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Vincent van Gogh

Publié le 18/11/2025

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« Van Gogh, de Paris à Auvers, 1886-1891 Les cinq dernières années de la vie de Van Gogh sont aussi ses plus productives. Ce sont également celles où, installé définitivement en France, il est rapidement au contact de toutes les tendances modernistes de la peinture française, impressionnistes, néo-impressionnistes et post-impressionnistes.

Elles vont nourrir son propre développement artistique, qui, s’il se fait en marge, pas coupé mais très loin du public (Van Gogh a un peu exposé dans des conditions néanmoins précaires), est néanmoins très lié à celui de ses contemporains, que ce soit ses modèles impressionnistes, Monet, Degas, Pissarro, néo-impressionnistes (Seurat et surtout Signac devenu un ami), post-ou post impressionnistes (Émile Bernard, Louis Anquetin, Toulouse-Lautrec croisés dans l’atelier de Cormon où il travaille brièvement, mais surtout bien entendu Gauguin rencontré grâce à eux ainsi que Laval).

Théo son frère, employé chez Boussod-Valadon (successeurs de la maison Goupil, gravures de reproduction et commerce de tableaux modernes) est ici essentiel, aussi bien comme appui, repère, soutien financier, mais aussi comme relais vers tous ces artistes.

Il en va de même du père Tanguy.

Van Gogh n’est ainsi pas seul, même s’il travaille en marge, et s’il s’est isolé à Arles (hormis le bref épisode Gauguin) et à Saint-Rémy.

Il connaissait ce qui se faisait, directement et indirectement, correspondant avec régulièrement avec Théo, Gauguin, Bernard, ce qui par ailleurs nous renseigne à la fois sur la chronologie précise de ses tableaux et de ses dessins, mais aussi sur ses motivations, ses ambitions, ses recherches esthétiques. 1.Paris, 1886-1887 Van Gogh arrive à Paris pour assister, au printemps 1886, à la fois à la huitième exposition impressionniste puis à l’exposition internationale de Georges Petit.

Il est très vite en relations avec certains des artistes impressionnistes (Pissarro) ou postimpressionnistes (Seurat, Signac), ainsi que plusieurs des membres de l’atelier Cormon qui en sont proches (Émile Bernard, Anquetin, Toulouse-Lautrec).

Aussi sa peinture évolue-t-elle très vite, à la fois quant à sa palette, qui s’éclaircit et devient très vigoureuse, quant à l’emploi des couleurs elles-mêmes (touche divisée, voire pointillisme, et séparation des couleurs opposées), mais aussi quant aux thèmes : Paris, surtout Montmartre, la banlieue et la Seine à Asnières et à Courbevoie. L’évolution est sensible dans les autoportraits de l’artiste.

S’y ajoute une intense activité intellectuelle, lectures de romans ou de critiques contemporains, à laquelle font allusion plusieurs tableaux, ainsi dans l’un où apparaissent des romans naturalistes récents, Germinie Lacerteux des frères Goncourt, ou Bel-Ami de Maupassant. Van Gogh habitait Montmartre, avec son frère puis seul.

Le quartier était aussi un quartier d’artistes, au-dessus de celui des Batignolles qui avait vu naître l’Impressionnisme.

Il n’est donc pas étonnant que Van Gogh l’ait pris pour motif, des fenêtres de son appartement ou simplement en sortant de chez lui, peignant ses aspects pittoresques, en particulier les moulins qui pouvaient aussi lui faire se souvenir de son pays natal.

Ses vues du boulevard de Clichy ou de la banlieue proche, Clichy, Asnières, sont proches de celles, contemporaines, de Seurat et de son groupe, aussi bien par le choix des sujets que par le style délibérément pointilliste, ou pratiquant la touche divisée, que Van Gogh adopte alors. C’est également à ce moment que Van Gogh découvre vraiment, très certainement à l’initiative de ses amis ou conforté par eux, les estampes japonaises.

Comme eux il les connait soit par des originaux, soit par des reproductions.

Il en copie certaines en peinture, et il en fait le fond de ses portraits du père Tanguy, dont il est aussi proche et qu’il fréquente régulièrement, ou s’en inspire étroitement pour des œuvres indépendantes 1.Arles, février 1888-mai 1889 Van Gogh était attiré par le Midi, à cause notamment de sa lumière permettant de voir, et de peindre, des couleurs plus franches et plus éclatantes.

Il voulait ainsi un « atelier du Midi », qui puisse, de surcroît, être collectif (c’est le sens de la venue de Gauguin que Van Gogh attendait avec impatience, d’autant qu’il connaissait, par lettres notamment, les évolutions stylistiques de Gauguin et de Bernard à Pont-Aven durant l’été 1888).Le Midi était aussi pour lui une sorte de « Japon en Europe ».

Il s’établit ainsi à Arles en février 1888.

Il n’y a pas de raisons primordiales pour cela, mais plutôt un ensemble.

Van Gogh voulait, avec son frère, acheter des tableaux de Monticelli, peintre provençal qu’ils admiraient particulièrement, et pensait en trouver là avant Marseille.

Arles était une ville connue pour ses monuments, et son insertion dans une Provence pittoresque.

La beauté des arlésiennes était réputée.

La ville bénéficiait aussi d’une réputation toute littéraire, qui était celle du Midi en général (Zola, Daudet, que Van Gogh admirait comme Maupassant et qu’il lisait beaucoup). Peut-être la lecture des Tartarin de Daudet a-t-elle particulièrement joué (les Lettres de mon moulin, avec la nouvelle L’Arlésienne, ont été publiées en 1869).

Van Gogh pensait également y vivre à peu de frais.

Il habite d’abord au Restaurant-Hôtel Carrel, rue de la Cavalerie, jusqu’en mai, où une dispute sur sa note avec le propriétaire l’oblige à trouver une autre résidence.

Ce sera le Café de la Gare, place Lamartine (où existe un jardin public surnommé par Van Gogh « Le jardin du poète »), tenu par monsieur et madame Ginoux (« l’Arlésienne ») et où, à côté de l’hôtel, existe une petite maison, « la maison jaune », qu’il loue d’abord en partie pour y faire son atelier, et où il ira complètement habiter en septembre, avant l’arrivée prévue de Gauguin (les deux hommes coexistant ensuite dans cette habitation très petite).

Le quartier, à côté de la gare et des dépôts de train qui font un bruit incessant, est aussi celui des prostituées.

Il est juste en marge du centre historique d’Arles. Van Gogh est arrivé à Arles alors que la ville était encore sous la neige.

Mais très vite le printemps arrive et les verges sont en fleurs : Il peint alors tout un ensemble de toiles sur ce thème (quatorze sont répertoriées), ce qui à la fois lui fait d’emblée trouver une palette très claire et des couleurs éclatantes où les blancs jouent d’évidence un grand rôle, mais aussi prendre conscience de l’intérêt de peindre en séries ou en ensemble.

Tout ceci apparaît bien dans ses lettres à Théo ou à d’autres artistes comme Émile Bernard, à qui il écrit régulièrement.

Il pensait regrouper plusieurs de ces tableaux en tryptiques, ce qui nous renseigne aussi sur le sens purement décoratif qu’il leur donnait. Parallèlement, il explore Arles et ses environs immédiats (la ville reste son sujet) dans une série de dessins, exécutés avec l’aide d’un cadre lui permettant de fixer la perspective comme il l’explique à son frère.

Plusieurs de ses dessins sont à l’origine de peintures exécutées plus tard, ou peuvent être considérées comme une première approche, travaillée ultérieurement lorsqu’il reviendra plus précisément sur un sujet.

Mais il ne s’agit pas à proprement parler d’études, puisqu’il existe des dessins sans tableaux et des tableaux sans dessins.

En outre, si Van Gogh a utilisé des carnets de croquis, ceux-ci ont complètement disparu.

Pour lui ces dessins étaient en fait des œuvres en soi, qui deviennent d’ailleurs exclusives par moments, par exemple lors de cette campagne où il cherche à économiser sur son matériel en ayant appris les difficultés que Théo rencontre alors avec ses employeurs (il veut faire économiser à son frère sur les fonds que celui-ci lui envoie).

Sa technique est aussi très raisonnée, il veut imiter, en dessin, les estampes japonaises, d’où l’usage des plumes en roseau qui lui permettent un trait très épais, et la simplification des formes. Fin mai, grâce à un envoi d’argent par Théo, il peut se rendre aux SaintesMaries de la mer (dont le pèlerinage annuel vient d’avoir lieu, ce qui a probablement attiré son attention) où il exécute un ensemble de dessins très abouti, en même temps que deux marines peintes.

De retour à Arles, début juin, il peint d’après ses dessins plusieurs tableaux.

Le séjour aux Saintes-Maries lui permet de prendre plus de liberté dans son dessin d’une part, dans ses tableaux de l’autre, en recherchant à la fois l’expressivité du trait, mais aussi d’une couleur qui lui est encore plus révélée au bord de la mer.

Ce double travail, sur le motif et en atelier, se poursuit pendant l’été où il prend pour motif la campagne environnant Arles, au moment de la moisson, avec notamment la première version du Semeur, mais aussi Arles ellemême.

C’est ainsi qu’un dessin de même sujet qu’une peinture semble moins être un carton préparatoire (il n’existe d’ailleurs pas d’exemple de mise au carreau) qu’un moyen de se familiariser avec un motif particulier.

Cet ensemble sur la moisson (le travail sur le motif a été interrompu par les pluies torrentielles des 20-23 juin) culmine dans deux tableaux : La Charrette bleue, patiemment construite, et Le Semeur, dont le thème se révéla symboliquement si important pour Van Gogh, et qui le retint tout particulièrement (c’est l’une de ses peintures les mieux documentées et sur laquelle.... »

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