MALEVITCH : L'Homme qui court

« MALEVITCH Kazimir Serevinovitch Malevichou L'Homme qui court Né à Kiev, 1878 Mort à Leningrad, 1935 Du primitivisme au cubisme, puis du supré­ matisme à la pure abstraction, Malevitch a connu un étonnant itinéraire intellectuel et artistique : celui-ci, en effet, devait le conduire de l'adhésion enthousiaste à la révolution léni­ niste jusqu'à l'incarcération sous la dictature stalinienne.

Mais au début des années trente, sans doute effrayé par l'évolution totalitaire du régime communiste et bouleversé par le mar­ tyre du peuple russe, Malevitch renoue avec un art enraciné dans les traditions populaires de son pays et manifeste un recours éperdu à la foi religieuse de ses ancêtres .

De cette période tragique, L'Homme qui court est peut-être l'expression la plus émouvante.

Sa signification symbolique, quelque peu énigma-tique, est toutefois éclairée par la présence em­ blématique de la croix, par l'épée rougie du sang des victimes et par les deux maisons, la blanche et la rouge, figurant, a-t-on dit, une pri­ son tsariste et une geôle communiste.

Les tech­ niques primitivistes et suprématistes retrouvent ici une seconde jeunesse et confèrent à l'œuvre une sorte de vitalité plastique qui semble l'arra­ cher à la tentation du désespoir.

1933- 1934 Huile sur toile, 79 x 65 cm Paris, Musée national d'Art moderne, Centre Georges-Pompidou. »