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Jean Renoir biographie

Publié le 05/12/2019

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Renoir s'exile aux États-Unis. Son indépendance d'esprit l'empêche de s'adapter au système de production hollywoodien. Il y dirige, non sans difficultés diverses, cinq films dont seul The Southerner (L'Homme du Sud, 1945) le satisfait. Il épouse Dido Freire, sa compagne depuis La Règle du jeu.

 

La découverte en 1946 d'un livre (de Rumer Godden) et en 1949 d'un pays (l'Inde) donnent naissance à son premier film en couleurs, le splendide Fleuve (The River) tourné à Calcutta début 1950. Et à un nouveau Renoir : « Avant la guerre, ma manière à moi de participer [ ...] était d'apporter une voix de protestation. [ ... ] Aujourd'hui l'être nouveau que je suis réalise [ ...] que la seule chose que je puisse apporter à cet univers illogique, irresponsable et cruel, c'est mon \"amour\"1 ».

Fortement influencé par les films de Charlie Chaplin, David Wark Griffith et Erich Von Stroheim et par les gros plans des stars féminines du cinéma américain, Jean Renoir n'a plus qu'une idée en tête : faire de sa femme Catherine Hessling, dernier modèle de son père décédé en 1919, une vedette de l'écran. Pour elle, il réalise cinq films muets, dont Nana (1926), véritable bande-annonce de l'œuvre à venir. « On y trouve, dit François Truffaut, ce qui deviendra la thématique de Renoir : l'amour du spectacle, la femme qui se trompe sur sa vocation, la comédienne qui

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« se cherche, l'amoureux qui meurt de sa sincérité, le politi­ cien éperdu, l'homme créateur de spectacles 1 >>.

Durant des années d'apprentissage, la rencontre avec Michel Simon, un des plus grands comédiens du xxe siècle, est décisive :fruit de leur collaboration, La Chienne (1931) et Boudu sauvé des eaux (1932), sont deux œuvres phares du jeune cinéma parlant.

Renoir, qui se remet en question à chaque film, explore alors deux nouvelles voies.

Le poignant Toni (1934), cofi­ nancé par le dramaturge et cinéaste marseillais Marcel Pagnol, est tourné sur les lieux mêmes de l'action (méthode que retiendra l'école néo-réaliste italienne dix ans plus tard).

Le sarcastique Crime de Monsieur Lange (1935) est au contraire tourné principalement en studio.

L'engagement politique Depuis le début des années trente, Jean Renoir, séparé de Catherine Hessling, vit avec Marguerite Houllé, mon­ teuse de tous ses films, de Boudu à La Règle du jeu, enga­ gée et militante.

Il accepte de réaliser La vie est à nous commandité par le Parti Communiste Français (le Front populaire remporte les élections de mai 1936).

Il aban­ donne le tournage de Partie de campagne2 pour celui des Bas-fonds, qui lui permet de diriger, nouvelle rencontre importante, Jean Gabin, le plus français des acteurs, le plus acteur des Français ; il le retrouvera dans la tonique Grande illusion (1937) puis la tragique Bête humaine (1938).

Le premier prix Louis Delluc est attribué aux Bas-fonds.

La Grande illusion reçoit un accueil triomphal auprès de la critique et connaît en même temps un immense succès auprès du public, à l'étranger comme en France.

Chronique de la Révolution exempte de tout mani­ chéisme, La Marseillaise (1938) exacerbe néanmoins les passions : une partie de la critique règle son compte au film et à son auteur tout autant qu'à Léon Blum et au Front 1.

ln Jean Renoir, par André Bazin, Éditions Champ libre, 1971, p.

205.

2.

Le film ne sortira qu'au print emps 1946.

10. »

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