Laclos en son temps (biographie complète)

I - Une carrière militaire

Pierre-Ambroise-François Choderlos de Laclos naît en 1741 à Amiens dans une famille anoblie depuis peu. Élève au corps royal d'artillerie, il est promu lieutenant, en 1762. Il est affecté à la Brigade des Colonies censée régler les expéditions d'outre-mer. La paix qui s'établit alors transforme cette Brigade en régiment d'artillerie et Laclos de connaître exclusivement une vie de garnisons. Officier intelligent, bien noté, Laclos est muté pour établir une école militaire à Valence en 1777, puis en 1779, à Rochefort d'où il veille à la construction du fort de l'île d'Aix.

II - LA LITTÉRATURE POUR TROMPER L'ENNUI

Avant de publier son œuvre majeure, Laclos a déjà à son actif deux opéras comiques, La Matrone et Ernestine, écrits à Besançon, dont le second joué à La Comédie Italienne en 1777 connaît un échec cuisant. Des pièces dédiées à des femmes, des poèmes, des éloges, paraissent dans des revues. En 1781, Laclos demande un congé de six mois qu'il obtient pour parachever son roman épistolaire entamé en 1778. L'ouvrage paraît en avril 1782 et connaît un succès tel que, dès le premier mois, il faut rééditer deux mille nouveaux exemplaires.

III - Un écrivain engagé

Marié en 1782, puis père d'un premier enfant, en 1784, Laclos reprend ses fonctions militaires, à la Rochelle cette fois. Il écrit peu. Il répond à une question de l'Académie des sciences de Châlons sur l'éducation des femmes, mais son discours est inachevé. Il le transforme en trois essais d'inspiration rousseauiste. Il fait encore parler de lui en 1787 par son Éloge de Vauban qui s'avère un réquisitoire. Renvoyé à Toul, sa garnison de départ, il demande un congé et rentre au service du Duc d'Orléans, Philippe Égalité, qui rassemble autour de lui tous les opposants au régime et aspire à établir en France une monarchie constitutionnelle.

IV - LA Révolution

Après un bref exil à Londres où son nouveau maître a été envoyé par Louis XVI, Laclos entre en 1790 au club des Jacobins. Partisan de la destitution du roi, il est favorable à la régence de Philippe d'Orléans. Il occupe toutefois, sous la Convention, en 1792, le poste de commissaire du pouvoir exécutif que lui assigne Danton. Soupçonné de trahison, il est arrêté en 1793, en même temps que le duc d'Orléans, mais n'est pas guillotiné comme lui. Libéré après douze mois de détention, il devient conservateur des hypothèques. Il se rallie ensuite à Napoléon, premier consul, qui lui rend son grade et l'affecte à l'armée du Rhin puis à l'armée d'Italie, en tant que commandant de l'artillerie de Naples en 1803. Mais, Laclos, atteint de dysenterie, meurt quelques jours après son arrivée à Tarente.