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L'oeuvre de Tchekhov

Publié le 22/04/2010

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tchekhov

 

NOUVELLES

 

LES CONTES DE MELPOMÈNE (RECUEIL) (1884)

UN DRAME À LA CHASSE (1885)

L'ADJUDANT PRICHIBEEV (LE SOUS‑OFFICIER LATRIQUE) (1885)

LE MALHEUR (1885)

RÉCITS BARIOLÉS (1886)

LE MAL (1886)

LA FANGE (LE BOURBIER) (1886)

BRAVES GENS (1886)

LES GOSSES (1886)

VANKA (1886)

EN ROUTE (EN VOYAGE) (1886)

AU CRÉPUSCULE. INNOCENTES PAROLES (RECUEILS) (1887)

LE MENDIANT (1887)

LE BONHEUR (1887)

VERA (1887)

VOLODIA (1887)

LES GARÇONS (1887)

UN DRAME (1887)

KATCHANKA (LE CHIEN ROUSSETTE) (1887)

RÉCITS (RECUEIL) (1888)

LA STEPPE (1888)

JOUR DE FÊTE (ANNIVER­SAIRE) (1888)

LA PRINCESSE (1888)

LE PARI (1888)

UNE BANALE HISTOIRE (UNE TRISTE HISTOIRE) (1889)

LE DUEL (1891)

FEMMES (1891)

MA FEMME (1892)

LA CIGALE (1892)

EN DÉPORTATION (1892)

SALLE 6 (1892)

L'EFFROI (LA PEUR) (1892)

RÉCITS D'UN INCONNU (1893)

LE MOINE NOIR (1894)

UN ROYAUME DE FEMMES (1894)

L'ÉTUDIANT (1894)

LE PROFESSEUR DE LETTRES (1894)

TROIS ANNÉES (1895)

L'ÉPOUSE (1895)

ANNE AU COU (1895)

UN MEUR­TRE (1895)

ARIANE (1895)

LA MAISON À MEZZANINE (1895)

MA VIE (1896) ‑ LES MOUJIKS (1897)

L'HOMME À L'ÉTUI (L'HOMME À LA HOUSSE) (1898)

LES GROSEILLIERS ÉPINEUX (LES GROSEILLES À MAQUEREAU) (1898)

DE L'AMOUR (1898)

IOUNYTCH (1898)

LA DAME AU PETIT CHIEN (1899)

LA NOU­VELLE VILLA (1899)

DANS LE RAVIN (DANS LA COMBE) (1900)

L'ARCHEVÊQUE (1902)

LA FIANCÉE (1903)

 

ESSAI

 

L'ILE DE SAKHALINE (1903‑1904)

 

THÉATRE

 

PLATONOV (CE FOU DE PLATONOV) (1880)

SUR LA GRAND‑ROUTE (1885)

LES MÉFAITS DU TABAC (Ire VERSION 1886, 2e VERSION 1902)

LE CHANT DU CYGNE (KALKHAS) (1887‑1888)

IVANOV (1887‑1889)

L'OURS (1888)

LA DEMANDE EN MARIAGE (1888‑1889)

LE TRAGIQUE MALGRÉ LUI (1889‑1890)

LE MARIAGE (1889‑1890)

LE JUBILÉ (L'ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION) (1891)

LA MOUETTE (1896)

ONCLE VANIA (1897)

LES TROIS SŒURS (1900)

LA CERI­SAIE (1903‑1904)

 

TCHEKHOV (Anton), écrivain et auteur dramatique usse (1860-1904); il dénonce avec sensibilité les conventions sociales de la bourgeoisie de province (Les Trois Soeurs, 1901; La Cerisaie, 1904) qui brident l'épanouissement de l'individu (Oncle Vania, 1897).

tchekhov

« Le grand artiste chez Tchékhov le sait bien.

Il suit le précepte de Pouchkine : « Dire simple­ ment des choses simples.

» La phrase doit être aussi courte que possible, chaque mot disant ce qu'il veut dire et rien de plus.

« Il ne faut écrire que lorsque l'on se sent froid comme de la glace.

» L'idéal d'une description, il dit l'avoir trouvé dans un cahier d'écolier : « La mer était grande.

» C'est avec cette concision que Tchékhov «dessine » ses contes où n'entre jamais que ce qui existe dans la réalité la plus quotidienne.

D'un fait en apparence banal il tire des prolongements saisissants.

A la différence d'un Mérimée, d'un Maupassant, Tchékhov réussit, dans une brève page, à nous rendre perceptibles la complexité, la richesse, le tragique d'une vie entière.

Telle cette admirable Toska (le Malheur) :un cocher a perdu son fils; il n'a personne à qui raconter sa douleur; il finit par la conter à son cheval.

Pas d'événement, pas le moindre fait, mais devant nous, toute une destinée affreuse.

La tragique condition humaine, l'univers de la souffrance sont les domaines où s'exerce son infaillible, vigilante, infinie capacité de sentir et de comprendre.

Mais d'où vient-il que le diagnostic finalement porté par Tchékhov sur la vie et les hommes ne soit pas désespéré? Quelle issue s'est-il donc ménagée? Rien d'abstrait, en tout cas; aucune consolation d'ordre métaphysique.

« Il n'y a pas de bonheur et il ne doit pas y en avoir, mais si la vie a un sens et un but, ce sens et ce but ne sont pas du tout dans notre bonheur personnel mais dans quelque chose de plus sage et de plus grand », écrit le positiviste, l'incroyant Tchékhov.

La pitié, la compassion remplacent chez lui la religion.

Et c'est cette pitié, cette compassion infinie, ce « talent humain » qui l'ont élevé au rang d'écrivain universel.

Peut-on analyser jusqu'au bout l'art de Tchékhov qui relève autant de la technique du peintre que de celle du poète? Peut-on expliquer l'art d'un Corot, si exquis, si lisse, si dénué, lui aussi des dramatiques aspérités d'un Delacroix? ou l'art de Fouquet, qui a en commun avec Tchékhov la précision impitoyable du trait et la densité accrue d'un art enfermé dans les limites étroites de la miniature.

Simplicité et brièveté sont les deux points essentiels de l'esthétique tchékhovienne.

Malgré sa prodigieuse mémoire du détail, Tchékhov saura toujours se limiter, sentant que l'attention humaine est d'autant plus intense qu'elle limite davantage son champ d'observation.

Et, de fait, ce seront les nouvelles brèves qui constitueront le sommet de son œuvre, le Malheur, l'Étudiant, le Bonheur, En déportation, l'Évêque, et tant d'autres encore, où sa méthode « analytique » fait mer­ veille.

Tout en analysant, il sait aiguiser le réel jusqu'à le rendre symbolique.

Car, l'ayant d'abord décomposé, il n'en conserve que certains éléments, regroupés d'une façon qui peut sembler arbitraire mais dont l'effet est saisissant.

C'est dans le choix de ce qu'il garde et de ce qu'il élimine que Tchékhov est un grand peintre.

Car cet homme doux et modeste, qui n'a rien d'un révolutionnaire, devait opérer une authentique révolution dans la littérature et dans le théâtre russes.

« A quoi bon expliquer quoi que ce soit au public? Il faut l'effrayer et c'est tout; il sera alors intéressé et se mettra à réfléchir une fois de plus.

» Un contrepoint musical, rigoureusement ordonné, telles seront les plus belles, les plus suggestives nouvelles de Tchékhov.

Ce n'est jamais la réalité qu'il reproduira avec une exactitude de naturaliste, mais seulement l'impression reçue, filtrée, élaguée, épurée de tout élément second, réduite à son expression la plus dépouillée et la plus frappante.

De quelques détails précis, de quelques touches de couleur jetées çà et là, surgit un tableau inoubliable.

Le moindre trait a sa place propre et concourt à la perfection de l'ensemble.

N'est-ce pas là la technique même des Impressionnistes auxquels Tolstoï se plaisait à comparer Tchékhov?. »

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