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L'oeuvre de Manet

Publié le 26/02/2010

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manet

Environ cinq cents tableaux. Chronologie très précise. Nous citons les oeuvres les plus importantes pour l'évolution du style.      1859 LE BUVEUR D'ABSINTHE (Musée de Copenhague).  1861 LA MUSIQUE AUX TUILERIES (Tate Gallery, Londres).  1861 MONSIEUR ET MADAME AUGUSTE MANET (Collection Rouart, Paris).  1862 LOLA DE VALENCE (Musée de l'Impressionnisme, Paris).  1863 LE DÉJEUNER SUR L'HERBE (Musée de l'Impressionnisme, Paris).  1863 OLYMPIA (Musée de l'Impressionisme, Paris).  1864 PIVOINES BLANCHES (Musée de l'Impressionnisme, Paris).  1864 COMBAT DU "KEARSAGE" ET DE L' "ALABAMA" (Collection Johnson, Philadelphie).  1866 LE FIFRE (Musée de l'Impressionnisme, Paris).  1866 LA FEMME AU PERROQUET (Metropolitan Museum, New York).  1867 L'EXÉCUTION DE L'EMPEREUR MAXIMILIEN (Musée de Marnnheim). 1868 ÉMILE ZOLA (Musée de l'Impressionnisme, Paris).  1868 LE DEJEUNER A L'ATELIER (Neue Staatsgalerie, Munich).  1869 LE BALCON (Musée de l'lmpressionnisme, Paris).  1871 LE PORT DE BORDEAUX (Collection Bührle, Zürich).  1872 BERTHE MORISOT A L'ÉVENTAIL, (Musée de l'lmpressionnisme, Paris).  1872 LE BON BOCK (Collection Tyson, Philadelphie).  1873 LE CHEMIN DE FER (Metropolitan Museum, New York).  1873 LA PARTIE DE CROQUET (Institut Städel, Francfort).  1874 CLAUDE MONET DANS SON ATELIER Neue Staatsgalerie, Munich).  1874 PORTRAIT DE NINA DE CALLIAS, dit "LA FEMME AUX ÉVENTAILS" (Musée de l'Impressionnisme, Paris).  1874 ARGENTEUIL (Musée de Tournai).  1875 LE LINGE (Ancienne Collection Cassirer, Berlin).  1875 L'ARTISTE (Collection Arnhold, Berlin).  1876 STÉPHANE MALLARMÉ (Musée de l'Impressionnisme, Paris).  1877 LE CHANTEUR FAURE DANS LE ROLE D'HAMLET (Musées de Hambourg et d'Essen).  1877 NANA (Musée de Hambourg).  1878 MADAME MANET SUR UN CANAPÉ, pastel (Musée de l'Impressionnisme, Paris).  1879 DANS LA SERRE (Musée de Berlin).  1880 CHEZ LE PÈRE LATHUILLE (Musée de Tournai).  1880 ANTONIN PROUST (Musée de Toledo, U.S.A.).  1882 LE BAR AUX FOLIES BERGERE (Tate Gallery, Londres).  1882 LA MAISON DE RUEIL (Musée de Berlin).

manet

« d'exotisme dans son art, le plus parisien qui soit, au meilleur sens du mot, mais peut-être en garda-t-il longtemps lanostalgie de la mer. A son retour, dans l'été de 1849, sa vocation se précise et triomphe de la résistance familiale.

Il entre dans l'atelierdu célèbre Couture, portraitiste parfois charmant et peintre d'histoire insipide, qu'il ne devait quitter qu'en 1856,malgré des heurts incessants.

"Vous ne serez jamais que le Daumier de votre temps", tel fut à son départ l'arrêtrendu par le maître.

Manet lui doit beaucoup plus qu'il ne semble, en bien et en mauvais, la possession d'abord d'unmétier solide, complété par des études au Louvre, des voyages en Allemagne et en Italie, où il copie Titien,Velasquez, Filippo Lippi. Ses premiers essais : L'enfant aux cerises, le Buveur d'absinthe (1859) témoignent d'une influence dont il se délivremalaisément par des outrances crispées.

La Musique aux Tuileries (1861), scène exquise de plein-air et document devie contemporaine, respire une détente et beaucoup de fraîcheur.

Manet assimile la leçon des musées et conquiertsa maîtrise, déjà pleinement réalisée dans le Portrait de ses parents (1861).

Le Guitarrero lui vaut une médaille auSalon de la même année et, en raison du sujet, les éloges enthousiastes de Théophile Gautier.

C'est le début d'unecrise d'hispanisme qui, à travers les accessoires de pacotille, le rapproche techniquement de Velasquez.

Il donneune série nombreuse de Gueux, de Musiciens, de Toréadors de Chanteurs et de Danseurs espagnols, dont lesmodèles lui sont offerts par les troupes ambulantes de passage à Paris, et que couronne la charmante Lola deValence (1862), "bijou rose et noir" salué par Baudelaire. L'année suivante, le Déjeuner sur l'herbe suscite un émoi général au Salon des Refusés.

On ne voulut voir quel'illustration indécente dans cette composition classiquement reprise de Giorgione et de Raphaël, où la clarté d'un nuféminin rayonne dans la pénombre de la forêt. Le scandale est à son comble au Salon de 1865 quand paraît L'Olympia.

Le public, obsédé par le sujet, s'offusque duchat noir dont la présence est strictement picturale, la critique dénonce la présence d'ombre et de modelé, lajuxtaposition des tons clairs, toute la hardiesse et la nécessité d'un style neuf.

Ce tableau nous semble aujourd'huile chef-d'oeuvre de Manet et l'une des merveilles de la peinture, mais comment exprimer le saisissement qu'ilprovoque, l'imprévu de la pose, la fermeté nerveuse du contour, la noblesse et l'éclat de la couleur ? "Il n'y a qu'une chose vraie, dit Manet, faire du premier coup ce qu'on voit".

Sa main est aussi brusque que sa visionet la restitue avec une justesse infaillible, comme fatale, grâce à la franchise absolue de la touche, aux accentsdécisifs de la ligne.

Tous les moyens sont simplifiés à l'extrême, les valeurs plastiques et les valeurs d'expressionréduites à la seule évidence picturale.

Cristallisée dans sa blancheur, abstraite et cependant vivante, de cette vied'idole et non de chair que le style confère aux plus hautes créatures de l'art, L'Olympia reste, selon le mot de PaulColin, "l'oeuvre la plus personnelle, la plus savoureuse et la plus irréaliste de son temps", et le bouquet multicoloreque tend l'esclave noire porte déjà toutes les promesses du fauvisme. Au lendemain du Salon, Manet, exaspéré par la malveillance et l'incompréhension, part quelques jours pour Madrid,et le contact de l'Espagne le délivre de son hispanisme.

Il donne à son retour des Courses de taureaux, quelquesportraits à la manière de Velasquez, (L'acteur tragique), une série de natures mortes (Le Lapin), et cetteextraordinaire prouesse technique, le Fifre (1866), dont l'âpre silhouette se détache avec vigueur sur l'abstractiond'un fond monochrome ; sur ce gris irréel, mystérieux, subtilement modulé, résonnent les tons vifs du costumemilitaire, juxtaposés en larges à-plats, sans transition, "comme les cartes à jouer", dit Daumier.

C'est déjà l'annoncede Gauguin : il n'y a plus de demi-teintes ni de modelé, toute l'ombre se ramasse sur la vibration du contour, quicerne la forme sans l'arrondir et l'anime sans la dissoudre.

Il y a, dans ce chef-d'oeuvre d'une espèce unique, unepromptitude et une fermeté d'exécution qui ne se peuvent surpasser. Le sujet, hantise de l'académisme, compte si peu pour Manet qu'il démarque systématiquement les maîtres de sonchoix, Espagnols et Vénitiens ; il n'a que mépris pour la peinture d'histoire et ne pardonne pas à Delacroix d'y avoirsacrifié.

Cependant, les faits d'actualité l'inspirent à deux reprises, en 1864 avec le Combat du "Kearsarge" et del'"Alabama", en 1867 avec l'Exécution de Maximilien, mais c'est pour vider l'action de son contenu, réduire le drame àla géométrie plastique, aux oppositions de lumières et d'ombres. Le magnifique Portrait de Zola (1868), qui fut l'un de ses premiers et de ses plus brillants défenseurs, révèlel'influence naissante des estampes japonaises, qui le confirmèrent dans sa technique et dans sa vision.

Le Balcon(1869) dont le prétexte vient encore de Goya, concentre une dernière fois les richesses picturales de la périodeespagnole, avant la phase impressionniste prochaine.

Il y a quelques accords d'une extrême audace, le choc desverts métalliques sur des gris célestes qui sont la marque royale de Manet, "qui font tressaillir d'aise, dit AndréLhote, tous les peintres-peintres", mais la masse centrale reste confuse dans la pénombre. Au règne de Victorine Meurend, gamine de faubourg étrange et d'une acide beauté, qui avait posé pour laChanteuse des rues et le Déjeuner sur l'herbe et s'était faite tour à tour Olympia ou le Fifre, succèdent les grâcesmondaines de deux femmes peintres, qui interviennent au même moment dans la vie de Manet et furent à la fois sesélèves et ses amies dévouées : Eva Gonzalès, plus timide, Berthe Morisot, plus impérieuse et mieux douée, quiconvertira le maître à l'impressionnisme. Après la guerre de 1870, où il sert comme officier de la garde nationale sous les ordres du colonel Meissonier, Manetrejoint sa famille réfugiée dans les Pyrénées et rentre par petites étapes le long de la côte, en peignant des marines. »

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