L'oeuvre de Böll
Publié le 22/04/2012
Extrait du document
ROMANS
DER ZUG WAR PUNKTLICH (1949) LE TRAIN ÉTAIT A L’HEURE (1954)
DIE SCHWARZEN SCHAFE (1951) Les Moutons noirs
WO WARST DU, ADAM ? (1951) OU ÉTAIS-TU, ADAM ?
... UND SAGTE KEIN EINZIGES WORT... (1953) RENTREZ CHEZ VOUS, BOGNER (1954)
HAUS OHNE HÜTER (1954) LES ENFANTS DES MORTS (1955)
DAS BROT DER FRÜHEN JAHRE (1955) LE PAIN DES JEUNES ANNÉES (1962)
BILLARD UM HALB ZEHN (1959) LES DEUX SACREMENTS (1961)
NOUVELLES
WANDERER, KOMMST DU NACH SPA (1950) LA MORT DE LOHENGRIN (1955), nouvelles extraites pour la plupart de "Wanderer..."
NICHT NUR ZUR WEIHNACHTZEIT (1952) Non seulement au temps de Noël
SO WARD ABEND UND MORGEN (1955) Ainsi naquirent le soir et le matin
ABENTEUER EINES BROTBEUTELS, UND ANDERE GESCHICHTEN (1957) DES HOTES DÉCONCERTANTS (1959)
IM TAL DER DONNERDEN HUFE (1957) Dans la vallée où résonnent les fers des chevaux
DOKTOR MURKES GESAMMELTES SCHWEIGEN, UND ANDERE SATIREN (1958) Le Silence du docteur MurKe, et autres satires
DER MANN MIT DEN MESSERN (1958) L'Homme aux couteaux
DIE WAAGE DER BALEKS, UND ANDERE ERZÀHLUNGEN La Balance de la famille Balek, et autres récits
DER BAHNHOF VON ZIMPREN (1959) Trad. dans DES HOTES DÉCONCERTANTS (1959)
ESSAIS
IRISCHES TAGEBUCH (1957) Journal irlandais
AUS UNSEREN TAGEN (1960) De nos jours
BRIEF AN EINEN JUNGEN KATHOLIKEN (1961) Lettre à un jeune catholique
THÉATRE
ERZÀHLUNGEN, HÔRSPIELE, AUFSÀTZE (1961) Récits, sketch, essais
EIN SCHLUCK ERDE (1962) Une bouchée de terre
«
sacrement du buffle, qui avait corrompu les cœurs et les esprits, le sacrement de l'agneau a
éclairé les
âmes inquiètes.
C'est le drame de tous les personnages de les Enfants des morts (Haus ohne Hüter), de Rentrez
chez vous, Bogner ...
(Und sagte kein einziges Wort) et du Pain des jeunes années (Das Brot der frühen
Jahre) que cette nécessité de franchir une convalescence de la conscience, et de trouver place
dans une société nouvelle.
Celle-ci apparaît presque totalement étrangère à l'homme qui a fait
la guerre, et ce sera pour lui un pénible ajustement de chaque instant que de développer en lui
l'être nouveau, qui, sans heurt et sans discordance, pourra s'y insérer et s'harmoniser avec elle.
Ce que le pays et chacun des individus qui composent cette collectivité ont dû transformer pour
s'adapter aux conditions de ce monde né de la guerre, les romans de Boil nous le montrent avec
cette puissance d'observation et cet accent de vérité qui donnent à ses livres une si grande valeur
de document humain.
Documents humains d'une tragique évidence, aussi, que les courts récits
où l'on remarque cette pointe d'amère ironie qui n'est jamais tout à fait absente de l'esprit d'un
écrivain qui, parfois, s'en est servi pour amortir un choc trop douloureux.
Les nouvelles réunies
dans les volumes intitulés la Mort de Lohengrin et Des hôtes déconcertants, nous font connaître un
autre aspect du talent de Heinrich Boil : tantôt la satire subtile ou féroce qui se développe dans
Doktor Murkes gesammeltes Schweigen, tantôt la souriante malice qui perce dans son journal de voyage
en Irlande (Irisches Tagebuch).
Il aime l'Irlande parce qu'il découvre en elle quelque chose
qui ressemble beaucoup à sa propre exigence spirituelle et cet impératif d'une totale lucidité
qui n'exclut pas le sentiment poétique, loin de là, et, bien au contraire, lui donne son librejeu
et sa plus haute valeur.
La portée majeure des romans de cet écrivain qui, dans la plupart des cas, a vécu ou éprouvé
ce qu'il raconte, vient de ce que le réel a toujours pour lui un double sens.
Comme si les faits,
les
événements, les objets, les hommes avaient une face claire, évidente et perceptible à tous,
et une face obscure.
Clarté et obscurité ne sont pas, ici, antagonistes : elles existent en fonction
l'une de l'autre, elles s'expliquent réciproquement.
Heinrich Boil est un romancier réaliste en
ce sens que ce qu'il raconte est vrai, objectivement, humainement vrai, et, en ce sens, son œuvre,
toute d'imagination qu'elle est, devra toujours être interrogée par quiconque écrira sur l'Alle
magne d'après la Seconde Guerre mondiale.
Cette réalité n'est ni brute, ni transposée, mais
exposée dans son intégralité, et c'est alors seulement que l'on constate combien ce que l'on appelle
« le réel » peut être complexe et chargé d'acceptions variées.
La réalité, pour les personnages
de Boil, c'est l'obligation de se plier à la tâche matérielle utile et au gagne-pain sans, pour autant,
oublier d'être le témoin clairvoyant et impartial des événements de son temps.
Chacun de ses livres est un témoignage, au sens le plus fort du mot.
Pour cette raison même,
ils possèdent une vertu d'émotion et de conviction que l'on chercherait vainement dans des
ouvrages plus étroitement engagés.
Si le problème de l'engagement littéraire se pose à propos
de l'auteur de Où étais-tu, Adam?, il est aussitôt résolu dans le sens d'une haute adhésion à une
activité généreusement illuminée par l'esprit.
Il s'agit, pour l'individu, d'être fidèle à lui-même
et, surtout, à ce qu'il y a en lui de plus profondément humain.
Cela n'exclut ni ne résout le problème du divin que les personnages de Boil rencontrent
plusieurs fois aux carrefours de leur existence.
De même que l'homme n'est jamais dissocié de
la société, le divin n'est jamais tout à fait absent de l'humain.
Même s'il se manifeste sous la
sensation douloureuse d'un manque ou d'un refus, la souffrance qui est, obscurément ou non,
la conséquence du manque ou du refus, atteste sa présence.
Chaque fois que les personnages de
Boil frôlent le désespoir, une lumière s'éveille en eux, qui est le pressentiment d'un plus haut
devenir que celui dessiné, proche ou lointain, sur les routes banales où s'enfonce l'ornière des
pas innombrables.
Il s'agit pour ces « morts » d'accéder à une vie nouvelle, c'est-à-dire de décou
vrir un ordre vital au milieu de la confusion des mœurs et du désarroi des esprits, et c'est cette
inquiétude qui ajoute aux romans de Boil cette émouvante résonance..
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