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Rubens

Publié le 17/01/2022

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Rubens est le plus grand artiste flamand du XVIIe siècle et l'un des peintres les plus prolifiques de l'histoire de l'art. De plus, il connaît un succès international spectaculaire de son vivant. Brillant gestionnaire, il dirige un atelier prospère qui produit une multitude d'oeuvres. Bel homme, cultivé et polyglotte, Rubens fait également office de diplomate et est armé chevalier par Philippe IV d'Espagne et Charles Ier d'Angleterre. Si la majeure partie de son existence se déroule à la cour des grands de l'époque et s'il est tout à fait à l'aise pour peindre d'immenses allégories politiques, son art comporte également une dimension très intime, qui se manifeste dans les tableaux représentant sa famille.

« gracieuse et majestueuse.

Mais il possède en propre celui du coloris.

Et par lui, l'art baroque, préparé en Italie, atteint son apogée aux bords de l'Escaut.

On peut distinguer dans la carrière de Rubens trois grandes périodes et rattacher chacune d'elle à une personnalité féminine.

La première période, celle de l'apprentissage, est aussi celle de la mère du peintre, l'héroï­ que Marie Pypelinckx, admirable épouse, écrivant des lettres suhlimes pour sauver de l'échafaud son mari, l'avocat Jean Rubens, qui s'était rendu coupable d'adultère; mère intelligente et tendre qui sut donner à ses fils une éducation solide et qui fut pleine d'admiration touchante pour les premières peintures de Pierre-Paul.

Les traits de caractère de celui-ci, sa culture uni­ verselle, sa bonté, sa douce affabilité, son esprit d'équilibre, de sagesse et de raison, son attitude aristocratique, sont dus à l'influence de cette femme exquise.

La seconde période est celle du premier mariage de Rubens.

En 16og il épouse Isabelle Brant, fille de bourgeois cossus, personnalité douce, épouse et mère dévouée, au charmant sourire, au regard clair légèrement malicieux.

Elle se tient à l'ombre, mais, en sa calme félicité, heureuse et fière des succès de son époux.

Car dès le moment où Rubens s'établit définitivement à Anvers, commence pour lui le triomphe.

Déjà en 16og il est nommé peintre de la cour des archiducs.

Et immédiatement affluent les commandes importantes.

Ne nous y trompons point: Rubens fut à proprement parler un conservateur.

Il n'a pas rompu avec la tradition et son œuvre se rattache intimement à celle de ses prédécesseurs romanisants.

Mais de leur héritage et des exemples des grands Italiens, il put faire, en les accordant avec son génie coloriste, un art qui fut l'expression, non seulement de son propre tempérament, mais aussi de l'âme de son peuple.

Il put ainsi réaliser cette chose prodigieuse qui ·influença tout l'art mo­ derne: créer l'unité entre l'esprit du Nord et celui du Sud.

Ille fit avec toute l'aisance de son génie.

Dès 16o8 et jusqu'en 1614 environ, il se libère des influences italiennes.

Son coloris évolue des tons profonds et sombres vers des clartés aérées.

Son dessin gagne en allure et en distinction.

L'ordonnance classique des Italiens, leur symétrie stable, Rubens les remplace par la composi­ tion en diagonale, autour de laquelle il fera.

b.asculer, tourbillonner, ondoyer les formes dans un mouvement giratoire.

Ainsi l'Erection de la Croix ( 1 6og) est une explosion de forces collectives.

Lentement la lourde croix, chargée du corps robuste du Christ, monte comme une flamme tourbillonnante.

Ensemble de tension dramatique, ouragan de violence brutale, où éclatent des cris de colère et d'horreur, où se tordent des corps dans le paroxysme de la haine, de la cruauté, de la douleur.

Mais la Descente de Croix ( 161 1) est une lamentation funèbre.

Le corps lumineux du Christ glisse lentement vers le sol.

La composition en courbe oblique a, en quelque sorte, le son alangui d'une complainte, d'un chant d'orgue au rythme sévère.

Les clartés fuligineuses s'élèvent au milieu de la sourdine des ombres profondes.

Jamais auparavant le drame chrétien n'avait été évoqué avec une telle puissance.

A partir de 1614 Rubens pratique sur une vaste échelle la méthode de la division du travail.

Il s'entoure de nombreux élèves et de collaborateurs.

Il les réunit dans un grand atelier, où le maître leur donne un dessin, une esquisse, qu'ils devront reporter sur le grand panneau.

Et cha­ cun d'eux s'y attaque selon sa spécialité, l'un le paysage, l'autre les animaux, un autre encore les fleurs et les fruits, les armures.

Ensuite le maître s'approchera, pour retoucher et donner à l'œuvre sa vigueur et sa vie.

C'est la période du style le plus idéaliste, à la facture plus libre, au coloris chaud et lumineux.

Il idéalise, tout aussi bien que lès Antiques et les Italiens, la forme humaine.

Aux marbres grecs et romains, dont il s'inspire fréquemment, il infuse le sang chaud de la vie, il les recrée.

Ainsi, de la Vénus accroupie du Vatican, il fera la Vénus frileuse qui a la tendre douceur de la chair illu­ minée d'une vibration vivante.

Et les chefs-d'œuvre se succèdent.

Ce sont les mythologies, les. »

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