HENRI BERGSON
Publié le 17/01/2022
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Un prestige exceptionnel s'est attaché à l'oeuvre de Bergson, dont l'enseignement attira au Collège de France une foule d'étudiants, de mondains, de savants, et dont les travaux ont connu un retentissement mondial {Essai sur les données immédiates de la conscience, 1889; Matière et Mémoire, 1896; L'Évolution créatrice, 1907; L'Énergie spirituelle, 1919; Les Deux Sources de la morale et de la religion, 1932). Bergson réagit contre les excès de l'intellectualisme et du scientisme. Il dénonce l'erreur des philosophes qui considèrent l'intelligence comme l'instrument unique et suprême de toute connaissance : selon lui, l'intuition seule permet de saisir directement, dans leur réalité mouvante, les phénomènes de la vie et de la conscience. Il dénonce aussi la confusion entre le temps mathématique, qui se décompose, et la durée, substance de notre vie intérieure, qui est une création fluide et continue. Il restaure en psychologie la notion de liberté et conduit à l'existence d'un Dieu « générateur à la fois de la matière et de la vie «. Orateur séduisant, écrivain harmonieux à la langue imagée, Bergson a exercé sur la littérature une influence importante : Charles Péguy a pu le considérer comme l'un de ses maîtres; Marcel Proust lui doit aussi beaucoup.
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BERGSON 245
-C - La connaissance intuitive.
L'intuition est la connaissance à laquelle parvient l'esprit quand il se débarrasse de ses tendances intellectuelles.
C'est « une espèce de sympathie [intellectuelle] par laquellë on se transporte à l'intérieur d'un objet pour coïncider avec ce qu'il a d'unique et par conséquent d'inexprimable ».
Elle atteint la réalité en soi, l'absolu.
Texte No 66.
Il.
SCIENCE ET PHILOSOPHIE
-A - Distinction.
La science est l'œuvre de l'intelligence, «attention que l'esprit porte à la matière » ; la philosophie est l'œuvre de l'intuition " atten tion que l'esprit se prête à lui-même », L'intelligence ne peut en effet
saisir la vie intérieure caractérisée par 1 'hétérogénéité qualitative, la durée concrète, la liberté.
Les réalités spirituelles échappent donc à la science qui ne peut atteindre que le monde extérieur ; elles sont l'objet de la philosophie.
Texte No 65.
-B - Supériorité de la philosophie.
Mais Bergson en vint bientôt à penser que la connaissance de la vie relevait aussi de l'intuition plutôt que de l'intelligence parce que la vie est finalité et changement et que l'intelligence ne comprend que le mécanique et l'immobile.
Enfin dans la connaissance même des choses la philosophie lui parut supérieure à la science parce que, grâce à son
désintéressement, elle parvient jusqu'aux réalités profondes ("la vie intérieure des choses ») tandis que la science est toujours artificielle et superficielle.
Texte N° 67-69.
-C - Portée du bergsonisme.
Ainsi Bergson prétend contre Kant et Comte que la métaphysique est possible et que nous ne sommes pas condamnés à ne connaître que des phénomènes et leurs lois.
En même temps il ruine lt>s ambitions du scientisme en définissant les limites de la science et il restaure les valeurs spirituelles (la liberté, l'âme et Dieu).
III.
PSYCHOLOGIE
-A - La perception et le rêve.
• La perception serait en droit l'image du tout; elle se réduit en fait à ce qui nous ïntéresse •.
Nous interprétons en effet la sensation présente en vue de l'action; d'où le rôle de la mémoire : • percevoir.
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