PREVOST D'EXILES

« vraient convulsivenlent pour bùiller, le n~merri~rent par un sourire de cette heurcusr diversion.

La moitir de sa vie s'écoula au milieu des agita­ tions d'une àme ardente; l'ineonstanre sembla diri­ ger toutes ses actions : Vicieux, pt;nitent, courtisan, solitaire, Il prit, quitta, rrprit la cuirasse et la haire.

1\-lais ni dans les camps, ni sous les voûtes d'un cloitre, il ne trouva le repos ct le bonheur qu'il cher­ chait.

Ses passions l'entrainèrcnt sans cesse loin du but, et il ne rencontra dans le chemin de la vic que les épines qui le rendent pénible, et rarement les fleurs qui l'embellissent.

~lais cn!in les orages se calmèrent, et il put goû­ ter les douceurs d'une vie régulière et pure.

Le prince de Conti l'ayant choisi pour son aumônier, son existence devint moins précaire.

Les loisirs que lui laissa son emploi lui permirent de cultiver les let­ tres, qu'il avait toujours aimées, et il trouva da_ns !'(•tude l'oubli de tous ses maux.

C'est tJUand on est arrivé au port qu'on aime à retracer les fureurs de la tempête : l'abbé Prévost, faisant un retour sur sa vie, s'appliqua à peindre les passions qui l'avaient tant agitée.

II n'eut pas besoin d'étudier chez les autres les mystères du cœur; c'est dans le sien qu'il puisa les éléments qu'il mit en. »