Marivaux
Publié le 17/01/2022
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Pierre Carlet de Chamblain de Né en : 1688 Mort en : 1763 Famille : Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux appartient par son père à une famille de l'administration royale. Par sa mère, sœur d'un architecte du roi, il est amené à fréquenter la haute société. Études : Les fonctions de son père obligent la famille à vivre en Auvergne, à Riom. Marivaux étudie au collège des oratoriens de Riom. En 1710, il suit des cours de droit. Il vient poursuivre ses études à Paris en 1712. Mais il les interrompt en 1713. L'homme de lettres Marivaux écrit depuis 1709. En 1712, il fait paraître à Limoges une première comédie maladroite. Il a dans ses cartons un long roman et en finit un second. Il devient assez vite un homme de lettres parisien : spirituel, volontiers satirique et parodique. Le silence Entre 1716 et 1721, Marivaux ne fait rien paraître. Les bouleversements politiques et la nécessité de réfléchir sur de nouvelles voies pour la comédie expliquent peut-être ce silence. Il se marie en 1717 avec une jeune fille richement dotée. Il spécule avec le système de Law et se ruine. Le retour En 1721, Marivaux reprend et achève ses études de droit. Il devient avocat mais fait aussi son retour à la littérature. Pendant vingt ans, il donne des comédies à jouer, surtout aux Comédiens-Italiens, et devient un maître dans ce genre. Il se retrouve veuf en 1723, avec une petite fille, Colombine. Journaliste connu, auteur à succès, il fréquente vers 1730 les salons et les cafés à la mode et publie un énorme roman, La Vie de Marianne. La retraite En 1740, il se met en ménage avec une actrice, Mlle de Saint-Jean, avec laquelle « il vivra jusqu'à sa mort.
Il entre à l'Académie française en 1742. Mais il n'écrit plus beaucoup. En 1745, sa fille entre au couvent. Il meurt en 1763. Œuvres Marivaux a écrit 34 comédies en prose, 1 tragédie, 3 journaux littéraires, 3 romans et plusieurs parodies. Voici les titres de ses principales œuvres.
1720 : Arlequin poli par l'amour, comédie.
1721-1724 : Le Spectateur français, feuille périodique littéraire. 1722 : La Surprise de l'amour, comédie. 1723 : La Double Inconstance, comédie. 1724 : Le Prince travesti, comédie. La Fausse Suivante, comédie. 1725 : L'île des esclaves, comédie. 1727 : L'Indigent philosophe, feuille périodique littéraire.
1730 : Le Jeu de l'amour et du hasard, comédie.
1731-1741 : La Vie de Marianne, roman resté inachevé.
1732 : Les Serments indiscrets, comédie. Le Triomphe de l'amour, comédie.
1734 : Le Cabinet du philosophe, feuille périodique littéraire.
1734-1735 : Le Paysan parvenu, roman resté inachevé.
1737 : Les Fausses Confidences, comédie.
1740 : L'Épreuve, comédie.
1744 : La Dispute, comédie. Les critiques du xix° siècle voyaient surtout en Marivaux le « maître de l'analyse psychologique «. Aujourd'hui, on analyse davantage l'apport de la commedia dell'arte, le jeu des masques et la mécanique théâtrale. Écrivain résolument moderne, Marivaux reste l'un des auteurs les plus joués du répertoire.

«
,., l'•mour (1720).
Déjà les
sept feuillets paraissent Enfin,
de 1728 à 1734, onze feuillets sont
comédies du jeune dramaturge
Dramaturge du XVII~ siède, Marivaux
édités dans une autre parution,
affichent une nouvelle modernité.
(1688-1763) incarne la figure d'un
Le Cabinet
grand analyste du cœur humain
du philosophe.
et des subtilités du jeu amoureux.
Devenu
Après des débuts mondains dans
un proche
les salons parisiens, où se nourrit
de La MotteLE THÉATIE ITAliEN
une nouvelle pensée intellectuelle,
Houdar et de
Lors de la réouverture du Théâtre
il dote la scène théâtrale
Ft~~Mt~ellt,
des Italiens en 1716, Marivaux
de nombreuses comédies qui
Marivaux
collabore avec la troupe de Luigi
allient les mœurs, le langage et les
s'inscrit dans le débat qui agite la vie Riccoboni, dit Lelio, dont il aime
conditions sociales de son époque.
littéraire du XVII~ siècle entre les
la fantaisie et la liberté.
Ainsi,
Ses personnages, le plus souvent
Anciens et les Modernes.
Fervent
de 1122 à 1740, il écrit des comédies
des maîtres et des valets, se prêtent
défenseur de ces derniers, il cultive
d'un genre nouveau : La Surprise
au jeu amoureux et le dissèquent
la liberté d'esprit des salons parisiens de J'amour (1722), La Double
dans ses moindres aspects.
en s'opposant aux Anciens, plus
Inconstance (1lli), Le Prince travesti
Mais, sous couvert de badinage
conservateurs, dont les membres
et La Fausse Suivante {1724),
et de frivolité, l'auteur se fait
sont issus de l'aristocratie
L'ile des esclaves (1725), Le Jeu
plus moraliste.
Il ironise sur les
et de la vieille bourgeoisie.
Tandis
de J'amour et du hasard (1730),
inégalités de son époque afin
et enfin le Sll/011 dt Mmt Gtoffri•.
que les Anciens érigent en maîtres
Le Triomphe de J'amour (1732)
de mieux les dénoncer.
Toutes ces dames accueillent
à penser des auteurs de l'Antiquité, ou encore Les Fausses Confidences
les philosophes encyclopédistes et
les Modernes prônent une nouvelle {1737).
1 - - - - - - - - - - - - - - 1 se passionnent pour la littérature
littérature, libre et divertissante.
Dans chacune d'elles, l'accent
moderne.
Ils jouent des raffinements
est mis sur les mouvements
DES DÉBUTS MONDAINS
de la politesse et de l'art subtil
Protégé de M- dt l'omPfldOUr,
de la sensibilité amoureuse.
UNE JEUNESSE DOitE
Marivaux est
de la bienséance mondaine.
À la lenteur et au caractère trop
Le 4 février 1688, l'ittft C•rltt
également
En 1719, Marivaux marque sa rupture formaliste de la Comédie-Française,
l'ami de
fondamentale avec le classicisme.
Marivaux préfère le jeu rythmé
de CIHimbl•l• de M•rlv•IIX voit
le jour à Paris.
Mme d'Épinay.
Dans ses Pensées sur la clarté
et l'allégresse du théâtre italien.
Issu d'une famille
À cette époque, du discours, il affirme qu 'un discours Pourtant il sait que sa reconnaissance
bourgeoise,
les salons
clair n'est possible que pour des
officielle nécessite celle
il passe son
jouent un rôle
pensées d'ordre commun.
Pour
de la prestigieuse institution
enfance à Riom
fondamental
des pensées plus subtiles et plus
française.
Pour elle, il crée neuf
(Auvergne).
dans la vie littéraire.
Le mouvement singulières, comme celles du jeu
comédies dont trois emportent
Son père est
des idées ne se fait plus à la cour
amoureux.
il faut renoncer à la
l'adhésion du public et des critiques :
directeur de la Monnaie.
À 11 ans,
mais contre elle, dans ces lieux où
recherche d'une expression exacte.
il entre au collège de l'Oratoire, où
les conversations fusent pour faire
il reçoit une solide formation de
émerger une pensée plus moderne.
BANQUEIOUH DE LAW
latiniste.
En 1710, il s'inscrit à la faculté Ainsi Marivaux fréquente-t-il
ET PIEMIU SUCCÎS
de droit de Paris.
Marivaux se destine des hommes de lettres tels que
Sous la Régence, 1'Ecossais lob•
à être avocat mais la littérature
Fontenelle (1657-1757), neveu
LIIW, qui est contrôleur général des
le tente plus qu'une carrière
de Corneille, La Motte-Houdar
finances de
de magistrat
(1672-1731 ), Montesquieu (1689France, crée
1755), ou d'Importants hommes
la Banque
UN AUHUI PltCOCE
politiques, tel Charles-Jean-FrançoisGénérale {1716), u S«OIIde SUrprlst de 1'•-r
En 1706, le jeune homme compose
Hénault {1685-mo), qui fut président
puis la
(1727), Le Legs (1736) et Le Préjugé
sa première comédie, Le Père
de chambre au parlement
Compagnie
vaincu ( 1746).
Le Dénouement
prudent et équitable ou Crispin
de Paris de 1710 à 1731 et l'amant
française des
imprévu (1724), La Réunion des
J'heureux fourbe.
Publiée la même
Indes (1717),
amours (1731) elles Serments
de Mme du Deffand.
Les salons
année, cette pièce est d'abord jouée lui permettent de se constituer
dans laquelle de nombreux Français indiscrets {1732) sont quant à eux
devant un public d'amateurs.
un public d'avertis et d'entretenir
investissent Malheureusement en
des échecs.
Marivaux s'essaie à d'autres registres d'utiles relations.
1720, son système s'effondre lors
d'une banqueroute retentissante.
LEs PIOCÉDtS COMIQUES :
littéraires en créant deux
romans, Les Effets surprenants
JOUINAUSME n MODUNITt
À l'instar de beaucoup, Marivaux se TIAVESTISSEMENT n QUIPIOQUO
de la sympathie (1713)
Esprit libre et moderne, Marivaux
trouve ruiné et est contraint de
Marivaux inscrit ses comédies
et La Voiture embourbée (1714).
devenir avocat li continue
est très vite passionné par
dans la tradition de la commtdi•
le journalisme.
Dès 1717, il écrit
En 1717, il s'adonne à la parodie
néanmoins à assouvir sa passion
dans un journal mensuel, Le Nouveau pour la littérature.
Peu à peu,
burlesque avec L'lliode travestie
il s'oriente vers le théâtre et crée
Mercure de France.
Une série
et Le Télémaque travesti.
qui
sera édité en 1726.
Fondé sur
d'essais sur les habitants de Paris
pour la Comédie-Française une
lui permet d'être remarqué.
tragédie intitulée Annibal.
Celle-ci
la plaisanterie, ce genre littéraire
est né en Italie au "M siècle.
Dès
Après avoir obtenu sa licence de droit.
est un échec.
Mais, grâce au théâtre
1640, il est associé à la notion de
Marivaux fonde un périodique,
italien, Marivaux remporte son
« badinage » en France.
Avec légèreté, Le Spectateur fronçais, inspiré
premier succès avec Arltquhl Pfl/1
Marivaux aime plaisanter, jouer et
de son homologue anglais, The
s'amuser des réalités de son époque.
Spectatar.
Il en est le seul rédacteur.
Son œuvre témoigne d'un constant
Dans ses articles, il se fait tour à tour
souci de réalisme social.
Ses qualités
conteur, philosophe et journaliste.
intellectuelles lui ouvrent les
Il y traite de questions tant littéraires
Les personnages ont des caractères
et des fonctions bien définis.
Ils
portes des salons parisiens, et la vie
que morales.
De 1722 à 1724, il réalise
forment des systèmes de couples
mondaine devient une manne
vingt-cinq numéros.
Par la suite,
il crée un second journal, L'Indigent
antithétiques qui reposent sur une
qui nourrit ses futurs thèmes
Philosophe.
D'avril à juillet 1727,
double opposition.
La première
de prédilection.
AMOUR ET COMÉDIE
LA VIE DE SAlON
Grâce à son talent le jeune auteur
acquiert dès ses débuts une position
reconnue dans les milieux littéraires.
Durant ses études de droit.
il fréquente de nombreux salons :
celui de Mme de Lambert (rue
de Richelieu) à partir de 1720, celui
de Mme de Tencin, celui de Mme
du Deffand
est une opposition sociale (maître et
valet maîtresse et servante),
la seconde une opposition de sexes
(valet et servante, maître
et maîtresse).
Dans Lt IH de
1'•- tl du IHIS#Ird.
Orgon
1=~~~!1;1 désire marier
sa fille Silvia
à Dorante.
Afin de sonder
la profondeur
de l'amour
de son
prétendant
Silvia décide
• ...
,..
de se faire
a.
........
passer pour
'
,..=:•
sa servante, Lisette.
Ce qu'elle ne
sait pas, c'est que Dorante a eu
la même idée.
Il se rebaptise
Bourguignon et prend lui aussi
l'habit de son fidèle serviteur,
Arlequin.
Seuls Orgon et le frère
de Silvia, Mario, connaissent
le subterfuge.
Marivaux joue d'un
comique burlesque fondé sur le
travestissement li brouille les cartes
du jeu social.
Les échanges entre
les personnages sont source
de savoureux quiproquos qui
accompagnent le déroulement
de l'action.
Outre leur effet comique,
ils créent une intimité avec
le spectateur.
À l'instar d'Orgon
et de Mario, ce dernier sait que
les personnages sont travestis,
et Marivaux remporte l'adhésion
de son public en le mettant dans
la confidence.
LA FIGUIE D'AILfQUIN
!:auteur reprend à sa guise
le personnage bouffon
de la commedia dell'arte :
Arlequin.
Valet de Dorante dans
Le Jeu de l'amour et du hasard,
il est également celui d'lphicrate
dans L'Île des
esclaves.
Dans Dollblt
u
IIIC~IICt,
Arlequin est
un jeune homme
amoureux de
Silvia, son amie
d'enfance.
Mais
le prince Lelio éprouve lui aussi des
sentiments amoureux à l'égard
de la jeune femme, qu'il décide
d'enlever pour l'épouser.
Raminia,
la confidente du prince, fait venir
Arlequin au palais et charge Lisette
de le charmer.
Le prince se travestit
en simple officier du palais
et courtise Silvia.
De son côté, Arlequin est indifférent
aux avances de Lisette.
Raminia
décide donc de gagner la confiance
de Silvia, qui finit par lui avouer
son attirance pour le prince.
Quant à Arlequin, il est de plus
en plus touché par Raminia.
À la fin
de l'acte Il, Silvia tombe amoureuse
du prince et Arlequin de Raminia..
»
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