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Uccello

Publié le 17/04/2012

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L'un des artistes les plus originaux et les plus inventifs des débuts de la Renaissance, Uccello étudie d'abord la sculpture avec Lorenzo Ghiberti mais, dès la fin de son apprentissage, il se tourne vers la peinture. Après un court séjour à Venise, Uccello s'installe à Florence où il devient rapidement l'un des artistes les plus célèbres de son époque. Certaines des plus grandes familles de Florence lui commandent des tableaux, dont les puissants Médicis pour qui il peint une série de trois extraordinaires scènes de bataille qui sont aujourd'hui ses oeuvres les plus connues. Vers la fin de sa vie, son obsession de la perspective et sa nature solitaire l'éloignent de plus en plus de la compagnie des hommes. Vieillard excentrique, il meurt laissant inachevée sa dernière commande.

« Il peint également à Gualfunda pour la famille Bartolini les quatre grandes batailles con­ nues sous le titre de Batailles de San Romano; une d'elles est perdue, les autres sont respectivement au Louvre, à la National Gallery et aux Offices.

Enfin, appelé par le duc d'Urbino, il part en 1468 pour Urbino.

Il y exécute différents travaux et notamment la Profanation de l'hostie.

Mais après cette date, il semble que le peintre n'ait plus aucun succès.

En 1469, déjà vieux, il est marié, père de famille et sa situation est fort compromise.

C'est alors que la légende s'anime.

On racontait qu'il vivait tout à fait retiré, ne fréquen­ tant plus ses amis, sauf le mathématicien Manetti, avec lequel il discute et étudie la géométrie.

Il n'a plus confiance en personne, car on se moque de lui à cause de sa pauvreté et de son obstination.

Un jour, dit la légende, Paolo Uccello entreprit une œuvre importante et Vasari prétend qu'il désirait figurer l'incrédulité de Thomas au-dessus de la porte dédiée à ce saint, sur le Marché- Vieux; mais avant qu'elle ne fût complètement achevée, il refusa de la laisser voir à qui que ce fût, pas même à son ami Donatello.

Pour éviter les indiscrétions, il l'entoura de planches.

Quand il eut terminé son travail, il convoqua Donatello et lui présenta son œuvre: « 0 Paolo, fit, paraît-il, Donatello, tu découvres ce que tu aurais dû tenir caché! » Ce qui est certain, c'est que, pendant sa longue vieillesse, Paolo Uccello ne travailla plus sur commande, mais s'enferma chez lui et fit des recherch~s.

Il s'y livrait passionnément, ou­ bliant, affirme toujours la légende, de manger et de dormir.

Sa mort passa complètement inaperçue.

On en ignore la date exacte.

Cependant, on sup­ pose qu'il a dû quitter la vie vers 1479.

Il aurait donc été âgé de quatre-vingt-trois ans, mais personne n'est d'accord sur la date.

Vasari prétend qu'il est mort en 1432, à l'âge de quatre­ vingt-trois ans, ce qui semble erroné.

Baldinucci, lui, affirme qu'il mourut en 1472.

Il fut enterré à Santa Maria Novella.

Après sa mort, son nom tomba dans un oubli profond.

On ne prit aucun soin de ses œu­ vres, qui furent pour la plupart détruites ou abandonnées.

Aucun répertoire n'en fut dressé, et son influence peu à peu disparut.

MALGRÉ la légende, la vie de Paolo Uccello est une des plus simples que l'on puisse imaginer.

Aucune passion que celle de la peinture n'a pu enflammer ce peintre.

Il est naturel qu'il se soit consacré entièrement et passionnément à elle et qu'elle soit demeurée pour lui l'objet unique de ses préoccupations et de ses désirs, puisqu'il eut probablement conscience d'être le seul de son temps à en fixer les limites, à en concevoir l'objet et la destinée.

Cette absolue certitude, qui aurait dû être évidente pour tous ses contemporains, l'a empêché de proclamer sa clairvoyance, d'imposer son point de vue ou de manifester une théorie.

D'autres, plus adroits, plus pittoresques, vivaient avant lui; et quelques-uns après lui surent modifier, utiliser et dénaturer ses intentions et sa certitude même.

Aujourd'hui encore, on entend répéter à chaque instant que le pauvre Uccello ne s'intéressa guère qu'à la perspective.

Il fallait sans doute des siècles pour modifier ce jugement, subir toutes les erreurs et attendre toutes les recherches picturales pour retrouver la voie indiquée par le peintre florentin.

Paolo Uccello fut en partie et involontairement responsable de cette méconnaissance.

L'époque où il vivait et les conditions dans lesquelles il peignait expliquent qu'on ait pu à ce point se tromper.

A Florence, au début du XVIe siècle, dans l'éblouissement de ce qu'on appela Renaissance, on admirait avant tout la virtuosité.

A sa manière, Uccello fut un virtuose et surtout considéré comme tel, parce que ce qu'il y avait de plus saillant dans son art, lorsqu'on le comparait à ses prédécesseurs et à ses contemporains, était la perfection technique.

On admirait donc le virtuose, mais on négligeait de rendre justice au peintre, et ceux qui lui succédèrent s'emparèrent de ses procédés techniques et les utilisèrent sans comprendre la grande leçon qu'il leur donnait d'autre part.. »

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