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Jean Racine par Jean-Louis Barrault Mon Dieu, quelle guerre cruelle !

Publié le 05/04/2015

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Jean Racine par Jean-Louis Barrault Mon Dieu, quelle guerre cruelle ! Je trouve deux hommes en moi. Si l'on veut essayer de comprendre Racine, il est essentiel de tenir compte, avant tout, des liens qui l'attachent irrésistiblement à Port-Royal, liens d'autant plus solides et impérieux que Port-Royal ne cessa d'être persécuté. Racine reçut de Port-Royal deux enseignements : l'amour infini de Dieu dont il ne se départit jamais, et une extrême et maladive sensibilité devant l'esprit de persécution. A côté de cet attachement à Port-Royal, il semble important de savoir que Racine était orphelin. Il avait treize mois quand il perdit sa mère, et moins de quatre ans à la mort de son père. Racine, c'est d'abord Eliacin. Après avoir été élevé par sa grand-mère, Marie des Moulins, de Port-Royal, avec les Vitart, gens de confiance de Port-Royal, après avoir été au collège de Beauvais, collège recommandé par Port-Royal, Racine fait ses humanités à l'École des Granges, grâce aux maîtres de Port-Royal. Lancelot lui enseigne le grec, Hamon, le droit, Antoine le Maître lui sert de " Papa ". Il baigne dans cette atmosphère de sainteté au milieu de ces " anges mortels " que sont les religieuses de Port-Royal ; sa tante Sainte-Thècle veille sur lui. C'est dans cette maison de piété absolue qu'il reçoit la première révélation de la Nature et ses odes, ses premiers pas poétiques pourraient être de la main d'Eliacin. Il commençait sa vie comme il devait la finir, en jouant Esther et Athalie. Lorsque, le 1er octobre 1658, ayant terminé ses humanités, Racine se rend à Paris pour y faire sa philosophie au collège d'Harcourt, il ne se doute pas du détour que désormais il sera obligé de faire avant de pouvoir revenir en ce lieu solitaire et saint. La retraite silencieuse et pure des chastes et saintes religieuses fait place au cabaret bruyant où l'on va " deux et trois fois le jour ". On n'est pas sans aventures. On est poète. On compose des vers selon les circonstances. On cherche à les placer. On se laisse aller à intriguer un peu auprès de Chapelain, de Perrault. On écrit des odes pour le roi Louis XIV. On parle de belle mignonne de quatorze ans, et l'on se persuade de plus en plus que " l'Amour est celui de tous les dieux qui sait le mieux le chemin du Parnasse ". Et, en dehors des concours poétiques auxquels on participe pour se faire remarquer, on se met à penser au théâtre, au théâtre et particulièrement aux comédiennes. Un beau jour, Racine part pour Uzès. Encore tout frémissant des deux inoculations contradictoires que Port-Royal d'une part et Paris de l'autre lui avaient injectées, il va avoir pendant deux ans l'occasion de les digérer, de les assimiler, dans cette région reculée et quasi étrangère du Languedoc. Le but de ce séjour est de trouver un bénéfice : un prieuré, une cure. Racine se fait tonsurer, mais ne prend toutefois pas l'habit. Le monde ecclésiastique qui l'entoure le dégoûte. Il s'irrite contre les moines, contre leur pare...
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