ORIGINES DE L'ART CHRÉTIEN

« Saint-Marc.

Monumenls de la Sicile.

Syrie centrale.

Le roman italien.

-- ti etc ...

Dans ces monuments où se manifeste l'alliance des traditions romaines avec un art purement byzantin, l'ornementation change sensiblement de caractère.

A Ravenne comme à Byzance, on fait appel presque constam­ ment à la peinture exécutée en mosalques qui y a réalisé des ensembles très remarquables, notamment au baptistère des Orthodoxes.

L'église Saint-Marc de Venise, qui rappelle, semble-t-il, les dispositions de l'ancienne église des SS.

Apôtres, est due à la restauration en style byzantin (fln du x•) d'une église en briques commencée seulement au 1x•.

Comme tous les édifices de cet esprit, elle présente un plan centré.

On voit que c'est surtout à l'influence exercée par Byzance que nous devons d'avoir bénéficié, dès cette époque, de l'afflux apporté par l'art oriental.

Ses églises au plan en croix grecque (à branches égales) ont servi de base par la suite à l'étude d'une foule de monuments religieux (et jusqu'au Saint Pierre de Bramante ..

).

Nous avons parlé de la place faite auxmosaiques: elles auront pour effet de parer d'un décor d'une grande richesse des struc· tures extrêmement simples, où la mouluration ne joue plus un rôle si grand Il convient de mentionner spécialement les productions de cet art byzantin en Sicile au cours de la seconde inoitié du xn• siècle.

Il y eut là le point de rencontre de trois zones d'influences, celle de Byzance, celle des Arabes qui avaient occupé l'Ile et celle créée par les souverains normands.

Des monuments du plus haut intérêt ont laissé là le souvenir d'un art très particulier : les plus remarquables sont la Chapelle Palatine de Palerme (1132) et l'admirable cathédrale de Monreale (1174-89).

Bien plus à l'est et fort loin de Rome, les édifices de la Syrie centrale, qui datent du v• et du v1• siècles, ont fait l'objet d'une étude spéciale de Melchior de Vogué.

On peut citer particulièrement les églises très basilicales de Behio (début du v•), de Bakousa, Roueiha, Kalb-Louzeh, Tourmanin.

Que ces édifices aient pu ou non influencer directement nos premiers cons­ tructeurs romans, il n'en est pas moins curieux qu'ils présentent, aussi bien dans les grandes lignes de leur structure que dans l'esprit de leur modeste décoration, une analogie très réelle avec ce que seront les productions de notre art roman à ses débuts.

Nous avons dit un mot du roman italien.

Si c'est dans l'Italie du nord que l'on rencontre ses plus remarquables productions, il en existe dans toute la péninsule et notamment, au sud, l'intéressante cathédrale de Bari ( 1027).

Mais il convient de signaler en premier lieu à l'attention Saint­ Ambroise de Milan (fin du x1•), Saint-Zenon de Verone (1139), Saint-Michel de Pavie (fin du x1•), enfin et surtout la cathédrale de Pise (même époque).

Ces édifices témoignent tous, plus ou moins, d'une étude très sensible des restes et des monuments anciens appliquée à des constructions dont la structure menait par la force des choses à des réalisations toutes nouvelles.

Il n'existe guère de forme d'art où plus de délicatesse dans le détail, plus d'intelligente interprétation de l'ornementation antique viennent mettre en valeur la simplicité des grandes lignes et l'effet magistral de l'ensemble.

On verra dans le résumé concernant le style roman français comment l'at:t romain et celui du proche orient ont exercé simultanément leur influence sur l'évolution de l'architecture religieuse de notre pays.. »