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L'oeuvre de Maïakovski

Publié le 08/03/2012

Extrait du document

 

POÉSIE

 

LA ! (1913)

MOI ! (1961)

OBLAKO V CHTANAKH (1915)

LE NUAGE EN PANTALON (1947)

LA NUE EMPANTALONNÉE (1949)

FLEITA-POZVONOTCHNIK (1916)

FLUTE-VERTÈBRE (1952)

PROSTOIE KAK MYTCHANIE (1916) Simple comme un mugissement

VOINA I MIR (1917) La Guerre et la Paix

TCHIELOVIEK. VESTCH (1918) L'Homme. L'objet

GHEROI I JERTVY REVOLUTII (1918) Les Héros et victimes de la révolution

SOVIETSKAIA AZBOUKA (1919) L'Alphabet soviétique

TOUDA I OBRATNO (1920) Aller et retour

STO PLATDESIAT MILIONOV (1921)

150 000 000 (1952)

SOLTZE (1923) Le Soleil

DLIA GOLOSSA (1923) Pour la voix

LIRIKA (1923) Lyrique

MAïAKOVSKY OULYBAERSIA... (1923) Maïakovski sourit, Maïakovski rit, MAïakovsky se moque

STIKHI O REVOLUTII (1923) Les Poésies de la révolution

RASKAZ KAK FADEI OUZNAL ZAKON (1924) Comment Thédée a connu la loi qui défend les travailleurs

VLADIMIR ILITCH LENINE (1924) Vladimir Ilitch Lénine

RASKAZ O KLIME (1924) De Klime qui acheta l'emprunt...

ASSEIEV I MAïAKOVSKY (1924) Asseiev et Maïakovski

PIESNI KRESTIANAM (1925) Les Chansons pour les paysans

TOLKO NOVOIE (1925) Seulement le nouveau

PARIJE (1925)

PARIS ET POÈMES DIVERS (1958)

LETAIOUSCHTI PROLETARIAT (1925) Le Prolétariat volant

AMERIKANTZAM DLIA PAMIATI (1925) Aux Américains pour mémoire

MY I PRADIEDY (1927) Nous et nos aïeux KHOROSO ! (1927), CA VA !

N.O.C. NOVYIE STIKHI (1928) Les Nouveaux vers

CHKOLNYI MAïAKOVSKY (1929) Le Maïakovski des écoles

BEZ DOKLADA NIE VKHODIT (1930) Ne pas entrer sans avis préalable

 

ESSAIS

 

POSCENINA OBSCESTVENNOMU UKUSU (1913) Gifle aux goûts du public

TRINADZAT LIT RABOTY (1922) Treize ans de travail

SLOVO O KOMSOMOLIE (1929) Un mot sur le Komsomol

 

THÉATRE

 

TRAGUEDIA (1914)

TRAGÉDIE (1952)

MISTERIIA BOUF (1918)

MYSTÈRE BOUFFE (1957)

KLOP (1929)

LA PUNAISE (1957 et 1959)

BANIA (1930)

LES BAINS (1952 et 1957)

 

« • Tous voient l'avènement du marxisme comme le tremplin et la • caisse de résonance • de leurs choix esthétiques.

En revanche, le cerde littéraire dans lequel gravitent les sœurs Elsa et lili poursuit ses débats intellectuels et sa vie de bohème de luxe sans se laisser perturber par le séisme de l'histoire .

• • Pendant qu'on fait cuire en raclant des rimes un bouilli d'amours et de rossignols, écrit Maïakovski, la rue se contorsionne , privée de langue, elle ne peut ni crier ni parler .

» le poète moderne est donc celui qui saura donner une langue aux opprimés, se faire la voix d'un peuple baillonné qui se libère violemment du joug de l'oppresseur.

En 1918-1919, il anime avec ses amis la rewe du Commissariat du peuple à l'Éducation.

• Pour Maïakovski l'Initiateur, l'art vivant doit se mettre au service des nouvelles forces historiques qui seront elles-mêmes le levier de son épanouissement lors d'une tournée pendant laquelle il parcourt sans relache le pays en lisant ses œuvres à voix haute , il revendique la liberté formelle totale de l'art et l'union entre émancipation politique et culturelle.

!:ENCAGEMENT OSOLU PENDANT LA GUUIE CMLE • les années les plus meurtrières de la guerre civile portent l'énergie et la ferveur révolutionnaires à leur paroxysme chez cet être en tension permanente, doté d'une force physique inépuisable .

• Presque chaque jour, Maïakovski dessine des .ttlcWs reproduites à la main, en rédige les légendes, commentaires tranchants de l'actualité politique , souvent des formules­chocs ou des slogans combatifs.

camarades, le militant infatigable les expose dans les magasins vides , pour remplacer les journaux manquants.

On les appelle les cr rdtriftS /tost•• -Rosta désignant l'agence télégraphique russe .

Sa passion pour l'activité concrète trouve un terrain où s'exercer à plein régime .

Avec une égale ardeur, il réalisera plus tard des réclames pour des magasins d'Étal • Si la fièvre et l'élan insurrectionnels le happen~ un tel tempérament ne peut s'accommoder de la pesanteur bureaucratique dont il pressent la menace dés le début des années 1920.

• Je joue des coudes à travers la bureaucratie, les haines , les paperasses et la stupidité •.

maugrée le poète .

• les paradoxes se font jour.

le poète compose un hommage enflammé de 3 000 vers aux dirigeants soviétiques dont lénine- qui demeure cependant réticent à la modernité de son œuvre.

Officiellemen~ il est apprécié comme une figure majeure de la littérature ; officieusemen~ l'anticonformiste de son a~ impropre à toute tutelle , est l'objet de critiques grandissantes.

• Mais, à la différence de tant d'autres artistes mis au ban et persécutés , Maïakovski ne subit qu'un simple désaveu et quelques tracasseries administratives.

I.E THtATH,.

EXPRESSION PIMUGitf DU MIUTANT FUTURISTE • Maïakovski est un adversaire acharné du théatre réaliste et psychologique, qui repose sur l'illusion et la mystification, et tend à la bourgeoisie individualiste un miroir à sa convenance.

• le metteur en scène déjà célèbre VsrvoltHI Mryrioltl (1874-1940 ), grand expérimen­tateur d'un • théatre total », acquis au bolchevisme et en quête d'une dramaturgie autonome , trouve en Maïakovski son collaborateur idéal.

Jeux d'espace, musique et chan~ expression corporelle , danse , pantomime et effets de lumière sont les ressorts essentiels de ce théatre antibourgeois qui, inventant des dispositifs scéniques, noue des liens directs entre le public et le plateau.

Maïakovski écri~ dessine les décors et les costumes, et réalise les affiches .

• le poète-dramaturge monte ses trois pièces les plus importantes, dans la précipitation, avec Meyerhold .

Mysttn· ...,.

est repré­senté dans sa première version pour les fêtes d'octobre 1918 à Petrograd.

la pièce est réécrite par le dramaturge qui y intégre les trouvailles scéniques biomécaniques » -composante majeure du spectacle - de son collègue Meyerhold.

Créée pour le 1" mai 1921, cette deuxième version constitue un véritable manifeste du théatre engagé, qui tient à la fois du music-hall et de l'agit-prop .

• L• l'utllu (1920) et les Bains (1929) illustrent le talent de satiriste du poète lyrique.

les deux piéces, rewes de massacre de l'esprit bureaucratique et petit­ bourgeois , sont trés mal accueillies par la critique officielle qui se reconnaît dans ces portraits-charge implicites .

l'Association des écrivains prolétariens, dont Maïakovski fait partie, entreprend de • rééduquer • le déviant par un dénigrement systématique .

·La Gronde Lessive , qui évoque le constructivisme naissan~ est jouée l'année du suicide de Maïakovski, en 1930.

Elle suscitera la même hostilité , symbole du fossé entre un créateur et un système qui a renié son alliance d'antan avec les avant-gardes artistiques.

À LA 1tn DU fRONT GAUCHE DE 1.' UT • À partir de 1923 , M•ï•kovsld s'engage dans un combat qui occupe un rôle crucial dans l'évolution du paysage littéraire de la jeune Union soviétique -où se succèdent pendant une décennie querelles esthétiques et joutes poétiques .

Pour lutter contre le conservatisme renaissan~ il dirige et anime le mouvement du Front gauche de l'art (LEF) rassemblé autour des revues LEF (1923-1925) et Nouveau LEF (1926-1929).

• Défenseur de la tendance moderniste et utilitariste de l'a~ le LEF se veut la plate-forme et le laboratoire du marxisme pur et dur, avec des membres éminents comme l'écrivain Boris Pasternak.

les cinéastes Tziga Vertov et Sergueï Eisenstein et du metteur en scène Meyerhold.

Proches des futuristes à leurs débuts, les formalistes sont les seuls à énoncer dans leurs travaux de théorie littéraire que l'art est indépendant de tout engagement politique et que l 'œuvre n 'est pas réductible à son contenu idéologique et à son environnement socio-historique.

• l'objectif du LEF est la mort de l'art conçu comme agrément décoratif de la vie pour laisser la place à une production d'objets fonctionnels , ancrés dans le concre~ socialement efficaces et destinés tt promouvoir • l'homme nouveau ».

Au style s'Imposent la briéveté et la concision lapidaire .

Maïakovski assène : • Un des mots d'ordre , une des grandes conquêtes du LEF est la désesthétisation des arts appliqués ...

Nous sommes un syndicat de chosistes .

» • Chroniqueur de l'actualité, Maïakovski livre alors une poésie journalistique aux quotidiens politiques.

• Ce pragmatisme est-ilia marque de la capitulation du poète ou l'image de sa fidélité à son idéal artistique ? la question est toujours débattue et toute réponse tranchée demeure délicate.

Maïakovski ne devient toutefois jamais un fonctionnaire mis au pas et intégré dans les milieux officiels : ses • commandes sociales • et ses piéces de circonstance ne sont jamais en contradiction avec son credo futuriste et expriment obstinément son souci de faire œuvre poétique, jusqu'au bout 1: AMIASSADEUI DU LYRISME ltvOLUnONNAJIE À l.'haANGU • Maïakovski se rend fréquemment à l'étranger , dès 1921, à la faveur de la Nouvelle Politique Economique (NEP) décrétée par lénine .

• Ses voyages au Mexique , aux États-Unis, en Espagne, à Paris et Berlin sont autant d'occasions de se faire l'ambassadeur officieux du lyrisme révolutionnaire .

l'auditoire es~ comme d'habitude , fasciné par le conférencier envoOtant et par le récitant possédé par son verbe .

• le propagandiste reprend aussi avec succès ses tournées en Union soviétique , en catéchumène exalté .

LA PASSION CLANDESTINE ET LA FILLE NATURELLE COUP DE FOUDRE À NEW YOIK • En 1925, la liaison trouble et ombrageuse de Maïakovski avec lili Brik.

qui multiplie de son cOté les aventures, prend fin.

la passion du poète s 'était refroidie depuis un certain temps .

lili et son mari Ossip voyagent beaucoup et lili tient toujours salon littéraire à Moscou.

•lili épousera un agent du KGB en 1943 et consacre sa vie, jusqu'à son propre suicide en 1978 , à réhabiliter l'Image du poète , au risque de se l'approprier abusivemen~ en muse exclusive et dominatrice .

• Peu après sa rupture avec lili, le poète rencontre à New York une belle émigrée russe , qui est modèle et se fait appeler Elly Jones -née Elisavetta Ziber!.

C'est le coup de foudre .

PATIIICIA • De cet amour fou et éphémère -trois mois -naîtra une fille, Patricia.

Mais M•'Mkovsld quitte New York.

où il est harcelé par les télégrammes de sa muse délaissée , lili.

• Ce n'est que lors de la chute de l'URSS que la fille unique et naturelle de Maïakovski , universitaire reconnue aux États -Unis , sortira de l'ombre où elle a grandi -la version biographique orthodoxe conteste toute paternité de Vladimir , ignorant la rivale de lili Brik.

C'est grace à Mikha ·11 Gorbatchev que la « batarde » d'Amérique, qui n'a revu son père qu'une seule fois, en coup de ven~ à Nice, à l'age de 3 ans, sera • réhabilitée • et trouvera sa place au sein du musée Maïakovski de Moscou .

LE POÈTE AUX RËVES BRISES lA VICTOIIE DU CONFORMISME SUl W AYANT·GODES • À la fin des années 1920, le constat auquel se livre Maïakovski est amer : sa dévotion , son engagement esthétique et politique n'ont servi à rien.

le modernisme est écrasé par les partisans d'une esthétique conformiste, édifiante et pontifiante, qui gagnent les faveurs du stalinisme et des masses , à mesure que les avant­ gardes tombent en disgrace .

·C'est le rêve utopique de toute une vie qui s'écroule sous la chape de plomb de l'appareil d'État Comment conserver encore l'espoir d'une métamorphose féerique de l'existence par l'art et le communisme ? l'histoire donne plus que jamais raison à ses vers : «Quels Goliaths m'ont conçu si grand et tellement inutile ? » • !:INCIDENT EST CLOS » • En 1930, Maïakovski, dont l 'élan vital est toujours allé de pair avec la pulsion de mo~ sombre dans la dépression .

Abusé par la Révolution, laminé par une vie sentimentale remplie d 'illusions perdues -qui lui inflige encore un cruel échec avec une jeune actrice, Veronika -, il est à présent sans amis .

En outre, ses extinctions de voix chroniques l'empêchent de déclamer ses vers, ultime compensation.

• le 14 avril 1930 , « l'archange au pas de fonte » se tire une balle en plein cœur, à Moscou.

Ses dernier mots auraient été « Soyez heureux ! ».

Il aurait pu composer sa propre épitaphe : « la barque de l'amour s'est brisée contre la vie courante .

Comme on di~ l'Incident est clos .

..

• • Cette fin violente et tragique qui lui ressemble tant transmue le poète , « avec toute son ame, avec ses lévres , sa carcasse », en mythe .

UN PObE, DEUX VISAGES • Maïakovski, lyrique et moderniste, croisé de la révolution esthétique et de la révolution politique, a donné lieu à des querelles d'Interprétation chez ses contemporains.

• les uns, partisans d'un art pur dépourvu de toute finalité figurative ou idéologique, saluent en lui l'expérimentateur tourmenté qui a approfondi et amplifié les possibilités de la langue , dans sa syntaxe comme sa phonologie.

Il étire la phrasr, la casse, la distord pour exploiter et faire exploser • le matériau •.

en résonance avec les temps qui changent Les sons, le rythme de ces grands ensemble; versifiés, parsemés d'éclats, de fragments, où la narration se transcende en symbole, repoussent les frontières de l'expression poétique .

Ses admirateurs déplorent les excès de sa dévotion révolutionnaire, qui lui inspire par exemple ses poèmes­ réclames pour des magasins d'État ·ArmveJSe,l'~...,..

célèbre en Maïakovski l'Idéal de l'écrivain milita~ et est souvent réfractaire à ses innovations visionnaires, audacieuses et provocatrices .

Mais ce double aspect apparent se fond dans l'unité organique d'une langue polyphonique toujours animée par • la force du verbe •.. »

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