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LE TEMPS : APPROCHE ORDONNÉE DANS DEUX DOMAINES FONDAMENTAUX DE RÉFLEXION BIOGRAPHIE INDIVIDUELLE ET HISTOIRE COLLECTIVE.

Publié le 03/04/2014

Extrait du document

temps

b) Les effets de l'événement. L'irréversibilité de l'histoire est liée à

la stratification successive des événements et de leurs effets plus ou

moins durables. En ce sens, tout événement est à la fois passé et

présent, c'est-à-dire, au sens hégélien, dépassé (aufheben désigne chez

Hegel ce qui est à la fois conservé et supprimé. Cf. le statut du « moment

«, dans la dialectique hégélienne, in Logique, 1, 1 ). Cette analyse

s'applique aussi bien à l'histoire de la philosophie (succession des

« systémes philosophiques«) qu'à l'histoire générale. Tout événement

passé est conservé à titre de moment, de même qu'en histoire de la

philosophie les « systèmes postérieurs contiennent ceux qui les ont précédés

comme des moments supprimés et dépassés «. Mais une telle

conception, propre à Hegel. investit l'histoire d'un point de vue téléologique

contestable, le passé étant toujours interprété en fonction du

présent (illusion rétrospective).

temps

« Scènes réelles et scénarios imaginaires, étroitement mêlés à travers une succession unique d'expériences relationnelles, « traces mnésiques » et souvenirs, déterminent la personnalité.

Celle-ci accueille de façon origi­ nale le présent, c'est-à-dire qu'elle le structure en fonction des préfé­ rences ou des phobies, des angoisses sélectives, des comportements de défense qui marquent « l'héritage » de tout un passé.

Freud souli­ gne, de ce point de vue, le caractère sélectif (valorisé) de toute mé­ moire comme de toute amnésie (cf.

Psychopathologie de la vie quoti­ dienne, Éditions Payot, page 54).

On peut donc dire qu'un événement n'est jamais totalement «passé» dans la mesure où il produit des effets dans le présent.

Otto Rank, disciple de Freud.

montrait par exemple comment r événement par excellence, la naissance, s' accom­ pagne d'un traumatisme dont les répercussions peuvent être, dans cer­ taines conditions, très importantes (J'angoisse reproduirait, périodique­ ment, ce traumatisme initial ; cf.

Otto Rank, Le traumatisme de la naissance, Éditions Payot).

Tout événement de la vie affective reste en fait présent soit dans la continuation permanente de ses effets (forma­ tion d'une sensibilité) soit dans les réactions « ponctuelles » aux situa­ tions données.

L'impact du passé individuel se mesure notamment dans la détermination d"un caractère, de réactions types, voire de comporte­ ments névrotiques.

Le cas extrême est celui de lautisme (conservation sur un mode imaginaire de bribes du passé déconstruites et recompo­ sées selon une logique du désir ou du fantasme).

- Sous un autre angle, le poids du passé peut être évalué dans la formation culturelle de l'individu (langage, développement des fonctions logiques).

Les sociologues Bourdieu et Passeron analysent ainsi, dans Les héritiers (Éditions de Minuit), la façon dont certains « manques culturels » inhérents au milieu d'origine déterminent lavenir scolaire et professionnel des individus.

On retrouve ici les principaux facteurs de l'homme défini comme être de culture : l'histoire humaine est cumula­ tive, ce qui veut dire que tout événement déterminant s'y intègre, et devient en un sens constitutif.

Le passage du point de vue individuel au point de vue collectif confirmera ces analyses (corrélations : nature et culture, éducation, progrès.

histoire).

• Histoire collective.

L'approche de lévénement par l'historien requiert toujours une mise en perspective des faits, c'est-à-dire une réinsertion dans la série cau­ sale qui les rend possibles.

Un événement peut dès lors être saisi selon deux points de vue : a) Au niveau de sa cause productrice ; b) Au niveau des effets qu'il produit lui-même, c'est-à-dire de son « efficace » propre.

Reprenons su.::cessivement ces deux points : a) La cause productrice.

Il vaudrait mieux parler de causalité pour souligner le caractère complexe, « surdéterminé » des processus histori­ ques.

Un événement, en première approche, ne peut être désolidarisé du passé qui le rend possible.

Il doit toujours être pensé par rapport à un « champ de possibles » que détermine une configuration de causes 76. »

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