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L’esquisse mise à l’honneur

Publié le 28/01/2020

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L’esquisse mise à l’honneur                                                                    

                                                                                        Noureddine Bousfiha

                                      Sociologue et sémiologue des arts et des littératures.

 

      Denis Diderot nous dit quelque part: «Pourquoi une belle esquisse nous plaît-elle plus qu’un beau tableau ? C’est qu’il y a plus de vie, moins de forme.» Ce précepte, il faut parfois le rappeler aux artistes trop lucides. Nous gardons la formule pour la faire servir en exergue à ces quelques lignes sur l'esquisse, appréhendée ici comme une étincelle qui allume une autre lumière.

      Pour l'architecte, le sculpteur ou le peintre; le croquis, le \"bozzetto\"-modelé en cire ou en argile- et l'esquisse dans leurs pures acceptions ne sont pas autre chose que la configuration d'une mesure, rendue sensible par une action rapide et spontanée, engrangée pour fixer la composition, avant de l'exécuter sur une échelle plus grande. L'artiste recrée à partir de cette perception première. Le procédé est, il va de soi, dans le jeu instinctif et l'effet cherché. En eux se produit une surcharge faisant jaillir l'incandescence souhaitée. Qui ne croit pas à cette vertu qui laisse voir sans détour l'effet éclatant sous la forme la plus concise? L'artiste puise dans cette réserve, parvient à adapter à l'idée, le rythme et la couleur qui conviennent. Les mots de création, recréation, reviennent comme autant de rappels de cette pratique qui s'acquitte diligemment de sa tâche. Elle est la première tentation qui porte à la communion celui qui veut laisser après l'oeuvre achevée, une genèse visuelle et émotive. Si fébrile que soit cette étape, si dévorante d'énergie qu'elle se veuille, si ingénieuse en sa beauté inachevée qu'elle soit, elle permet à l’artiste de livrer ses impressions furtives, à peine travaillées, juste ébauchées. L'inachèvement du dessin l'ouvre sur un au-delà du trait, et c'est ainsi que l'oeuvre reçoit sa forme adéquate, exprimée selon le modèle, à moins qu'une intention particulière et bien circonstanciée ne vienne  dicter à l'artiste de faire autrement pour élargir ou accentuer un effet. C'est dans ce va et vient que vit l'art, non comme un moyen de transcender l'idéal, mais comme une expression mimétique totalement libre et libérée.

« que la configuration d'une mesure, rendue sensible par une action rapide et spontanée, engrangée pour fixer la composition, avant de l'exécuter sur une échelle plus grande.

L'artiste recrée à partir de cette perception première.

Le procédé est, il va de soi, dans le jeu instinctif et l'effet cherché.

En eux se produit une surcharge faisant jaillir l'incandescence souhaitée.

Qui ne croit pas à cette vertu qui laisse voir sans détour l'effet éclatant sous la forme la plus concise? L'artiste puise dans cette réserve, parvient à adapter à l'idée, le rythme et la couleur qui conviennent.

Les mots de création, recréation, reviennent comme autant de rappels de cette pratique qui s'acquitte diligemment de sa tâche.

Elle est la première tentation qui porte à la communion celui qui veut laisser après l'oeuvre achevée, une genèse visuelle et. »

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