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samuel Beckett

Publié le 19/02/2011

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Samuel Beckett est né le 13 avril 1906 : l'événement fut signalé dans la rubrique mondaine d'un journal irlandais (The Irish Times) daté du 16 avril. La demeure familiale, Cooldrinagh, située dans une banlieue aisée de Dublin, Foxrock, était une grande maison entourée d'un jardin, que le père de Beckett, William, avait fait construire en 1903. La maison, le jardin, la campagne environnante où Samuel, un long jeune homme aux traits arrêtés, un peu embarrassé de son corps, doté d’un œil bleu clair vif, se promenant souvent avec son père, le champ de courses voisin de Leopardstown, la gare de Foxrock sont autant d'éléments qui participent du cadre de nombre de ses romans et pièces de théâtre. Beckett est d'abord élève à la Earlsford House School, dans le centre de Dublin, avant d'entrer à la Portora Royal School d'Enniskillen, dans le comté de Fermanagh - lycée qui avait auparavant été fréquenté par Oscar Wilde.

Beckett étudie ensuite le français, l'italien et l'anglais au Trinity College de Dublin, entre 1923 et 1927. Il suit notamment les cours de A.A. Luce, professeur de philosophie et spécialiste de Berkeley. Il obtient son Bachelor of Arts, et après avoir enseigné quelque temps au Campbell College de Belfast, il est nommé au poste de lecteur d'anglais à l'École normale supérieure, à Paris. C'est là qu'il est présenté à James Joyce par le poète Thomas MacGreevy, un de ses plus proches amis, qui y travaillait aussi. Cette rencontre devait avoir une profonde influence sur Beckett ; il aida notamment James Joyce dans ses recherches pendant la rédaction de Finnegans Wake.

C'est en 1929 que Beckett publie son premier ouvrage, un essai critique intitulé Dante... Bruno. Vico... Joyce., dans lequel il défend la méthode et l'œuvre de Joyce dont certains critiquent le style obscur. Les liens étroits entre les deux hommes se relâchèrent cependant lorsque Samuel repoussa les avances de Lucia, la fille de Joyce. C'est aussi au cours de cette période que la première nouvelle de Beckett, Assumption, fut publiée par l'influente revue littéraire parisienne d'Eugène Jolas, Transition. L'année suivante, il est le lauréat d'un petit prix littéraire pour son poème Whoroscope, composé à la hâte, et inspiré par une biographie de Descartes que Beckett lisait alors.

En 1930, il revient au Trinity College en tant que lecteur et écrit en 1931 un deuxième essai en anglais intitulé Proust. En 1932, pour la revue "This Quarter", il traduit un poème d'André Breton, Le Grand secours meurtrier, paru en France dans le recueil Le Revolver à cheveux blanc et ayant pour thèmes les convulsionnaires de Saint-Médard et Lautréamont[1]. Il se lasse assez vite de la vie universitaire, et exprime ses désillusions d'une manière originale : il mystifie la Modern Language Society de Dublin en y portant un article érudit au sujet d'un auteur toulousain nommé Jean du Chas, fondateur d'un mouvement littéraire appelé concentrisme ; ni du Chas ni le concentrisme n'ont jamais existé, sinon dans l'imagination de Beckett, lui permettant de se moquer du pédantisme littéraire. Pour marquer ce tournant important de sa vie, inspiré par la lecture des Années d'apprentissage de Wilhelm Meister, de Goethe, il écrit le poème Gnome, que publie le Dublin Magazine en 1934.

Après plusieurs voyages en Europe, notamment en Allemagne, il se fixe définitivement à Paris peu avant la Seconde Guerre mondiale. Son premier roman, Murphy, fit l'objet de trente-six refus avant d'être finalement publié.

Lors de la déclaration de la guerre, il se trouve en Irlande. Il regagne alors précipitamment la France, préférant « la France en guerre à l'Irlande en paix «. Il participe activement à la résistance contre l'occupation nazie. Il est recruté au sein du réseau Gloria SMH par son ami, le normalien Alfred Péron. Quand le réseau est dénoncé, Samuel Beckett, prévenu par la femme de son ami Péron, échappe de peu à la police allemande. Il se réfugie d'abord chez l'écrivain Nathalie Sarraute, puis de 1942 à 1945 à Roussillon, dans le midi de la France. Beckett apprend en 1945 que Péron est mort après la libération du camp de Mauthausen. Selon son biographe James Knowlson, l'œuvre de l'écrivain est profondément marquée par les récits de déportation des camarades de Péron et par la guerre.

Les années 1960 représentent une période de profonds changements pour Beckett, dans sa vie personnelle comme dans sa vie d'écrivain. En 1961, au cours d'une cérémonie civile discrète en Angleterre, il épouse sa compagne Suzanne Déchevaux-Dumesnil, principalement pour des raisons liées aux lois successorales françaises. Le triomphe que rencontrent ses pièces l'amène à voyager dans le monde entier pour assister à de nombreuses représentations, mais aussi participer dans une large mesure à leur mise en scène. En 1956, la BBC lui propose de diffuser une pièce radiophonique : ce sera All That Fall (« Tout ce qui tombe «). Il continue à écrire de temps à autres pour la radio, mais aussi pour le cinéma (Film, avec Buster Keaton) et la télévision. Il recommence à écrire en anglais, sans abandonner pour autant le français.

Le prix Nobel de littérature lui est attribué en 1969 : il considère cela comme une « catastrophe «[2] ; en fait, il rejette par là une certaine industrie beckettienne, au sens où cette récompense accroît considérablement l'intérêt de la recherche universitaire pour son œuvre[3]. D'autres écrivains s'intéressent à lui, et un flot constant de romanciers et de dramaturges, de critiques littéraires et de professeurs passent par Paris pour rencontrer « le maître «. Son désarroi de recevoir le prix Nobel s'explique aussi par son dégoût des mondanités et des devoirs qui y sont liés ; son éditeur Jérôme Lindon ira tout de même chercher le prix[4].

Son épouse décède le 17 juillet 1989. Beckett, atteint d'emphysème et peut-être de la maladie de Parkinson, part en maison de retraite où il meurt le 22 décembre de la même année. Ils sont tous deux enterrés au cimetière du Montparnasse à Paris.

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« Beckett (Samuel) 67 de partie" (1957), cc Happy Days" (1962) qui échoue à New York et triomphe l'année suivante à Paris sous le titre cc Oh 1 les- beaux jours " et, entre-temps, de courtes pièces, ..

Cendres» (1959), "La Dernière Bande ..

(1960), "Comédie et actes divers» (1964), ainsi qu'une pièce écrite pour la radio anglaise, « Ceux qui tombent "• jouée à la Télévision française en 1963.

Depuis lors, Beckett (qui a reçu le prix Nobel de IIHérature en 1969), à l'exception de la courte pièce ..

Pas moi» (1975), n'écrit plus pour le théâtre.

4 Les personnages des pièces de Beckett sont des êtres diminués, des épaves moribondes que chaque œuvre présente plus affreusement infirmes que la précé­ dente jusqu'à ceux de " Comédie » qui sont rendus à la terre.

Ces êtres qui se ressassent en interminables mono­ logues ou dialogues oiseux n'ont aucun rapport avec notre société.

Dans leur lente décomposition, rien ne se passe, mais ..

quelque chose suit son cours...

"· 5 BeckeH est pourtant un auteur comique.

Quelle que misérable et douloureuse soit la condition humaine, dans laquelle toutes les épreuves demeurent gratuites, elle prête à un rire cruel, un rire masochiste.

" Rien n'est plus drôle que le malheur...

C'est la chose la plus comique du monde "• explique Nell dans « Fin de partie "· Un humour noir grinçant, cocasse, trivial traverse l'œuvre dramatique aussi bien dans les situations qui ne chan­ gent jamais (le maximum de mouvement, c'est l'attente de ..

En attendant Godot "• attente qui, à la fin de la pièce, recommence exactement comme au début) que dans le langage.

Et ce langage, qui bannit toutes les grâces du style, le pittoresque, la description, l'anecdote, constitue en fin de compte le poème de la naissance du langage.

.,...

Voîr aussi : Adamov, Blin, Ionesco.. »

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