Devoir de Philosophie

Camus: vie et oeuvre

Publié le 09/04/2013

Extrait du document

camus
En 1930, Camus ressent la première atteinte de la tuberculose (il séjourne alors chez un oncle, boucher voltairien, qui le soigne, lui fait lire Gide et "imaginer un peu ce que pouvait être un père"), - maladie qui ne le quittera plus et lui interdira de se présenter à !'agrégation de philosophie en 1937. Camus est peut-être le seul écrivain français du XXe siècle à n'avoir pas connu de purgatoire. Ses contemporains ont reconnu en lui cette "admirable conjonction d'une personne, d'une action et d'une oeuvre" que saluait Sartre. Camus a su tenir la position qui s'imposait face à l'histoire. La philosophie qu'il met dans ses livres, rarement en forme, donne à cette oeuvre la flexibilité qui fait toute sa force.


camus

« est donc la valeur suprême de l 'ab­ surde, qui fonde une morale de l'in­ dolence, de la cruauté équivalente.

Caligula, figure emblématique de l'absurde, a appris que les hommes meurent et ne sont pas heureux : il massacre et demande la lune.

Répétition de L'État de Siège au théâtre Marigny.

Avec Jean-Louis Barrault, metteur en scène, et Balthus, décors et costumes (1948) L'âme révoltée "J e crie que je ne crois à rien et que tout est absurde, mais je ne puis douter de mon cri et il me faut au moins croire à ma protesta­ tion." C'est tout le propos du second cycle camusien, celui de la révolte, que son auteur résume encore : "Je me révolte donc nous sommes." Au concept saccageur de l'absurde, La Peste (1947), L'État de siège (1948), Les Justes (1949) et L'Homme révol­ té (1951) opposent désormais cette parade au nihilisme qu'est "la recon­ naissance d'une communauté dont il faut partager les luttes".

Puisque Dieu est mort, il s'agit de devenir un saint sans lui ; de tenter dans un défi permanent à sa condition humaine de définir un humanitarisme de la révolte ...

Albert et sa femme Francine, le jour de son Prix Nobel de Littérature Mais le problème se pose alors - l'homme privé du divin, rejeté dans un temps purement historique - d'incarner l'idée dans l'histoire, de passer de la révolte à la révolution, c'est-à-dire au meurtre.

La révolte doit dégénérer en justification du crime : "Tout révolutionnaire finit en oppresseur ou en hérétique" (c'est toute l'histoire du nihilisme mo­ derne, de Saint-Just à Hitler) ...

Sauf à être "délibérément statique" (ce - r;, " .

~ •' l 1,r:"l "'' ~~ ,__L'ÉDITEUR « Camus a non seulement lutté contre la pa­ resse de l'in­ telligence (son comme l'ivresse de la lucidité), il s'est encore plus opposé à la paresse du cœur.

» Jean Grenier, Albert Camus, Gallimard, 1968 «L'Afrique du Nord a, en sa personne, donné naissance à un maître à qui toute une longue suite d'écrivains, d'origine chrétienne et musulmane, doivent leur faim de justice, leur amour des hommes et une exigence sans limite à l'égard de soi­ même.

» -Jules Roy, A propos d'Alger, de Camus et du hasard, Le Haut Quartier, 1982 «Voyez-vous, je suis souvent malheureux depuis quelque temps, de ne pouvoir rien aimer, ou presque, de mon temps.

Ce que je lis m'impatiente ou me dégoûte, la société des marchands me décourage, et pour aller Photos (a, c, e, f, h) Bemand; (b) ERL / Sipa lcono; (d) collection particulière D.R.; (g) collection Viollet qu'avec Francis Jeanson stigmatisa Sartre), la ré­ volte de Camus conduit au terrorisme d'État : nouvelle im- passe.

Vers l'art de la mesure D e 1954 (L'Été) à sa mort, Ca­ mus découvre la Grèce, écrit L' Exil et le Royaume, reçoit .

le prix Nobel de littérature (17 octobre 1957), songe avec l'accord d'André Malraux à prendre la tête du théâtre Récamier.

S'il a d'abord tenté d'éviter le conflit fratricide en Algérie (avant de se résoudre au silence, persuadé de ne pouvoir qu'aggraver le malentendu), s'il continue de s'insurger (contre le "socialisme des potences" en Hongrie) ou réfléchit sur la peine capitale, sa révolte est dépassée (ou seulement contenue ?) par la convic­ tion naissante que c'est à l'art qu'il revient de corriger le réel : "L'art nous ramène ainsi aux origines de la révolte dans la mesure où il tente de donner sa forme à une valeur qui fuit dans le devenir perpétuel, mais que l'artiste pressent et veut ravir à l'histoire" (La Chute, 1956).

Apaisé, le philosophe Albert Camus trouve la mort en voiture le 4 janvier 1960 ; l'artiste nous quitte sur une promesse.

plus loin que possible, je veux dire la gauche, où je suis né, où je mourrai, a dérogé selon moi et vit aujourd'hui dans la pire des malhonnêtetés, l'intellectuelle.

Mais en même temps, je sais que cette décadence des cœurs et des esprits est à son terme et que quelque chose renaîtra qui sera fort et tendre, aventureux et sage, qui fécondera en un mot, et que nous pourrons aimer.

Simplement, je crains de ne pas le voir et je n'aimerais pas l'idée d'avoir vécu sans aimer la vie autant que je le puis.

» -Albert Camus, lettre à Pierre Moinot, 26 septembre 1953, publiée dans le Magazine littéraire n° 276, avril 1990 CAMUSOI. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles