Biographie de RUSSELL (Bertrand-Arthur-William).

Né à Ravenscroft (Monmouthshire), en 1872.
Il étudia, à Cambridge, la philosophie, la logique et la théorie de la science. Il fut attaché d'ambassade en France, devint membre de la Société royale en 1908, puis maître de conférence à Trinity College, à Cambridge. Ses idées antimilitaristes l'obligèrent à quitter ce poste en 1918, et lui valurent six mois de prison. Il fit un voyage en Russie en 1920, au cours duquel il rencontra Lénine. De 1938 à 1944, il fut professeur aux États-Unis, à New York, puis en Pennsylvanie, mais fut révoqué sous prétexte d' « immoralité «. Il rentra en Angleterre après la guerre, reçut le prix Nobel de littérature en 1950, et son pacifisme lui valut huit jours de prison en 1961. — Il subit, à ses débuts, l'influence de l'hégélianisme de Bradley. Mathématicien, Russell est avant tout un logicien et l'un des réformateurs de la logique formelle, l'un des promoteurs de la logistique. Il recherche l'origine des mathématiques et de la logique clans l'analyse abstraite de la pensée. Quel est le vocabulaire minimum de termes non définis qui nous permettrait d'exprimer tout ce que nous avons à dire au sujet de l'univers ?« Philosophe, ce qui le préoccupe avant tout, c'est la théorie de la connaissance ; les universaux sont aussi réels que les perceptions. On a pu écrire que, pour lui, « l'universel ne tient pas sa réalité de l'esprit « mais que « les objets de la croyance sont en eux-mêmes condition de vérité «. En politique, Russell est foncièrement individualiste, et même anarchiste. Il a écrit : « la bonne vie est inspirée par l'amour et guidée par la connaissance «. — Russell, qui se détacha rapidement de Hegel au point de dire : « Pour Hegel, la liberté est le droit d'obéir à la police «, a exercé une profonde influence sur le positivisme logique du Cercle de Vienne. « La philosophie n'est pas une théorie, mais une activité.«

Oeuvres principales : Essai sur les fondements de la géométrie (1897), Exposé critique de la philosophie de Leibniz (1900), Principia mathematica (1910), Les problèmes de la philosophie (1912), Notre connaissance du monde extérieur et les méthodes scientifiques (1914), La philosophie de Bergson (1914), Principes de reconstruction sociale (1916), Vers la liberté : le socialisme, l'anarchie et le syndicalisme (1918), Mysticisme et logique (1918), Introduction à la philosophie mathématique (1919), La pratique et la théorie du bolchevisme (1920), Analyse de l'esprit (1921), Les atomes (1923), Icare ou l'avenir de la science (1924), Analyse de la matière (1927), Pourquoi je ne suis pas chrétien (1927), Essais sceptiques (1928), Le mariage et la morale (1929), La conquête du bonheur (1930), Liberté et organisation 1814-1914 (1934), Pouvoir, nouvelle analyse sociale (1938), Histoire de la philosophie occidentale (1945), Les dernières chances de l'homme (1951), Science, puissance, violence (1952).