VAN DER WEYDEN Rogier : SAINT LUC PEIGNANT LA VIERGE

« I VAN DERWEYDEN Rogier SAINT LUC PEIGNANT LA VIERGE Vers 1440 Peintre flamand Analyse ♦^ La scène se déroule dans l'embrasured'une baie à arcades, ouverte sur le paysage. Saint Luc, agenouillé sur un tabouret, tient dans ses mains une plume et du papier : il fait le portrait de la Vierge, assise face à lui en train d'allaiter avec amour l'Enfant Jésus.La Mère et son Fils sont représentés dans une pose très intime :toute la scène a, d'ailleurs, la saveur d'une scène de vie familiale, gaie et quotidienne. Le geste du petit Jésus est tout de spontanéité: il tend les mains et les pieds etsourit comme lefait n'importe quel nourrisson lorsque sa mère lui donne le sein. Les détailsarchitectoniques etdécoratifs, très nom breux, sont tout aussi admirables : le trône en bois de forme gothique,latapisserie précieuseen brocartqui orne le mur derrièrela Vierge, for mant une sorte de baldaquin,lesol en carreaux de majolique, les colonnettes torses sculptéeset la fenêtre aux verres plombés que l'onaperçoità droite, dans la chambre.

On pourrait presque les toucher, tant lerendu desmatières est savant. picto MUSÉEDEL'ERMITAGE 42 SAINT-PÉTERSBOURG XVe siècle  Huile sur toile 102,5x108,5 cm Le fond du tableau figure, quant à lui, un large paysage fluvial. Ce panorama -devenu l'un des plus célèbres de tout l'art flamand du XVe siècle - semble relativement proche duspectateur grâce à un habile procédé. Le peintre a en effet inséré au second plan, entre l'arrière-plan et le groupe sacré, deux personnages, un homme et une femme :représentés de dos, ilsadmirent comme nous le paysage. L'œuvre U Le tableau était jadis divisé en deux parties ; celles-ci furent vendues en Espagne, àdes époques différentes. Retrouvées en Russie, elles ont été réu nies et transférées en même temps du bois sur la toile. L'œuvre peut être datée de 1440 environ :l'in fluence de Jan Van Eyck est encore effectivement très nette. La place primordiale accordée au pay sage et la complexité de la composition rappellent notamment laVierge au chancelier Rolin. Originauxetrépliques ? Il existe un nombre considérable de Saint Luc peignant la Vierge. Lescritiques n'ont tou jours pas réussi à identifer les copies. L'exem plaire conservé àl'Alte Pinakothek de Munich a longtemps été considéré comme l'œuvre origi nale jusqu'à ce que le tableaudel'Ermitage lui ravisse la vedette.

Ces deux œuvres sont, par ail leurs, dans un état de conservation médiocre. L'œuvre russe a souffert en particulier de son transfert sur toile : l'opération l'a aplatie et assou plie. L'original enfin pourrait être un troisième Du même peintre : PICTO 41 à 44 tNardini Editore, 1994. VPC Larousse-Laffont | française, 1994 tableau, exposé au musée de Boston. Quoique d'excellente facture, il a l'inconvénient de porter à l'arrière l'insigne d'Antoine de Bourgogne avec la chaîne de la Toison d'Or :et Antoine n'est devenu chevalier de l'ordre qu'en 1456, seize ans donc après l'exécutionde l'œuvre.

D'autres répli ques sont abritées dans la collection des comtes Wilczeck,à Vaduz, et au musée de la Trinidad, à Madrid. Le Louvre possède également une tapis serie, reproduisant la composition inversée, datée de l'année 1500 environ. Photo Archives Nardini.. »