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RACINE (LOUIS)

Publié le 21/06/2012

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Gloria patri! s'écriait Voltaire, en lisant les beaux vers du poéme de la Religion; et cet hommage, résultat d'une admiration vivement sentie, était necessairement impartial et vrai: car les deux écrivains marchaient sous des bannières différentes. Eh ! qu'y avait-il de commun entre Voltaire, s'efforçant de saper les fondements de la religion, et Louis Racine, prètant à l'édifice ébranlé l'appui de son beau talent? entre l'ennemi de toute croyance religieuse, et le chantre pieux qui en exaltait les beautés, la peignait comme le plus vifbesoin du coeur, et l'offrait à l'homme pour le consoler de ses peines ?

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« L.

RACIXE.

etait marquée à côte des auteurs du grand siècle de la littérature, où les sentiments religieux etaient en­ core un devoir, où les grandes vertus accompagnaient les grands talents.

Sa jeunesse s'écoula heureuse et pure, au milieu des illustres écrivains qui ,·enaient s'asseoir au foyer de son père : il assista à leurs brillants entretiens; il recueillit leurs nobles inspirations; il ''ecut, pour ainsi dire, dans une atmosphère de poésie: il fallait bien que Je fils du grand Racine fùt poëte.

Il Je fut donc.

Mais il avait au cœur des pensées de piété et de foi; il fut poëte religieux: il s'inspira des chants sublimes d'Esther et d'Athalie, et monta sa lyre au diapason de celle de son père.

Comme lui, il eut l'harmonie du langage et la limpidité dela ver­ sification; comme lui, il fut beau, noble et pur; mais là se borne le parallèle.

Il n'eut ni cette chaleur d'âme qui vivifie un écrit, ni cette grâce que l'on sent et que J'on ue définit pas.

Ses vers sont élégants, mais froids; leur beauté, d'abord éblouissante, devient bientôt monotone; cette éternelle beauté fatigue et accable.

Il est vrai qu'en s'imposant la tâche de prouver les vérités de la religion, il fut obligé de dogmatiser, et le raisonnement continu refroidit l'inspiration.

Fille de l'enthousiasme, la poésie ne souffre point d'entrave5; il lui faut un vaste horizoQ, un ciel blou, où elle plane liure et fière sur les ailes du génie, Or, Louit~ Rtwhw, captif dan!' le cercle 11u'il s'était traèé,. »

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