Lamartine
Publié le 08/04/2013
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Avec Les Méditations (1820), Lamartine a inauguré l'une des grandes voies de la poésie romantique, l'élégie: il s'agit d'une Portrait de Lamartine par H. de Caisne Marianne-Élisa Birch, son épouse, pleine d'admiration et de dévouement pour lui plainte amoureuse qui trouve son épanchement et sa pleine expression dans la contemplation de la nature. L'importance donnée aux thèmes de la destinée et de l'infini répond à l'attente de la génération romantique. Les oeuvres de Lamartine ponctuent son itinéraire intérieur, qui va de son échec sentimental à son échec politique: avec Méditations, c'est l'expression du lyrisme intime; avec Les Harmonies, c'est un lyrisme mystique ; Jocelyn est une épopée qui révèle les étapes de la construction de l'homme intérieur ; enfin, Les Recueillements poétiques contient des poèmes écrits à diverses époques.
«
tian politique n'altère pourtant pas sa
vocation poétique.
Hanté depuis
1821 par le projet d'une grande épo
pée en vers, au cours d'un voyage en
Orient, il écrit Jocelyn (publié en
1836): deux jeunes gens, Jocelyn et
Laurence, sont conduits, par les ha
sards de
la Révolution, vers l'amitié
puis la passion qui débouche sur une
euphorie mystique.
Lamartine y livre
son sentiment religieux,
qui se par
tage entre le déisme et le christia
nisme social.
Lui qui dénonce à la
tribune « la richesse illégitime » et
la « coalition du capital », écrit éga
lement Recueillements poétiques
(1839).
L'Ode sur les révolutions et
La Marseillaise de la paix, où il sou
haite
que se réalise la fraternité des
peuples,
et qui prendront place dans
sa pensée sociale comme sa rupture
avec sa classe d'origine
et expliquent
son échec électoral aux présiden
tielles de 1848 : il obtient à peine
20 000 voix contre 5 000 000 au
futur empereur Louis Napoléon
Bonaparte.
Très endetté malgré la
vente de Milly, dans les vingt der-
nières années de sa vie, il reçoit une
NOTES DE L'ÉDITEUR
L'originalité de la poésie de Lamartine tient
surtout
à sa musicalité, qui se caractérise
par quelques constantes :
- la cadence se fonde sur la juxtaposition et
le glissement; ainsi les coupes
à l'intérieur
des vers sont le plus insensibles possible,
- le mot est choisi d'abord pour sa sonorité,
- la strophe se lit dans un seul souffle,
- le rythme est presque toujours régulier et
symétrique, l'idéal pour Lamartine étant
l'alexandrin 3/3/3/3.
« pension nationale », écrit des
œuvres alimentaires en quantité.
Son
dernier chef-d'œuvre, La Vigne et la
maison (1856), est un dialogue entre
son
âme meurtrie et son « moi » dans
le décor de Milly.
Il meurt dans la
misère le 28 février 1869, le crucifix
de Julie (Elvire) à son chevet.
L'inspiration lamartinienne
Portrait de sa fille
Julia, l'objet de
son adoration
P
our Lamartine, comme le prouve
l'histoire de sa vie, la poésie
n'est pas un métier mais un besoin de
sa sensibilité qui, après une crise mo
rale, se libère dans
une effusion ly
rique.
Cette libération de
l'âme se fait
toujours
dans un endroit intime, un
asile, un refuge : la forêt, une grotte,
une barque, qui sont des lieux clos
où
le « moi » cherche à se fixer.
De même
la métaphore de 1' eau est obsession
nelle chez Lamartine :
c'est le lieu de
la mémoire et de la reconstitution du
Manuscrit original tiré des Harmonies : Milly ou la terre natale, 1826-1827
Révolution de
1848.
Lamartine
et Ledru-Rollin,
retour de
l 'Hôtel-de-Ville
Les détracteurs du romantisme
dénonceront la mièvrerie de la poésie
de Lamartine, mais d'autres le loueront :
Gautier dit de Lamartine
qu'il est
« le plus grand musicien de la langue
française
» ; Claudel dit que sa mesure
est « si parfaite qu'elle vous ôte l'idée de
compter ».
Entre La Fontaine et Paul
Éluard, Lamartine est l'un des poètes
les plus
« faciles » de notre langue, tant
son vers semble toujours couler de source,
directement de son cœur.
passé (le lac du Bourget,
les réservoirs d'eau de
pluie de Milly, la baie de
Naples).
La cadence même
de son vers, a-t-on remar
qué, évoque le mouvement
réguliers des vagues.
Cette
sensibilité poétique se
double de l'idée que le
poète est investi
d'une mis
sion qui dépasse sa per
sonne.
La question de
l'utilité politique de !'écri
vain est au centre de son
œuvre : « La poésie sera de
la raison chantée, voilà sa
destinée pour longtemps :
elle sera philosophique, religieuse,
politique, sociale, comme les
époques que le genre humain va
accomplir.
Elle va se faire peuple.
»
(seconde préface des Méditations).
Chez Lamartine, le deuil engendre la
poésie:« un deuil n'est pas associé au
ciel mais à mille réalités tangibles.
Le poète a beau idéaliser ce qui le délaisse,
il est contraint de reconnaître le caractère
terrestre de ce dont il endure la perte.
Sa poésie devient une poésie du souvenir
et du regret.
» Georges Poulet, Études sur le
temps humain, IV, Éd.
du Rocher,
1976.
1 peinture de Tirpenne (1864), musée Lamartine I Explorer 2 musée Lamartine, Mâcon I Explorer 3 grav.
de T.
L.
Regnault (1821) I Explorer 4 Edimédia 5 Explorer 6 bibl.
de Mâcon I Explorer LAMARTINE 01.
»
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