BIOGRAPHIE DE JEAN GIRAUDOUX
Publié le 31/12/2019
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Désormais, il va mener une double carrière, de diplomate chargé de missions variées qui l'amènent à voyager presque constamment, et d'écrivain et de dramaturge fécond. Il écrit d'abord de nombreux romans, poétiques et sans intrigue, au style raffiné et précieux, mais qui révèlent une certaine inquiétude : de 1917 à 1927 Suzanne et le Pacifique, Siegfried et le Limousin, Juliette au pays des hommes, Eglantine, que suivront plus tard Les Aventures de Jérôme Bardini (1930), et Choix des élues (1938).
Puis, à partir de 1928, date du succès de Siegfried, adapté de son roman Siegfried et le Limousin, Giraudoux devient un dramaturge fécond et multiforme. Sa première pièce en effet fait date dans l'histoire du théâtre par la nouveauté de son langage. Dès lors vont se succéder des tragédies comme Judith (1931), La guerre de Troie n'aura pas lieu (1935), Électre (1937), Sodome et Gomorrhe (1943) ; des comédies comme Amphitryon 38 (1929), Intermezzo (1933), Ondine (1939), La Folle de Chaillot (1946, pièce posthume) ; et des intermèdes comme Supplément au voyage de Cook ou L'Impromptu de Paris (1937), inspiré de L'impromptu de Versailles de Molière, qui lui permet, à travers la voix de ses acteurs fétiches, de défendre son art.
Cependant, malgré ces succès, la vie de Giraudoux n'est pas exempte d'inquiétudes. Bella (1926) se fait l'écho du conflit entre Berthelot, le secrétaire général du Ministère, et Poincaré, président du conseil en 1922, qui a mis le premier en disponibilité, ce qui place Giraudoux en situation difficile. L'écrivain se venge par un portrait peu flatteur de Poincaré. D'ailleurs sa tâche au Quai est souvent écrasante, ses voyages nombreux ; son ménage fonctionne mal {Sodome et Gomorrhe donnera une vision du couple humain extrêmement pessimiste), car Suzanne Giraudoux a un

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Ces conseils, Giraudoux les suivra fidèlement.
Doué en tout, il se
distingue de ses condisciples par une élégance naturelle, une politesse
raffinée, qui cachera toujours une grande discrétion sur lui-même.
Doté
d'une solide formation classique, il entre à dix-huit ans en classe de
Première supérieure au lycée Lakanal à Sceaux, pour préparer l'Ecole
normale supérieure.
Tout en découvrant
Paris, « les cinq mille hectares du
monde où
il a été le plus pensé, le plus parlé, le plus écrit » (Juliette au
pays des hommes),
il décroche le concours en juillet 1904 (reçu treizième),
fait son service militaire,
est reçu à la licence de lettres en juillet 1904.
Sous
l'influence de Charles Andler, directeur de la section d'allemand à
l'Ecole, il se décide à faire des études germaniques, ce qui ne l'empêche pas
de présenter en 1905 un mémoire sur Ronsard.
Il part alors pour un stage d'un an en Allemagne, ce qui représente
la
liberté après douze ans d'internat ! Il découvre à la fois le goût des voyages,
auquel
il sera plus tard fidèle dans sa carrière diplomatique, et celui de
l'écriture.
Il donne à Munich des cours au prince de Saxe-Meiningen,
préprare un mémoire sur les
Chants festifs de Platen (1796-1835), poète qui
raille les romantiques dans des comédies satiriques, vagabonde
à travers
l'Allemagne
et l'Europe centrale.
Il part ensuite pour les Etats-Unis comme
lecteur de français
à Harvard, où il perfectionne l'humour et la désinvolture
qu'il a toujours cultivés.
Cependant
il échoue à l'agrégation d'allemand et est obligé de gagner sa
vie comme secrétaire du directeur du journal
Le Matin, et chargé de la page
littéraire du journal.
Il écrit des contes, se lie avec des amis écrivains et
diplomates,
Paul Morand, André-François Poncet, et l'éditeur Bernard
Grasset.
Celui-ci publie sa première œuvre,
Les Provinciales, recueil de
cinq nouvelles saluées par Gide.
Giraudoux se décide alors à entrer dans la
diplomatie par le « petit concours » des Chancelleries ; il devient élève
vice-consul à
la Direction politique et commerciale du ministère des
Affaires étrangères.
En 1911,
il travaille comme «attaché» au Service de Presse et à celui
des affaires tunisiennes, en 1913 il devient vice-consul de troisième classe.
Il se lie avec Philippe Berthelot, secrétaire général du ministère,
et publie
un recueil de nouvelles,
L'Ecole des indifférents.
Deux fois blessé pendant la guerre, dans l'Aisne puis aux Dardanelles, il
part ensuite au Portugal puis aux États-unis comme instructeur militaire.
Trois ouvrages sont l'écho de cette terrible période :
Lectures pour une.
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