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Raoul DUFY: MARCHÉ A MARSEILLE

Publié le 17/01/2022

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Cette scène de marché, brossée en 1905, précède les premières oeuvres fauves de Dufy. D'une composition classique et d'une palette discrète, elle révèle les hésitations du peintre face aux audaces d'un Matisse ou d'un Derain. Alors que les fauves font scandale lors de leur première exposition au Salon d'Automne de 1905, Dufy se trouve à une période charnière de son oeuvre. Après avoir subi l'influence des impressionnistes, il hésite entre un style réaliste et le fauvisme. Certaines cev,Les de 1905 annoncent son ralliement à Ce courant révolutionnaire. D'autres, comme le Marché à Marseille, révèlent des recherches picturales très éloignées des expérimentations fauves, mais proches des préoccupations d'un Sisley ou d'un Pissarro.
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« mains de Dufy, le travail du pinceau est capricieux, apparemment improvisé et d'une élégance comparable à celle deFragonard, mais en vérité c'est l'expression d'une volonté artistique rigoureusement consciente. Sa conception de la perspective et du coloris est également indépendante.

Il quitte le point de vue unique de laperspective classique et choisit dans son tableau plusieurs points de vue différents, ne traitant les proportions degrandeur que selon l'exigence de sa composition.

Il y a cent ans, Delacroix écrivait dans son journal que les ombresn'existent pas par elles-mêmes, qu'il n'y a que des reflets de lumière.

Pour Dufy, le tableau est une surfacelumineuse où l'ombre est remplacée par du blanc, ou par les reflets des zones colorées environnantes.

Selon une deses théories, l'oeil étant plus réceptif à l'impression de la couleur qu'à toute autre, il la répand sur la toile en largeszones, souvent verticales, sans égard à la couleur locale ou aux proportions des objets ; se refusant à donnerl'illusion de la lumière du soleil, il l'identifie à la couleur et la fait entrer comme part active dans sa composition.

Dansses dernières années, renonçant aux violents contrastes de couleurs complémentaires, il déclarait : "Je redevienstonal", et il expliquait comment il composait son tableau dans un seul ton, rouge, bleu ou jaune, et essayait de lemoduler par une couleur d'accompagnement.

"On doit ainsi parvenir, disait-il, à donner l'impression de la couleuravec du noir et du blanc.

C'est l'art du peintre." Malgré tous ses efforts de simplification, son art qui déborded'humour et évoque des monceaux de fleurs, des cascades de rire et des miroitements de soleil dans l'eau gardajusqu'à la fin toute sa vitalité et son charme délicieux.

Aussi est-ce à juste titre que Dufy prend place, aux côtés deFragonard, Renoir et Bonnard, parmi les grands dispensateurs de joie de la peinture française. L'OEUVREA l'époque où Matisse, Derain et Vlaminck stylisent au maximum les formes et expérimentent avec des couleursviolentes, Dufy reste étonnamment sage.

Son tableau est structuré autour d'un personnage central penché sur sonétal, flanqué sur la gauche d'une femme à l'enfant et sur la droite d'une marchande de citrons.

De nombreusesfigures sommairement esquissées se tassent sous d'immenses parasols, qui barrent la toile.

A l'arrière-plan, devieilles maisons traditionnelles aux volets verts se dressent devant la place animée.

On croit entendre lesmarchandes vanter leurs belles pastèques auprès d'un client hésitant.

Dans cette oeuvre, Dufy adopte une palettediscrète de blanc, de verts et d'ocres relevés de quelques touches de vermillon.

On est loin ces tons vifs et acidulésque le peintre adoptera dès l'année suivante sous l'influence ce ses amis fauves.

Raoul DUFY 1877-1953• Marché à Marseille• Huile sur toile 60 cm x 73 cm• Signé bord droit, «Raoul Dufy »• Peint en 1905• Localisation : Genève, musée du Petit Palais LA CRITIQUELe peintre Maurice Denis fut un des premiers à remarquer le talent de Dufy.

Il lui acheta une toile lors de sa premièreexposition au Salon des Indépendants, en 1903.

Plus tard, Dufy fut considéré comme un des plus grands coloristesde notre temps.

Mais ce sont ses aquarelles qui le rendront célèbre. LA COTEUne toile de la même époque, Le Village, s'est vendue 172 000 FF (31 000 dollars) au cours d'une vente auxenchères à Londres, en 1992.

Une huile du peintre coûte en général entre 160 000 FF (29 000 dollars) et 1,9 millionde francs français (345 000 dollars).

On peut acheter une aquarelle de l'artiste à partir de 50 000 FF (9 000 dollars). L'oeuvre de Dufy OEuvre extrêmement abondante.

Chronologie précise.

Nous donnons un choix des oeuvres les plus importantes pourl'évolution. 1898 AUTOPORTRAIT (Collection Dufy, Nice).1902 L'ORCHESTRE DU THÉATRE DU HAVRE (Collection particulière, Paris).1902 LE CARNAVAL SUR LES GRANDS BOULEVARDS (Collection Allin, Paris).1904 LE YACHT PAVOISÉ AU HAVRE (Collection particulière, Paris).1904 LA PLAGE DE SAINTE ADRESSE (Musée national d'Art Moderne, Paris).1906 LE 14 JUILLET AU HAVRE (Collection particulière, Paris).1906 LES AFFICHES A TROUVILLE (Collection Vinot, Paris).1906 SUR LA PLAGE (Collection Vinot, Paris).1906 LES OMBRELLES (Collection Roudinesco, Paris).1908 L'ÉGLISE SAINT VINCENT AU HAVRE (Collection particulière, Paris).1908 LA DAME EN ROSE (Collection particulière, Paris).1913 LE JARDIN PUBLIC A HYÈRES (Collection particulière, Paris).1914 LA GRANDE BAIGNEUSE (Collection Roelle Jas, La Haye).. »

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