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Raphaël : LA TRANSFIGURATION (analyse)

Publié le 14/09/2014

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Le haut du tableau représente un miracle rap­porté dans les Evangiles de Matthieu, Marc et Luc, celui de la Transfiguration du Christ. Jésus, accompagné de ses apôtres préférés, Pierre (au centre, sur la colline), Jean (à droite) et Jacques (à gauche), est monté sur une mon­tagne pour méditer. Les trois apôtres s'endor­ment, Jésus prie et s'entretient avec des appa­ritions : Moïse (à droite, tenant les Tables de la Loi) et Élie (à gauche). Soudain, une écla­tante lumière apparaît, qui illumine le corps du Christ et manifeste sa divinité aux apôtres. Le bas du tableau montre un autre événe­ment. Les neuf disciples laissés à l'écart par Jésus sont peints, à gauche, face à un groupe d'hommes et de femmes qui entourent un enfant en train de gesticuler frénétiquement. Il s'agit là d'un moment de l'histoire des apôtres rarement représenté dans la peinture. Alors que Jésus médite à l'écart, les parents d'un garçon possédé par le démon vont demander secours aux disciples restés au pied de la montagne, mais ils ne peuvent obtenir d'eux aucune aide efficace. Lorsque Jésus

« La Transfiguration de Raphaël (Pinacothèque du Vatican).

La mort de Raphaël Né un vend redi saint (en 1475), Raphaël est mort un vendredi saint, à l'âge de 37 ans.

La coïncidence des dates , la jeunesse du pein tre, fauché en pleine maturité artistique, ont frappé les contemporains.

Une légende s 'est forgée autour de la disparition du «d i vin Raphaël ».

De quoi est-il mort? D'un excès amoureux , dit-on , qu'il n 'au rait osé avouer à ses médecins, se laissant saigner par eux inconsi­ dérément.

D'autres rumeurs évo­ quent un refroid issement contracté par le peintre, sur un chantier de foui lles romain ou en parlant au pape dans la cour du Vatican.

Une lettre d'un témoin par le d'« une fièvre aigu ë et continue », ce qui décrit un des symptômes du mal , mais n'en désigne pas la cause ni la nature.

Une seule chose est sûre : Raphaël fut regretté .

Balthazar Castiglione, gentilhomme vénitien qui fut ami de l'artiste et que celui-ci portraitura dans un tableau célèbre conservé au Louv re , apporte un témo ignage émouvan t de la douleur éprouvée par les proches de l'artiste.

Il écrit, dans une lettre à sa mère : ..

Je suis en bonne santé , ma is il me semble que je ne suis pas dans Rome puisque mon pauvre Raphaël n'y est plus ." Dans le haut prédominent les couleurs claires.

À la robe blanche du Christ transfiguré font écho les pâles vêtements délicatement teintés de bleu et de jaune d'Élie et de Moïse , cepen­ dant que les trois figures se détachent sur le fond diaphane d'une nuée blanche et bleue.

Dans la partie inférieure du tableau, au contraire, le rocher forme une masse sombre sur laq uell e se détachen t les roses éclatants, les jaunes vifs, les verts et les ble us purs des dra­ peries des apôtres et de la famille de l'enfant.

Le contraste des gestes est tout aussi pro­ noncé entre la scène de la Transfiguration et celle du bas.

En haut, Raphaël a imaginé de peindre le Christ éblouissant de lumière et s'élevan t dans les airs, alors qu'au cun Évan­ gile ne parle de lévitation.

Des mouvements tranquilles animent les trois figures du haut, corps immatériels planant au-dessus de la col ­ line comme des esprits aériens.

Au-dessous, les gestes les plus désordonnés agitent les per­ sonnages.

Les mains se tendent pour désigner l'enfant ou montrer aux parents la direction où se trouve le Christ; les têtes s'avancent, se rapprochent , p our commenter l'événement; un apôtre dans le bas, assis en déséquilibre sur le sol , son livre appuyé en équilibre sur une bûche, semble projeter son cor ps en dehors du tableau.

Entre ces deux zones , le sommet de la coll ine , avec les trois apôtres, forme une transition.

Les hommes y ont des vêtements de couleurs vives, mais claires; ils sont couchés sur le sol, mais leurs gestes témoignent de leur émoi et de leur éblouissement.

Nietzsche et Raphaël Une telle opposition revêt un sens méta­ physique.

Nietzsche , dans la Naissance de la tragédie, voit dans la Transfiguration de Raphaël l'opposition entre l'esprit dionysien et l'esprit apollinien, c'est-à-dire entre la vision extasiée de la divinité et la description de l'univers des hommes, fait de passions et de douleurs.

•La parti e inférieure du tableau [éc rit - il], avec l'enfant possédé , les porteurs désespérés , les disciples glacés d'effroi , nous montre le spec­ tacle de l'éternelle douleur originelle, principe unique du monde. • Entre le haut et le bas du tab leau , les disciples isolés sur la colline occupent une position symboliquement intermédiaire.

Placés ent re ceux qui ne croient pas assez et souffrent ou ne peuvent soulager la souffrance, et le groupe céleste que leur découvre la visio n, ils sont res­ tés au milieu du chem in : les disciples préfé rés du Christ, qu'il emmène avec Lui sur la mon­ tagne, mais qui s'endorment au lieu de prier.

ils feront de même plus tard , au moment de la prière au jardin des Oliviers.. »

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