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Lénine

Publié le 05/09/2006

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Étudiant noble gagné aux idées révolutionnaires et déporté en Sibérie, Vladimir Ilitch Oulianov Lénine passe en Suisse et en France les années de l'avant-guerre et de la guerre, jusqu'en 1917. Ce long contact avec la civilisation occidentale, où le socialisme se développe librement (c'est l'époque vivante de la deuxième Internationale), lui dorme une largeur de vues qui dépasse l'horizon russe et s'étend au monde entier.

Théoricien érudit, écrivain, journaliste, c'est un des plus fidèles commentateurs de la pensée de Marx et d'Engels, qu'il prolonge, au XXe siècle, par la conception du « capitalisme monopoliste impérialiste «. Marxiste intransigeant, il a la conviction que le « capitalisme « entre dans sa dernière phase et que la révolution socialiste mondiale mûrit : le « prolétariat « doit renverser la « bourgeoisie «, établir sa propre dictature et préparer les voies à une humanité sans classes ni frontières.

Observateur sagace, il note toutes les faiblesses du régime contemporain (crises et guerres), suit de près les mouvements sociaux, dénonce les flottements de la doctrine socialiste, en particulier l' « opportunisme « et la collaboration avec la « bourgeoisie « dans la paix comme dans la guerre.

Tacticien consommé et agitateur infatigable, il est le chef de la fraction extrémiste du parti socialiste russe (bolchevik) en exil et participe à tous les congrès internationaux.

Ce théoricien connaît les besoins et l'âme des masses ; en avril 1917, dès son premier contact avec les foules russes, il trouve le langage simple qui leur convient et devient leur idole.

L'homme d'action se révèle alors pleinement. Son sens tactique lui permet d'exploiter les faiblesses du gouvernement provisoire et d'esquiver les ripostes de ses adversaires : en

juillet, un mouvement prématuré — et qu'il avait déconseillé — est brisé par Kérenski ; Lénine gagne alors la Finlande ; il y écrit son livre L'État et la Révolution, véritable manuel de la révolution communiste, qu'il va pouvoir bientôt mettre en pratique. En effet, une tentative de coup d'État tsariste (Kornilov) jette le peuple dans les bras des bolcheviks : l'heure de l'action est venue ; par sa « lettre aux camarades «, Lénine donne le signal, puis, avec une audace tranquille, en quelques jours et en quelques décrets, il accomplit la plus grande révolution sociale qu'ait connue l'histoire.

Pour asseoir solidement le nouveau régime, Lénine satisfait les deux grandes revendications populaires : la paix et la terre. Puis il organise la dictature du prolétariat. Avec l'appui des partisans, puis de l'armée rouge, il soutient contre les ennemis de l'intérieur et de l'extérieur une lutte sans merci. En même temps, il veut rétablir une hiérarchie administrative, restaurer l'industrie collectivisée, construire une économie nouvelle (e Le communisme, c'est la dictature du prolétariat plus l'électricité «, dit-il). Sa volonté de fer y parvient en partie.

Il sait être réaliste et se plier aux nécessités du moment : par le traité de Brest-Litovsk — humiliation provisoire —, il a sauvé la Russie de l'invasion. Mais, l'Allemagne vaincue, il songera à ressaisir la Pologne. Il ne renonce pas à son rêve de révolution mondiale (troisième Internationale), mais l'Occident — surtout le monde anglo-saxon — demeure rebelle aux conceptions soviétiques. Lénine se résigne alors à organiser le collectivisme « dans un seul pays «, qui se trouve, par malheur, être un des plus arriérés d'Europe. L'oeuvre est surhumaine : il ne s'obstine pas lorsque l'expérience est mauvaise. En 1921, à la suite de la révolte de Cronstadt, il adopte une nouvelle politique économique (N.E.P.) qui est une concession à l'individualisme paysan et à l'initiative économique privée. En revanche, il soutient la lutte antireligieuse : l'athéisme d'État ne se relâchera que beaucoup plus tard.

Lénine exerce une véritable dictature, mais au nom d'un parti où s'affrontent librement les thèses et dont il accepte les critiques. Il est admirablement secondé par une pléiade de compagnons fidèles.

Le fondateur de l'U.R.S.S. meurt en 1924, à, cinquante-quatre ans, terrassé par la paralysie. Il était de la trempe des grands meneurs d'hommes, d'une confiance immense en lui-même, lucide comme Robespierre, dur comme Cromwell, écouté comme Mahomet. Au pied du Kremlin, devant le cercueil de verre où repose sa dépouille drapée dans les étendards rouges de la Commune de Paris, les foules défilent et se recueillent.

 

 

« 138 Lénine Lénine, de son vrai nom, Vladimir lllitch Oulianov, nait le 22 avril 1870 à Simbirsk ·(aujourd'hui Oulianovsk), d'une famille de peUte noblesse.

Bouleversé par l'exécu­ tion de son frère ainé qui avait comploté contre le tsar, Il se tourne vers le marxisme où il cherche des méthodes scientifiques de lutte.

Après des études de droit, n exerce les fonctions d'avocat et s'installe à Sai·nt-Pétersbourg (1893).

Il crée des cercles d'études marxistes.

Il rencontre Plekhanov, 1'introducteur du marxisme en Russie, au cours d'un voyage en Suisse.

Arrêté à son retour en Russie (1895) il est condamné à la prison, puis à la déportation en Sibérie.

Il y reste jusqu'en 1900 et continue son travail théorique.

2 Libéré de Sibérie, il se réfugie en Suisse, d'où il va diriger l' "lskra » (• l'~tincelle »), organe du parti ouvrier social-démocrate de Russie {POSDR).

Dans ..

Que faire ? ..

(1902), il élabore la théorie du parti d'avant-garde, rigou­ reusement discipliné, apportant aux masses la théorie révolutionnaire.

Ces idées triompheront en 1903, au ne Congrès du POSDR, contre les thèses de Martov et de Trotsky.

Les partisans de Lénine, majoritaires, sont les bolcheviks ; ·les minoritaires, les mencheviks.

'les mencheviks reprennent possession de l'• lskra "· 3 La révolution de 1905 conduit à une brève réunifica­ tion des bolcheviks et des mencheviks.

Mais au va Con­ grès du POSDR à Londres, les bolcheviks l'emportent définitivement.

En 1912, à Prague, la scission avec les mencheviks est consommée.

Lénine fonde le parti bol­ chevik, illégal en Russie.

En 1914, il sè trouve de nou­ veau en .Suisse et dénonce la faillite de la ua Interna­ tionale dont les principaux partis participent à une guerre ..

impérialiste "· N préconise la " transformaUon de la guerre lmpérlatlste en guerre clvfle ».

4 Rentré en Russie par l'Allemagne en avril 1917, il. »

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