Jean Genet

« Genet (Jean) 11s Enfin, " Les Paravents "• pièce sur la guerre d'Algérie créée à Berlin en 1961, ne peut être jouée à Paris qu'en 1965 dans une mise en scène de Roger Blin.

Son antimilitarisme et son anticolonialisme déclenchent des manifestations d'extrême-droite.

Depuis 1966, Genet n'écrit plus que pour défendre la cause des Noirs américains et celle des Palestiniens.

4 Le théâtre de Genet est délibérément provocateur et ·scandaléux par ses thèmes et les outrances du langage, un langage symbolique, souvent déroutant, d'une grande richesse, splendidement lyrique, qui oscille entre la pré­ ciosité et la scatologie.

Ce théâtre poétique est rigou­ reusement antiréaliste.

C'est le théâtre du faux-semblant, de l'illusion, des fantasmes irréfutables.

A cet égard, ..

Le Balcon "• cette maison d'illusions où de minables individus deviennent juges, évêques, généraux ou chefs de la police (et le deviennent réellement un instant à la faveur d'une révolution) devant des prostituées, symbo­lise assez exactement toute la dramaturgie de Genet.

Ce ..

monde-autre " est le prisme à travers lequel l'au­ teur veut faire apparaitre un ordre social où joue l'Inver­ sion des signes.

5 Genet vomit le théâtre occidental.

La représentation de ses pièces devrait être un rituel, une cérémonie, une messe (une messe noire).

Mais cela est impossible.

• On ne peut que rêver, écrit-il, d'un art qui serait un enche­ vêtrement profond des symboles actifs capables de parler au public un langage oll rien ne seraH dit, mals tout pressenti "• mais • on ne peut rien attendre d'un métier qui s'exerce avec si peu de gravité ni de recueillement "· .,..

Voir aussi : Artaud, Blin, Brook, Cocteau, Hosaein, Sartre.. »