SAINT-RÉAL, César Vichard, abbé de
Publié le 13/10/2018
                            
                        
Extrait du document
SAINT-RÉAL, César Vichard, abbé de (1639-1692). L'abbé de Saint-Réal demeure une énigme. Son nom est encore célèbre, mais son œuvre est assez difficilement accessible. Éreinté par Sainte-Beuve, il a pourtant suscité l’enthousiasme de Bayle, de Voltaire (« le style est comparable à celui de Salluste, peut-être l’a-t-il surpassé »)i de Schiller, qui s’inspira de lui pour son Don Carlos, surtout de Stendhal qui loue, en maints passages de sa Correspondance, ses qualités d’historien et de styliste.
Saint-Réaj. né à Chambéry, est issu d’une famille de magistrats. Elève des Jésuites à Lyon, puis envoyé à seize ans à Paris, il y devient le disciple du Père Ménes-trier. érudit et poète, et de Varillas, historien à la mode qui introduit dans l’histoire la méthode du doute philosophique. Très tôt, il fréquente les meilleurs milieux et se fait remarquer par son « esprit plein de feu », selon le témoignage du diplomate Courtin. Rentré à Chambéry, il rencontre Hortense Mancini et la suit à Londres (1676). On le retrouve en Savoie en 1679, historiographe de la Cour; le duc Victor-Amédée le charge de différentes missions auprès du duc d’Orléans. Il espionne sans doute, dans l’entourage de Louvois,
«
                                                                                                l'histoiie 	des 	hommes» 	: Don 	Carlos 	et 	sa 	Conjuration 	illustrent 	brillamment 	sa 	théorie.
                                                            
                                                                                	Le 	premier	, six  ans 	avant 	la Princesse 	de 	Clèves, 	rompt 	av~c 	le  r	éalisme 	galant,  met 	l'accent 	sur 	les 	rapports 	de 	l'amour 	et 	de 	l'amb	ition , dépouille 	le 	récit,  impose  la 	forme 	brève 	au 	rom	an 	moderne.
                                                            
                                                                                 La 	Conjuration 	des Espagnols, 	son 	chef-d'œuvre, 	est 	un récit  passionnant 	dont 	la 	politique 
assure  tout 	l'inté	rê t 	et 	qui  préfigure 	curieuseme	nt  les 
meilleures 	œuvre 	de 	Sciascia.
                                                            
                                                                                	Après  avoir, dans 	Don 
Carlos, 	lié 	les  thèmes 	de 	l'amour, 	de 	la 	folie 	et 	de 	la 	mort 	dans 	une 	même  vision  désenchantée  du monde, 	Saint-R	éal 	ne  veut  plus 	s'a	ttacher 	qu'au 	tra giq ue  de 	l'histoire 	à travers  le mythe  de 	la 	révolution 	manquée 	: 	«De 	to ut	es 	les 	entreprises 	de s hommes,  il 	n'en 	est point 	de 	si 	gra	ndes  que  les  conjurations 	».
                                                            
                                                                                	On 	comprend 	que 	cette  histoi re  de 	dip	lomate 	machiavé	liqu e 	et 	de 	me	rce	nair	es 	exaltés,  de faux  héros , victimes 	de 	l'Inquisition, 	et 	de 	co	urti	sanes, 	ce 	roman  de la  vanité  des passion	s, 	ait 	pu 	enc	hanter 	Casanova 	ct 	Stendhal, 	dont  J	osué 	Mondello 	a rappelé 	que 	Saint- R	éa	l est 	le 	«maître 	oublié».
                                                            
                                                                                	L'au	teur 	du 	Rouge 	et 	le  Noir, 	lui,  a reconnu  sa 	dette 	en 
attribuant 	à Saint- Réal 	l'or	ig in e 	de 	sa 	théorie  du 	roman 	: 	«U	n roman, 	c'est 	un  miro ir 	qu'on 	promène 	au 	long  d'un 	chemin».
                                                            
                                                                                	[Voir 	aussi 	MtMO	J RES].
                                                            
                                                                                
BIBLIOGRAPHIE 	
Tex t	es.
                                                            
                                                                                -	Don  Carlos; 	la 	Conjuration  des Espagnols  .	..
                                                            
                                                                                , éd.
                                                            
                                                                                
A.
                                                            
                                                                                 Mansau,  Genève, 	Oro~.
                                                            
                                                                                	1977.
                                                            
                                                                                
A  cons ul	ter.
                                                            
                                                                                	-	Jowé 	Mondello, 	Un 	martre 	oublié 	de 	Stendhal, 	Paris,  Seghers, 	1970;  Andr6e 	Mansau, 	Saint-Réal  et l'humanisme 
cosmopolite.
                                                            
                                                                                	Paris, 	Champion,  1976.
                                                            
                                                                                	B.
                                                            
                                                                                	RAFFALLI.
                                                                                            »
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