LIOTARD jean Étienne : Dame turque et son esclave

« LIOTARD jean Étienne Dame turque et son esclave Né à Genève, 1702 Mort à Genève, 1789 Après des études à Paris, à l'Académie, Liotard voyage en Italie et s'attache à la personne d'un lord aventureux qui l'entraîne au Moyen­ Orient.

Il séjourne cinq ans sur les bords du Bosphore, s'habillant à l'orientale, et manque d'épouser une jeune Franque, Mimica, loin­ taine descendante des Croisés.

C'est une dame du même milieu qu'il a dessi­ née au pastel, le long chibouk à la main, juchée sur d'étranges cothurnes et donnant à son esclave un ordre, sans doute celui de lui passer le pot à tabac.

Tout premier orientaliste de la peinture européenne, Liotard a su éviter l'écueil d'un pittoresque de bazar.

Plaçant, selon son habitude, ses modèles devant un fond neutre assez froid, il les décrit avec une preCisiOn quasi documentaire, se refusant même à harmoniser les tons mal accordés du costume luxueux mais bariolé de la dame, comme à corriger les défauts de ses ajuste­ ments, l'inégalité du bouffant du pantalon, par exemple.

Son intransigeant respect de la réalité gêna quelque peu l'artiste dans sa carrière ; on lui préféra des pastellistes plus flatteurs, Rosalba Carriera ou Roslin.

Vers 1740 Pastel sur parchemin, 70,5 x S6 cm Winterthour, Fondation Reinhart. »