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Louise Bourgeois telle qu'en elle-même

Publié le 06/12/2018

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Cette confidence-aveu a été suivie d'autres propos, abondamment repris, au point d'apparaître comme conditionnant étroitement une œuvre qu'ils placent définitivement sous le signe de l'explicite dans le discours, au-delà de la littéralité des formes : en témoigne le phallus qu'elle nomme Fillette (1968) par un retournement de signification comparable à celui opéré lorsqu'elle récuse l'association habituelle hystérie-féminité en choisissant pour son Arch of Hysteria (1974) un modèle masculin.

 

Désormais, les mots de Louise Bourgeois accompagnent son œuvre. Et redoublent le lien très intime existant déjà entre l’artiste et ses créations : « Pour moi, la sculpture est le corps. Mon corps est ma sculpture. » Louise Bourgeois s'emploie à définir son but : « Ce n'est pas une image que je recherche. Ce n'est pas une idée. Je veux créer une émotion, celle du désir, du don et de la destruction. » Elle tient à expliquer ses choix : « Dans la vie réelle, je m'identifie à la victime, c'est pour ça que je me suis tournée vers l'art. Dans mon art, je suis l'assassin. » Elle se pose en juge : « L'exorcisme est quelque chose de sain. Cautériser, brûler en vue de soigner. C'est comme l'élagage des arbres.

Dans le secret relatif d'un exil volontaire, Louise Bourgeois a construit son œuvre outre-Atlantique.

 

Sa révélation tardive, avec plusieurs expositions dont une rétrospective au Musée d'art moderne de la Ville de Paris, fait de cette représentante d'un art contemporain, aussitôt intronisée figure majeure de la sculpture au XXe siècle, la découverte de l'année.

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