Frangié (Soleiman)

« avec l'un ou l'autre des clans politico-confessionnels organisés.

Aussi, malgré ses relations très étroites avec Chamoun, à partir de la montée du chéhablsme, n'a-t-il jamais fait partie du " Hllf ., (coalition des partis d'op­ position dirigés par Chamoun, Gémayel, Eddé).

Il dis­ pose d'une nombreuse milice personnelle qui serait, aux dires de certains, capable de contrôler le pays sans faire appel à l'armée.

5 " Homme fort ..

ou " champion du libéralisme ..

pour les uns, ..

caïd " ou " seigneur de guerre régio­ nal ..

pour d'autres, Frangié est en fait le meilleur repré­ sentant de la féodalité politique libanaise.

Son élection signifie le triomphe de celle-ci sur le ..

capitalisme moderne ..

contrôlé par l'État que représentait la ten­ dance chéhabiste, au pouvoir depuis 1958.

Frangié ayant résumé son programme en deux mots : " démo­ cratie et prospérité "• les observateurs n'ont pas tardé à les traduire par : lutte contre l'influence des services de renseignements de l'armée et retour aux traditions du libéralisme absolu.

6 Homme de droite convaincu, Frangié n'a ni la cul­ ture, ni la subtilité de son prédécesseur, Charles Hélou.

Ses sympathies pro-occidentales ne l'empêchent pas pourtant d'être ouvert au monde arabe ; farouche parti­ san de l'indépendance libanaise, Il se dit favorable à la cause palestinienne.

La présence des " feddayin " sur le sol libanais constitue l'un des problèmes les plus délicats qu'il ait à résoudre et qui met en péril sa popularité.

Les affrontements armés de plus en plus violents bouleversent le laborieux équilibre confessionnel du " Pacte national ..

qui, depuis 1943, a toujours été invoqué à l'heure des périls, mais dont les musulmans ne craignent plus de dire qu'il ne saurait toujours avantager les chrétiens.. »