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ESSAI SUR LES DONNÉES IMMÉDIATES DE LA CONSCIENCE, Henri Bergson

Publié le 23/09/2018

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conscience

ESSAI SUR LES DONNÉES IMMÉDIATES DE LA CONSCIENCE, 1889.

 

Henri Bergson, 1859-1941.

Thèse de doctorat.

Lorsqu’il achève la rédaction de sa thèse de doctorat en février 1888, Bergson, ancien élève de l’École normale supérieure, a tout juste trente ans. Il enseigne, en tant que professeur agrégé de philosophie, au lycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand et à la faculté des lettres de cette même ville. La soutenance de thèse a lieu en 1889 à la Sorbonne, devant un jury où siègent notamment Emile Boutroux et Jules Lachelier (à qui l’œuvre est dédiée).

Le positivisme de la fin du xixe siècle s’attache à présenter les phénomènes humains et sociaux comme soumis à un déterminisme aussi complet que celui qui régit les faits du monde physique. La vie de l’esprit en est réduite au jeu de l’association d’éléments simples, images et sensations (associationnisme). Contre cette approche qui étend à la vie psychique les lois déterministes de la science, Bergson prend soin ici de distinguer deux ordres. D’un côté, le monde extérieur où se situent les objets matériels discontinus, dont le langage pratique — lui aussi discontinu — rend compte : c’est le domaine légitime de la science; c’est l’ordre homogène de l’espace, de la simultanéité, de l’étendue et de la quantité. De l’autre côté, le monde intérieur de la conscience, où se situent les faits de conscience et que la psychologie examine. C’est l’ordre hétérogène de la durée (temps intérieur), de l’inétendue, de la qualité. Ces deux mondes s’opposent irréductiblement. Cette distinction des deux ordres autorise Bergson à restaurer, avec l’autonomie de la conscience, la liberté : l’ordre de l’extériorité (la science) ne saurait valablement expliquer l’ordre de l’intériorité (la conscience).

Le propos de Bergson est de dénoncer l’erreur qui consiste à traduire illégitimement «de l’inétendue en étendue, de la

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