dont « Mille Regrets ».

DU ROMANTISME A LA MUSIQUE CONCRÈTE

Le seul romantique

 

Dans une Europe dominée par les musiciens germaniques, Beethoven, Weber, Schubert, ce n'est qu'en 1830 qu'Hector Berlioz tire la musique française de sa léthargie avec sa Symphonie fantastique, dans laquelle il met en musique un épisode de sa vie : la passion qu'il éprouve pour sa future épouse, l'actrice Harriet Smithson.

 

Unique représentant du romantisme français, il s'attache à promouvoir des formes nouvelles, comme la symphonie, en subordonnant tous les moyens instrumentaux à l’expression poétique (musique à programme). Mais son langage musical, trop hardi, déconcerte ses contemporains et Berlioz peinera à s'imposer au théâtre comme au concert. Incompris en France, c'est à l'étranger qu'il fera école, chez Liszt, Wagner et les Russes du groupe des Cinq (notamment Moussorgski). Principales œuvres : opéras (Benvenuto Cellini, 1834-1837 ; les Troyens, 1856-1858), orchestre (Symphonie fantastique, 1830 ; Harold en Italie, symphonie avec alto principal, 1834; Roméo et Juliette, pour mezzo-soprano, ténor, basse, chœur et orchestre, 1839), œuvres chorales (Requiem, 1837 ; la Damnation de Faust, 1846).

« • Parallèlemen� le genre de l'opérette s'affine avec Charles Lecocq (1832-1918, la Mascotte) et Messager.

A l'opéra, avec Gounod et Bizet.

se développe un art plus discre� mais non moins expressif, où se distingue ensuite Massenet.

• Charles religieux, il crée de nombreuses œuvres sacrées.

Principales œuvres : Stabat Mater (1867), Ave Morio (1872 et 1892), Messe du Sacré-Cœur de Jésus (1877), opéras (Faust 1859; Mireille, 1864; Roméo et Juliette, 1867).

• Georges Bizet (1838-1875).

A la fin d'une carrière marquée par l'insuccès, il compose Carmen (1875), un opéra unique par sa diversité de registres, qui restera son seul grand succès universel.

Jugé indécente, l'œuvre sera victime de la censure.

Autres œuvres : opéra (les Pêcheurs de perles, 1863), musique de scène (l'Arlésienne, 1872), Symphonie en ut majeur (1855).

LE NOUVEL AGE D'OR • À partir de 1880 débute une glorieuse époque pour la musique française.

la Société nationale de musique (créée en 1871) stimule l'essor de la musique de chambre, tandis que la suite descriptive (Massenet), le poème symphonique (Saint-Saëns) et la symphonie (Franck, Dukas, d'Indy) s'imposent à travers de nouvelles associations orchestrales (Pasdeloup, Colonne, lamoureux).

la musique tend vers un idéal panthéiste, postromantique, tempéré chez un lalo, plus affirmé chez un Franck.

la musique de piano revêt des couleurs plus intimistes sous les doigts de Chabrier, de Fauré et confine au dépouillement chez Satie.

· César Franck (1822-1890).

l'influence Franck est le domaine de l'orgue.

Principales œuvres : musique de chambre (Sonate pour violon et piano en la majeur, 1886), orgue (Trois Chorals pour grand orgue, 1890), piano (Prélude, choral et fugue, 1884), orchestre (Symphonie en ré mineur, 1886-1888).

• Édouard Lalo (1823-1892).11 reste l'auteur de deux œuvres brillantes, le Concerto pour violon {1874) et la Symphonie espagnole (1874), grandes pages du répertoire pour violon.

• Camille Saint-Saëns (1835-1921).

Musicien aux talents multiples et à la carrière comblée d'honneurs, il a joué un rôle majeur dans le renouveau de la musique française, par son enseignement et son activité en faveur de la musique nouvelle.

Principales œuvres : opéra (Samson et Dalila, 1877), symphonique (Troisième Symphonie avec orgue, 1888; Danse macabre, 1874), musique de chambre (Carnaval des animaux, 1886).

• Emmanuel Chabrier (1841-1894).

Son œuvre exprime humour et sensibilité et exercera une grande influence, notamment sur le groupe des Six.

Il prouve en outre que l'opérette peut prétendre au rang de grand art.

Principales œuvres : lyriques (l'Étoile, opéra bouffe, 1877; le Roi malgré lui, opéra-comique, 1887), orchestrale (Espoflo, 1883), pianistique (Valses romantiques, 1883).

Jules l'orchestration, il a produit des œuvres lyriques dont la sensibilité a ému tous les publics depuis leur création.

Principales œuvres :Manon (1884), Werther (1892), Thaïs (1894).

• Henri Duparc (1848-1933).

Il compose une œuvre qui se résume à un petit ensemble de mélodies qui, par la perfection de l'écriture vocale, s'avèrent les premiers chefs-d'œuvre du genre de l'art français.

Principales œuvres : 16 mélodies (« l'Invitation au voyage », « le Manoir de Rosemonde », " lamento »," la Vie antérieure »).

• Vincent d'Indy {1851-1931).

Fondateur en 1986 de la Schola cantorum de Paris, il se montre fervent wagnérien mais aussi infatigable défenseur de la musique française, à la fois savante, sensible et dotée d'un dramatisme aigu.

Principales œuvres : orchestre (Wallenstein.

1873- 1881 ; Symphonie cévenole, 1886), opéra (Fervaal, 1888-1895).

• André Messager (1853-1929).

Directeur musical à l'Opéra-Comique, aux Concerts lamoureux puis à l'Opéra de Paris (1907-1914), il s'illustre dans tous les arts de scène.

Principales œuvres : opéras-comiques (Véronique, 1898 ; Monsieur Beaucaire, 1919), musique de scène (Deburau, pièce de Sacha Guitry).

· Ernest Chausson (1855-1899).

Son style dramatique, marqué par Wagner, assure la transition entre romantisme et symbolisme.

Principales œuvres : orchestre (Poème pour violon et orchestre, 1896), musique vocale (Poème de l'amour et de la mer pour voix et orchestre, 1882-1893), musique de chambre (Concert pour piano, violon et quatuor à cordes, 1890-1891).

1900·1920 • Avec Fauré, et surtout Debussy et Ravel, la musique française fait école jusque dans les années 1930 et retrouve une position phare dans la création européenne.

Paris devient le grand centre de la création musicale internationale (Ballets russes de Diaghilev, Stravinski, Manuel de Falla, Albéniz...).

• Gabriel (1845- 1924).

Son nom est lié véritable créateur en France.

Principales œuvres : vocale (la Bonne Chanson, 1892-1894), sacrée (Requiem, 1888- 1899), piano (Barcarolles, 1881-1913; Nodurnes, 1875-1921 ), Sonates pour piano et violon (1875 et 1917), musique de scène (Masques et Bergamasques, 1919).

· Claude Debussy(1862-1918).

-.:---�:::,- Son œuvre marque un égal effort pour se dégager du romantisme et renouer avec la tradition du classicisme français, dont il admire la concision.

Influencée par les traditions exotiques (gammes pentatoniques, par tons entiers ...

), sa recherche constante des sonorités, des atmosphères, des formes, le conduisent à créer un langage tout neuf, qui «libère» la musique de l'emprise wagnérienne.

Principales œuvres: piano (Préludes, 1909-1913 ; Études, 1915), musique de chambre (Quatuor à cordes, 1893), musique pour orchestre (Prélude à l'après-midi d'un faune, 1892-1894 ; la Mer, 1903-1905), opéra (Pelléos et Mélisonde.

1893-1895).

• Paul Dukas (1865-1935).

Il a peu composé, mais des œuvres de choix qui démontrent son génie de l'orchestration.

Principales œuvres : l'Apprenti sorcier, scherzo symphonique (1897), la Péri, poème dansé pour orchestre (1911 ), l'opéra Ariane et Barbe-Bleue.

Erik Satie 1925).

au style dépouillé et parfois burlesque.

Principales œuvres : musique de scène (Parade, 1917), piano (Gymnopédies, 1888; Gnossiennes, 1890-1897).

·Albert Roussel (1869-1937).

Son œuvre, exigeante par sa recherche des formes, des rythmes nouveaux, allie dynamisme contrôlé et sensualité.

Principales œuvres : Symphonies op.

7 (1904-1906), op.

23 (1919-1921), op.

42 (1929-1930), op.

53 (1934), ballet (Bocchus et Ariane, 1931).

· Maurice Ravel (1875-1937).

Son œuvre, où la mélodie aussi féerie et goût de l'exotisme, est mis en valeur par la perfection de l'écriture et le flamboiement de l'orchestration et de l'instrumentation.

Principales œuvres : piano (Pavane pour une infante défunte, 1899), musique de chambre (Quatuor à cordes, 1902-1903; Tzigane, 1924), orchestre (Rhapsodie espagnole, 1907- 1908 ; Daphnis et Chloé, 1912; Boléro, 1928 ; Concerto pour la main gauche, piano et orchestre et Concerto en sol, pour piano et orchestre, 1929-1931 ).

• la génération de l'entre-deux-guerres a cherché sa voie entre Fauré, Debussy et Stravinski, comme les musiciens du groupe des Six (Georges Auric, louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc, Germaine Tailleferre), association amicale influencée par Satie et réunie autour de Jean Cocteau avec lequel elle collabore à une unique œuvre commune : les Mariés de la tour Eiffel {1921 ).

• Jacques Ibert {1890-1962).

li laisse une œuvre abondante, pleine d'élégance et d'humour, souvent liée au spectacle sous toutes ses formes.

Principales œuvres : orchestre (Escales, 1922), ballet (Diane de Poitiers, 1934).

• Darius Milhaud (1892-1974).

Maitre du contrepoint et de la polytonalité, il a produit un grand nombre d'œuvres où s'exprime son style original, mis en valeur par la complexité d'écriture, l'invention mélodique et sa curiosité musicale Oazz, rythmes exotiques).

Principales œuvres : ballets (le Bœuf sur le toit, 1919; la Création du monde, 1923).

• Arthur Honegger (1892-1955).

Ses œuvres, lyriques ou dramatiques, sont marquées par une grande richesse orchestrale.

Principales œuvres :théâtre (le Roi David, psaume dramatique, 1921 ; Jeanne d'Arc ou bûcher, oratorio dramatique, 1935), orchestre (Pacifie 231, 1923).

· Francis Poulenc (1899-1963).

D 'un esprit néoclassique, ses œuvres se répartissent entre des pièces élégantes et vives et des musiques plus intérieures, plus tragiques.

Principales œuvres : orchestre (/wbode, concerto chorégraphique pour piano et 18 instruments à vent, 1919), opéra (Dialogues des carmélites, 1957), mélodies (Tel jour, telle nuit, 1937), musique pour chœur et orchestre (Stabat Mater, 1950).

• Olivier Messiaen (1908-1992).

Il tire son inspiration de la nature, de l'écoute de la musique grecque et indienne et de sa foi chrétienne pour composer une musique aux harmonies complexes qui s'exprime dans une volonté constante de renouveler le langage musical (recherche sur les durées et les couleurs).

Principales œuvres : orgue (Livre d'orgue, 1951 ), piano (Vingt Regards sur l'Enfant Jésus, 1944), musique de chambre (Quatuor pour la fin du temps, 1941), musique chorale (Trois Petites Liturgies de la présence divine, 1944), orchestre (Turangama-Symphonie.

1946-1948), opéra (Saint François d'Assise, 1983).

APRÈS 1945 • l'après-guerre voit s'affirmer deux tendances novatrices mais opposées, l'école sérielle et la musique concrète (qui utilise les sons les plus divers), suivie du courant électroacoustique (sons de synthèse enregistrés sur bandes magnétiques).

•Edgar Varèse (1883-1965).

Américain d'origine française, il se consacre à la musique expérimentale, la « musique d'anticipation », orientant ses recherches vers l'harmonie et le timbre et ouvrant la voie à la musique concrète.

Principales œuvres : orchestre (Amériques, 1921 ; Hyperprism, 1922- 1923 ; Arca no, 1926-1927), Density 21,5 (1947), pour flûte seule, Déserts (1954), pour instruments à ven� percussions et bande magnétique.

· Pierre Schaeffer (1910-1995).

le père de la musique concrète, née en 1944 dans un studio d'essai radiophonique.

Principales œuvres : Symphonie pour un homme seul (1949-1950, en collaboration avec Pierre Henry).

• Henry Dutilleux (né en 1916).

Compositeur peu prolixe, mais dont chacune des œuvres fait l'unanimité auprès du public par son raffinement, sa poésie et la densité de son instrumentation.

Principales œuvres : orchestre (Tout un monde lointain, concerto pour violoncelle et orchestre, 1970), musique de chambre (quatuor à cordes Ainsi la nuit 1977).

•lannis Xenakis (1922-2001).

Architecte de la musique, il compose des œuvres d'une grande rigueur formelle en s'efforçant de fonder la création musicale sur les concepts mathématiques, probabilités et algèbre.

Principales œuvres : Metastasis pour 61 instruments {1954), Terretektorh pour 88 instrumentistes dispersés dons le public (1965-1966), Pu Wijnuej We Fyppour chœur d'enfants {1992).

•Pie"e Boulez (né en 1925).

Compositeur et chef d'orchestre, il crée une œuvre virtuose où domine ' l'influence du sérialisme (langage musical fondé sur la série des douze sons de la gamme) et du Viennois Anton Webern.

Principales œuvres : le Marteau sons maitre pour contralto et six instruments (1953-1955), Pli selon Pli (1958-1962).

• Pierre Henry (né en 1927).

Doté d'une imagination baroque, il est le pionnier de la musique électroacoustique.

Principales œuvres : Symphonie pour un homme seul {1949-1950, avec Pierre Schaeffer), Microphone bien tempéré (1950-1952), Messe pour le temps présent (ballet, 1967), le Livre des morts égyptien (1986-1988).. »

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