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Alexandre DUMAS

Publié le 03/12/2010

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Très grand, très fort, très républicain — sous la Restauration et l'Empire — très riche mais souvent pauvre, jouisseur mais acharné au travail, très amoureux et très infidèle, très... romantique, Alexandre Dumas brûle sa vie avec gourmandise et voracité.

À vingt ans, suivant le grand Talma dans sa loge de la Comédie-Française, il lui demande de lui porter chance. Celui-ci, lui touchant le front, le baptise « poète au nom de Shakespeare, de Corneille, de Schiller «. Il fréquente alors chez Nodier, bibliothécaire de l'Arsenal, tout ce que Paris compte ou comptera comme talents : Delacroix, Lamartine, Hugo, Vigny... Enfin, en deux mois, il écrit sa première pièce, Henri III et sa Cour, qu'il présente à la Comédie-Française en 1828. Avant même Hugo et Hernani, la jeunesse romantique se reconnaît en cette oeuvre qu'elle accueille aux cris de « Racine, enfoncé ! enfoncé, Racine ! «.

Les journées révolutionnaires de 1830 voient Dumas traverser Paris revêtu de dépouilles prises au musée de l'Artillerie et arborant le casque de François Ier, l'arquebuse de Charles IX ; il se fait donner un ordre de mission et part, seul avec un ami peintre, conquérir la poudrière de Soisson (il réussira !).

L'année suivante, Antony triomphe au théâtre de la Porte Saint-Martin. C'est un bon espoir pour Dumas qui venait d'abandonner tout emploi pour désormais gagner sa vie par sa seule plume.

Écrire, écrire, écrire...

Ce succès, puis l'étonnante fête de 1833 — qu'il donne pour 700 personnes dans un espace loué pour la nuit et décoré par les plus brillants peintres ou dessinateurs de Paris, dont Delacroix lui-même, et effacé dès le lendemain — font de Dumas un personnage en vogue. Il semble pris d'une frénésie d'écriture — bien  souvent dictée par d'impérieux besoins d'argent, toujours renouvelés tant il est dépensier. Avec Auguste Maquet, il va former un couple littéraire extraordinairement prolifique : Maquet cherche la documentation, imagine un canevas à partir duquel Dumas rédige récit et dialogue. Il est LE feuilletoniste que les lecteurs attendent, que les directeurs de journaux supplient. Grâce à ses revenus, Dumas bâtira, à Saint-Germain, son petit château qu'il appellera... Monte-Christo.

Il en fait tant qu'il a du mal à contenter ses éditeurs qui le poursuivent en justice. Il se défendra avec verve : « Il me restait à fournir pour Monte-Christo 30 000 lignes, pour Bragelonne 36 000, etc. Au total 175 000 lignes. J'avais deux ans pour écrire tous ces volumes à raison de 80 000 lignes par année Je défie MM. de l'Académie d'en faire autant. Et pourtant, ils sont quarante... «

En 1847, il possède même son propre théâtre, le Théâtre-Historique qui lui permet de monter les pièces des amis Hugo, Vigny, Musset...

Générosité de Dumas : l'actrice Marie Dorval meurt dans le dénuement, lui-même est ruiné en cette année 1849, mais il se charge des obsèques et quête dans tout Paris.

Napoléon III au pouvoir, la censure se fait plus pesante, et interdit sa dernière pièce, La Jeunesse de Louis XIV. Qu'à cela ne tienne, l'écrivain écrit mie Jeunesse de Louis XV en moins de quatre jours !

Le 10 décembre 1851, huit jours après le coup d'État, il quitte Paris et rejoint à Bruxelles d'autres exilés républicains, tel Hugo. Il part sans son fils qui monte sa Dame aux Camélias au théâtre du Vaudeville : une autre génération s'avance. L'aventure ne fait pas peur au père des trois mousquetaires : à 58 ans il s'engage aux côtés de Garibaldi et 1860 le voit traverser l'Italie jusqu'en Sicile, humant l'odeur de la poudre.

Les oeuvres se font plus rares, la censure encore s'acharne ; en 1863, l'Église mettra la plupart des oeuvres de Dumas à l'index. Le Mousquetaire, journal qu'il a fondé, ne lui rapporte rien ; il en est d'ailleurs presque l'unique rédacteur. Le grand Dumas se consacrera désormais à ses enfants.

 

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« ALEXANDRE DUMAS (père) (1802-1870) L'homme aux six cents volumes Cela commence comme du Balzac: fils d'un général mulâtre de Bonaparte, un jeune homme veut réussir.

Il quitte Villers-Cotterêts et débute dans les bureaux du duc d'Orléans.

Mais c'est le théâtre qui l'attire et le sort de l'anonymat: la Chasse et l'Amour (1825), Christine et surtout Henri III et sa Cour (1829) font de lui un auteur célèbre, l'autre phare, àvec Hugo, du romantisme conqué­ rant.

D'autres succès ne tardent pas, parmi lesquels Antony (1831), drame de la bâtardise et de l'adultère, la Tour de Nesle (1832) et Kean ou Désordre et Génie (1836) que Sartre devait reprendre.

Mais, au milieu d'autres travaux (en collaboration, parfois, avec Nerval), le roman va un peu se substituer au théâtre : avec son « nègre » Maquet, responsable d'un premier jet souvent planifié, et remanié par Dumas, les titres s'accumulent à une vitesse incroyable.. »

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