Devoir de Philosophie

SARASIN Jean-François

Publié le 13/10/2018

Extrait du document

SARASIN Jean-François (1614-1654). Ce poète fut le meilleur représentant de la littérature galante. Il eut une carrière sociale assez complexe. Son œuvre consiste surtout en textes épars, si bien qu’elle est aujourd’hui largement ignorée. Elle fut pourtant considérée, au xvnc siècle, comme un modèle de goût et de distinction.

 

L'art de plaire aux grands

 

Sarasin était né en Normandie, près de Caen, où il fit ses études. Son père, avocat puis conseiller à la Cour des aides de Caen, n’était pas riche. Venu à Paris (1635), il chercha un « emploi » auprès de quelque grand personnage. Par ses origines, il se rattachait à la clientèle des ducs de Longueville. Il fut reçu à l’Hôtel de Rambouillet, où il se lia avec nombre d’écrivains, en particulier avec Ménage. Il y faisait figure de rival de Voiture, et les deux hommes se détestaient sourdement. Dans le même temps, Sarasin se construisait une carrière. Le ministre Chavigny le prit à son service et l’emmena en Italie (1639). Puis Sarasin se maria, avec une femme riche et âgée, mais dix-huit mois plus tard (1645), une décision de justice prononça la séparation des époux. Il fut introduit par Ménage chez le coadjuteur de Paris, Paul de Gondi (le futur cardinal de Retz), dont il devint un affidé. Mais en 1647, une satire contre un opéra de Rossi commandé par Mazarin lui valut un séjour à la Bastille. Puis, au début de la Fronde, Gondi le fit entrer chez le prince de Conti, alors son allié politique. Les deux clans ne tardèrent pas à se brouiller : Sarasin resta chez Conti, dont il devint le pamphlétaire contre son protecteur de la veille.

 

Il avait une réputation d’aventurier sans scrupules. Chez Conti, il était secrétaire et intendant. Ses détourne-

ments provoquaient de violentes colères du prince; mais, en faisant le bouffon, Sarasin savait se faire pardonner. Il accompagna son maître nommé à la tête de l’armée de Catalogne et, durant le voyage, mourut à Pézenas, dans des circonstances restées mystérieuses. Le bruit courut que Conti l’avait frappé.

« écrits où le savoir est prése nt, mais dissimulé , et où le brio, l'ingéniosité et l'hu mou r d omi nent , ses co ntempo­ rains voyaie n t l'e x press ion d 'un goût raffi né, d'u n idéa l esthétiqu e di ffici le à réaliser .

La littér atu re n 'est plus al ors une visée en elle- mêm e : elle partic ipe d'u n e q u ête soc i ale de la disti nction, ce que P ellisson appela it l'urba ­ n it é, et qu'on pou rra it nommer «a tticisme».

O r l'atti­ cis me, ver tu de l'hon nête homme o u , mieux , du galant homme, est u ne composante esse ntielle du goüt classi­ q ue , et non seuleme nt un jeu g ratuit de précios ité.

[Vo ir auss i GALANTERIE).

BIBLIOGRAPHIE Te xtes .

- Œuvres , éd.

critique É.

Festugière, Paris, Champ ion , 1 9 26.

Étud es.

- Dans une bibliogra phie de plus en plus abondante, signalo ns l ' étu de a n cie nne mais utile de A.

Mennung, J.-F.

Sarasin , Halle, 1902 (en allemand) ; C .

M orlet , «Mort d'un personnage>>, R.H.L.F ., mai 1977, p.

459-4 69; L .

Stecher , J.-F.

Sarasin et ses rapports avec la préciosité, thèse, Lille III, 1978 .. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles