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WATTEAU Antoine : GILLES

Publié le 17/09/2012

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Ce chef-d'oeuvre de Watteau aurait servi, dit-on, de carton pour Danaé, créée pour la première fois au théâtre de la Foire de Paris le 15 juillet 1721, c'est-à-dire juste après la mort du peintre. Les catalogues récents du Louvre soutiennent, quant à eux, qu'il s'agit plutôt de l'enseigne du café parisien géré...

« WATTEAU Antoine GILLES 1717-1719 Peintre français Analyse ♦^Ce chef-d'œuvrede Watteau auraitservi, dit-on, de carton pour Danaé, créée pour la première fois au théâtre de la Foire de Paris le 15 juillet 1721, c'est-à-dire juste après la mort du peintre.

Les cataloguesrécents du Louvre sou tiennent, quant à eux, qu'il s'agit plutôt de l'en seigne du café parisien géré par l'acteur italien Belloni. Lespersonnages représentés sont bien, en tout cas, des acteursde lacommedia dell'arte: on reconnaît notamment au premier plan Gilles, aujourd'hui identifié avec le célèbre masque fran çais Pierrot (c'est d'ailleurs le titre que l'on donne également au tableau).

Il est debout en haut d'une colline,biendroit, comme unestatue, enveloppé dans son costume souple et blanc. Encontrebas derrièrelui,dans un paysage touffu et vallonné, se tiennentquatrepersonna ges. Il pourrait s'agir de Pantalon, représenté à gauche sur son âne, et à droite, dans l'ordre, de Léandre, de sa fiancée Isabelle et du Capitaine. Le caractère mélancolique de Gilles est particu lièrement frappant : certains critiques ont vu dans l'œuvre une sorte d'autoportraità travers lequel l'artiste, déjà âgé, aurait voulu rendre hommage à la vie qui s'échappe. picto MUSEE DU LOUVRE 492 PARIS XVIIIe siècle Huile sur toile 184 x 149 cm La peinture et le théâtre sont, une fois de plus, enparfaite symbiose. Miroir fidèle de la société française de l'époque et de tous ses caprices,la peinture du XVIIIe siècle, et en particulier les toiles de Watteau, jouait en effet alors un rôle primordial tout comme la comédie, qui faisait alterner sur scène l'artifice et la polémique. L'œuvre U Gilles n'estpas mentionné dans les inventaires. Ilapparaît sur le marché en 1804 seulement, grâce au baron Vivant-Denon qui, pressentant larareté de l'œuvre, achète la toile au marchand d'art Meunier : celui-ci se contentait d'utiliser le tableau comme enseigne de son magasin situé place du Carrousel. Mise aux enchères, l'œuvre est devenue lapropriété du grand collectionneur La Caze, qui la donna en dépôt au Louvre en 1869. Les tableaux de l'école française au Louvre ?L'intérêt manifesté par les curateurs du musée du Louvre vis-à-visdel'art français est tardif.

C'est au XIXe siècle seulement que la nécessité d'enrichir ce parent pauvre du musée, à commencer par lesprimitifs françaiset l'école de Fontainebleau, est en effetapparue.Le Louvre dut secontenter d'abord longtemps des chefs- d'œuvre issus des collections royales exposés dans lagalerie.

Puis, avec l'arrivée de Napoléon et l'émergence d'une nouvelle consciencepatrio- Du même peintre : PICTO 479 à 494 e Nardini Editore. 1993 VPC Larousse-Laffont pou fition française 1993 tique, favorisée par un contexte politique diffé rent, l'art français jouit d'importants privilèges. Les musées acquirent alors le principal de leur fondsd'œuvres françaises, témoignages inestima bles d'une longue et très féconde production. C'est dans ce contexte également qu'a lieu en 1818 l'inauguration du musée du Luxembourg— remplacéen 1939 par le musée national d'Art moderne —, dont la vocationestd'abriter le premier musée d'art contemporain du monde. Photo R.M.N. 24-16 H. »

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